MEXICO (Mexique) : Ángel de la Independencia

visité en août 2013
vendredi 16 juin 2023
par  Philippe Landru


El Ángel de la Independencia (« L’Ange de l’Indépendance ») est une colonne sise sur un rond-point du centre de Mexico sur l’avenue Paseo de la Reforma. La colonne mesure 36 mètres, et la statue à son sommet, qui pèse 7 tonnes pour 6,7 mètres de hauteur, est faite bronze couvert de feuilles d’or. L’ensemble mesure 45 mètres, en comptant la base.

El Ángel a été inauguré le 16 septembre 1910 par le président Porfirio Díaz en commémoration du centenaire du début de l’indépendance du Mexique. Endommagé par le séisme de 2017, le monument est fermé pour restauration depuis 2019.

En 1925, l’édifice fut transformé en mausolée ; sa base renferme les restes de quatorze héros de l’indépendance du Mexique. Bien peu connus en France évidemment, ils sont dans leurs pays honorés et ont donné leurs noms à des rues, des villes et des aéroports.

Dans la partie orientale du piédestal se trouve un groupe sculptural : debout, levant un drapeau mexicain, se trouve le prêtre Miguel Hidalgo, au sud assis avec un livre et un stylo la Muse de l’Histoire, au nord figure La Patrie qui offre à Hidalgo une couronne de laurier. Le piédestal à base carrée comporte quatre statues aux extrémités à un niveau un peu inférieur à celui d’Hidalgo, correspondant à José María Morelos, Francisco Xavier Mina, Nicolás Bravo et Vicente Guerrero. Sous ces quatre statues devant leurs socles figurent leurs noms et sur les côtés les noms de vingt-quatre personnages de l’indépendance, qui ne reposent pas ici.

Sur les faces nord et sud du piédestal se trouvent deux rosaces qui permettent à la lumière de pénétrer à l’intérieur de la crypte. Trois plaques très simples répertorient les identités des quatorze personnes inhumées dans la crypte du monument.

Trois des premiers présidents de la République mexicaines reposent ici :
- Nicolás BRAVO
- Guadalupe VICTORIA
- Vicente GUERRERO

Les onze autres s’inscrivent dans l’histoire de la résistance à l’occupation napoléonienne de l’Espagne, puis aux guerres d’indépendances du Mexique :

- Miguel HIDALGO y COSTILLA (1753-1811) : Espagnol né au Mexique, auquel le système colonial n’accordait pas les privilèges dont jouissaient les Espagnols nés dans la métropole, dits Peninsulares ; prêtre de la paroisse de Dolores Hidalgo, c’est lui qui lança en 1810 le Grito de Dolores (du nom du village où il a été lancé) « Longue vie à la Vierge de Guadalupe, vive Ferdinand VII, à bas le mauvais gouvernement !  », se référant à celui de Joseph Bonaparte imposé par les Français. Il dirigea ensuite la foule contre les partisans de Joseph Bonaparte, pour la plupart nés en Espagne qui furent massacrés sous ses ordres à Guanajuato et dans d’autres villes. Il fut alors nommé généralissime des armées d’Amérique. Après la bataille de Monte de las Cruces contre les troupes favorables au gouvernement de Joseph Bonaparte, contre toute attente, dans un moment d’apparente indécision, le Père Hidalgo ordonna la retraite vers Valladolid. Hidalgo fut finalement vaincu, arrêté, puis fusillé et décapité : sa tête fut envoyée à Guanajuato, où elle fut exposée jusqu’en 1821. Il est considéré dans son pays comme le père de la Patrie.

- José María MORELOS y PAVÓN (1765-1815) : prêtre disciple de Miguel Hidalgo, il devint le chef de la rébellion contre Joseph Bonaparte après la capture et l’exécution d’Hidalgo. Il combattit avec efficacité contre l’armée du vice-roi et prit les villes d’Oaxaca (en 1812) et Acapulco, principal port du Mexique sur l’océan Pacifique, l’année suivante. À la fin de l’année 1813, il convoqua le Congrès de Chilpancingo, qui adopta une déclaration d’indépendance, promulgue la première Constitution à Apatzingán en 1814 et le nomma généralissime des forces insurgées. Capturé, jugé, il fut fusillé.

- Ignacio ALLENDE (1769-1811) : lieutenant général du soulèvement, jugé pour insubordination, il fut fusillé, son corps est décapité et sa tête exposée sur le grenier public comme avertissement à la population. Ses restes furent placés ici en 1925.

- Mariano MATAMOROS y GURIDI (1770-1814) : prêtre libéral, il rejoignit l’armée de Morelos qui l’éleva au rang de lieutenant-général de ses armées. Arrêté et fusillé, ses restes furent transférés en 1823 à la cathédrale métropolitaine de Mexico, puis en ce lieu en 1925. En 2010, ils furent exhumés avec tous les honneurs et transportés au Musée national d’histoire pour fins d’analyse et d’authentification. Les chercheurs de l’INAH ont découvert des restes qui correspondaient à ceux d’une femme. Après la découverte, dans le cercle des archéologues et des historiens, on a commencé à dire qu’il ne s’agissait probablement pas d’un échange d’ossements, mais qu’en effet, Mariano Matamoros était biologiquement une femme qui se serait habillée en homme pour mener à bien sa vie quotidienne.

- Juan ALDAMA (1774-1811) : insurgé mexicain et héros de la Guerre d’indépendance du Mexique.

- Pedro MORENO (1775-1817) : issu d’une famille de propriétaires aisés, il rejoingit les rangs de Mina et lutta pour l’indépendance mexicaine, où il trouva la mort.

-  Victor ROSALES (1776-1817) : insurgé pour l’indépendance du Mexique.

- José Mariano JIMÉNEZ (1781-1811) : ingénieur des Mines, il rejoignit les insurgés d’Hidalgo et devint officier des armées. Son corps a été décapité et sa tête emmenée à l’ Alhóndiga de Granaditas , où elle a été montrée au public à l’intérieur d’une cage suspendue à un coin du bâtiment. En 1925, ses restes furent transférés ici.

- Andrés Quintana ROO (1787-1851) : indépendantiste mexicain, journaliste et juriste ; il présida l’Assemblée nationale constituante de 1813–14 qui ébaucha la constitution mexicaine de 1814 et plus tard l’assemblée constituante qui rédigea la Constitution de 1824.

- Leona VICARIO (1789-1842) : journaliste partisane de Miguel Hidalgo et de Ferdinand VII, en lutte contre le pouvoir de Joseph Bonaparte imposé en Espagne par les Français, elle fut arrêtée et enfermée dans un couvent d’où grâce à quelque complicité elle parvint à s’échapper. À Oaxaca elle rejoignit les troupes fidèles à Ferdinand VII, où elle rencontra et épousa l’un des insurgés, Andrés Quintana Roo (qui précède).

- Francisco Javier MINA (1789-1817) : avocat, il se rebella contre les troupes françaises et monta une petite armée. Arrêté en 1810, il fut transféré au fort de Vincennes en France. Libéré après la chute de Napoléon, il rejoignit l’Espagne et fut nommé colonel de hussards par le roi Ferdinand VII. Ce dernier ayant aboli le gouvernement démocratique constitué avec le Constitution de 1812, il se retourna contre lui, retourna au Mexique, mais fut capturé et fusillé.


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