SAINT-AMOUR (39) : cimetière
par
Cimetière non visité de manière exhaustive.
Plusieurs personnalités, et non des moindres, nous attendent au cimetière de Saint-Amour :
Le musicologue Louis AGUETTANT (1871-1931), également professeur de littérature française à la Faculté catholique de Lyon. Il correspondit avec toute l’élite artistique de son temps. Dans la même tombe repose son gendre, Jacques LONGCHAMPT (1925-2014), qui fut critique musical : Radio-Cinéma-Télévision, hebdomadaire qui devint plus tard Télérama, et surtout, de 1961 à 1990 , premier critique et chef de rubrique musicale au journal Le Monde.
Lucien FEBVRE (1878-1956) : historien moderniste français, il soutint une thèse sur Philippe II et la Franche Comté où il fit ressortir les interactions existant entre l’économie, la société et les représentations mentales, façon novatrice d’aborder l’étude de l’histoire. De ce bouleversement méthodologique naquit l’école des Annales, qu’il fonda avec Marc Bloch, et qui révolutionna la manière de faire de l’histoire : une histoire thématique (communément appelée histoire des mentalités) succéda à l’histoire diplomatique, factuelle ou événementielle qui dominait jusque-là. On s’intéressa désormais à l’histoire de l’alimentation, de la mort, de l’amour. Cette révolution considérable dans l’appréhension de l’histoire amena chaque historien à s’interroger sur sa place (réelle ou supposée) dans le champ sémantique mais aussi par rapport à l’objet d’étude dont il fait vœu d’expliquer les mécanismes, les origines et les artefacts. Lucien Febvre fut titulaire de la chaire d’Histoire de la civilisation moderne au Collège de France.
Le comédien Firmin GÉMIER (Firmin Tonnerre : 1869-1933) : autodidacte issu d’un milieu populaire, il se forma au théâtre dans les salles du XXe arrondissement de Paris avant d’intégrer le Théâtre Libre d’André Antoine en 1892 comme acteur et régisseur. Fasciné par le théâtre populaire, il dirigea le Théâtre de la Renaissance puis le Théâtre Antoine entre 1906 et 1919 ; organisant des tournées dans toute la France. Innovant dans tous les domaines, modernisant et démocratisant son art, il fonda le Théâtre national populaire, tout en dirigeant simultanément le Théâtre de l’Odéon. Pour l’anecdote, il fut chargé d’organiser le cérémonial du transfert de la dépouille de Jean Jaurès au Panthéon en 1924. Il repose avec son épouse, la comédienne Andrée MÉGARD (1869-1952), qu’il dirigea à de multiples reprises. Leur tombe originale mériterait un bon ravalement.
La mezzo-soprano wagnérienne Jeanne HATTO (Jeanne Frère : 1879-1958), qui fut la compagne de Louis Renault.
Le flûtiste Marcel MOYSE (1889-1984), ancien élève de Philippe Gaubert et de Lucien Capet, qui fut membre de nombreux orchestres, dont celui de l’opéra-Comique ou les Concerts Pasdeloup. Il succéda à Gaubert en tant que professeur au Conservatoire et forma à son tour toute une génération d’artistes.
Le mémorialiste Maurice PERROD (1868-1942), qui était aumônier du lycée de Lons-le-Saunier.
Merci à Véronique Pin pour les photos.
La photo de la tombe Hatto est issue du site de Bertrand Beyern.
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