SANGNIER Marc (1873-1950)
par
Marc Sangnier naquit dans le milieu bourgeois parisien : petit-fils, par sa mère, de l’avocat Charles Lachaud et de Louise Ancelot, filleule et légataire universelle d’Alfred de Vigny, il était de ce fait l’arrière-petit-fils de l’académicien français Jacques-François Ancelot.
Il reçut une éducation chrétienne. Encore jeune étudiant en 1894, il anima un journal philosophique, Le Sillon, journal du mouvement pour un christianisme démocratique et social, fondé par son ami Paul Renaudin. Il en fit un lieu de réflexion politique, dans l’esprit du « Ralliement » des catholiques au régime républicain prôné par le pape Léon XIII et de son encyclique Rerum Novarum. De ce fait, Marc Sangnier fut l’un des principaux promoteurs du catholicisme démocratique et progressiste à la française, à une époque où la question ouvrière était écartelée entre catholicisme réactionnaire ultramontain et socialisme révolutionnaire. Il se fit ainsi bien des ennemis dans les deux camps, qui le considéraient comme un traitre. Le Sillon devint l’organe d’un vaste mouvement d’éducation populaire qui réunit la jeunesse ouvrière et les fils de notables afin de réconcilier les classes laborieuses avec l’Église et la République.
Marc Sangnier fonda un quotidien, La Démocratie, puis, en 1912, la Ligue de la jeune République. Il milita pour l’égalité civique pour les femmes, le scrutin proportionnel et ébaucha un véritable système avant-gardiste de législation sociale. Il se consacra après la guerre aux idées pacifistes. Peu après leur création en Allemagne, il fut l’initiateur des auberges de jeunesse en France.
L’empreinte du républicanisme démocratique et chrétien de Sangnier fut considérable par la suite, tant dans la réflexion de l’église dans la société que dans toutes les formes de mouvements politiques d’inspiration chrétienne et sociale.
Il repose dans une vaste et ancienne chapelle totalement anonyme du cimetière de Treignac : en se penchant à la fenêtre droite de celle-ci, on peut voir plusieurs plaques tombales de l’ensemble de la famille Sangnier (imprenable en photo). De l’extérieur, rien ne la caractérise et l’on passe devant en s’imaginant qu’il s’agit d’un hangar à outils !
Dans cette même chapelle repose son fil, l’ethnologue et explorateur Paul SANGNIER (1917-1938), auteur d’une étude sur les Indiens Oyanas de Guyane. Il trouva une mort prématurée lors d’une descente en canoë des gorges de Vernejoux, en Dordogne. Son autre fils, le journaliste Jean Sangnier (+2011), repose au cimetière Montparnasse.
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