Les Bessières
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La notoriété de cette famille commence avec Jean-Baptiste BESSIÈRES (1768-1813).
Né dans le Lot d’un chirurgien barbier, il débuta sa carrière militaire, envoyé par ses concitoyens dans la Garde constitutionnelle du Roi Louis XVI en 1791. Il tenta de le défendre lors de l’attaque des Tuileries, puis rejoignit les armées révolutionnaires. On le vit en Italie, où il se distingua à la bataille de Rivoli, puis il participa au siège de Saint-Jean-d’Acre (1799) et à la victoire à Aboukir en Égypte.
Il participa au Coup d’État du 18 brumaire en assurant la protection rapprochée de Bonaparte. En 1804, il fut fait Maréchal d’Empire. Il commandait la cavalerie de la Garde impériale à Austerlitz et culbuta à cette occasion la Garde impériale russe. Ce furent ensuite Iéna, Eylau, la campagne d’Espagne, puis les meurtrières batailles d’Essling et de Wagram. Il fut fait duc d’Istrie en mai 1809. Il mourut, emporté par un boulet, à la veille de la bataille de Lützen. Il fut fort regretté par Napoléon.
Son nom, gravé sur l’Arc de Triomphe, fut également donné à un des boulevard des Maréchaux de Paris.
Embaumé, son corps fut rapporté en France et déposé dans la crypte des Gouverneurs aux Invalides de Paris.
Son coeur fut placé dans un carditaphe et déposé dans l’église du Thillay (95).
En 1968, bicentenaire de sa naissance, on le transféra dans l’église de son village de naissance, à Prayssac, dans le Lot.
Jean-Baptiste n’eut qu’un enfant : Napoléon BESSIÈRES (1802-1856). Second duc d’Istrie à la mort de son père, il n’hérita de lui que des dettes, mais fut couché sur le testament de l’empereur et reçut un don de 100 000 francs. Fait Pair de France par Louis XVIII dès 1815, il siégea à la Chambre haute sous le gouvernement de Louis-Philippe Ier qu’il soutint de ses votes. Il mourut sans descendance, interrompant définitivement toute descendance du maréchal.
Il repose, avec sa mère (la veuve du maréchal) dans un enclos funéraire du cimetière du Thillay [1]. Leurs plaques sont désormais très difficilement lisibles.
Jean-Baptiste avait un frère : Bertrand BESSIÈRES (1773-1854). Engagé lui aussi dans les armées révolutionnaires, il servit sous les ordres des généraux Lafayette et Dumouriez.
Présent à Aboukir, il fit les campagnes de l’armée des côtes de l’Océan puis fut employé aux camps de Boulogne et de Saint-Omer. Il était également à Austerlitz (où il fut blessé). Envoyé à l’armée d’Italie en 1806, il y commanda une brigade de chasseurs à cheval, puis fut envoyé en 1808 dans l’armée de Catalogne. Il fit encore partie de la campagne de Russie. Napoléon lui conféra le titre de baron de l’Empire. il exerça encore plusieurs missions de commandement militaire de villes sous la Restauration. Son nom figure sous l’Arc de Triomphe de l’Étoile, à Paris.
Mort à Chantilly (60), il repose au cimetière Bourillon de cette ville [2]. Sa stèle armoriée devient assez illisible. Près de lui repose son épouse.
Dans ce même cimetière Bourillon se trouve également une autre tombe Bessières dans laquelle reposent trois des enfants de Bertrand :
Adolphe (1803-1883), également officier militaire
Adélaïde Sophie (1814-1887)
Antoinette Joséphine (1812-1904)
Poursuivons le survol de la famille : contemporain des deux frères, Julien BESSIÈRES (1777-1840), leur cousin-germain, fut également lié au parcours napoléonien. S’il ne choisit pas la voie militaire, il fit pourtant également partie de la campagne d’Égypte dans la Commission des Sciences et des Arts, mais malade, dut rentrer prématurément. Capturé par des pirates albanais, il fut vendu aux Ottomans avec plusieurs de ses camarades de voyage. Ils réussirent cependant à s’évader. Consul-général à Venise en 1805, puis commissaire des îles Ioniennes en 1807-1810, il devint ensuite préfet du Gers en 1813, puis de l’Aveyron et finalement de l’Ariège en 1815. Il fut député de Dordogne de 1827 à 1830, puis du Lot de 1834 à 1837, année où il fut nommé pair de France.
Il repose dans une chapelle très abîmée et illisible de la 41ème division du Père Lachaise.
Le panorama ne serait pas complet sans la mention, également dans la 41ème division du Père Lachaise, d’un autre tombeau de famille. C’est ici que repose la descendance de Marc henry Bessières (un fils de Bertrand. Il ne semble pas reposer dans ce tombeau bien que son épouse, Laure Guyon de Montlivault, s’y trouve). Ici reposent en particulier trois frères :
Léon Marie Charles (1854-1906)
Gabriel Marie (1856-1898)
Ferdinand (1858-1908).
[1] Son épouse avait hérité du château du Thillay, d’où la présence de la famille Bessières en ce lieu.
[2] Le Gabrielli et des sites de piètre qualité "l’inhument" au Père Lachaise, ce qui est une erreur
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