BEAUNE-LA-ROLANDE (45) : cimetière
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Je n’avais personne à trouver au cimetière de Beaune-la-Rolande, mais compte-tenu de l’histoire particulière de ce bourg et du camp d’internement et de transit pour les Juifs qui se trouvait au centre de la commune, je voulais voir si le cimetière témoignait d’une quelconque manière de ce drame.
En premier lieu, le cimetière se signale par une technique de reprise des tombes que je n’ai jamais vu ailleurs : les tombes reprises sont nettoyées, les identités en sont martelées, sans doute pour recevoir de nouveaux locataires.
Dans un coin du cimetière, un caveau collectif regroupe les dépouilles de ceux dont les tombes ont été reprises, espace commémoratif pour leurs descendants.
La guerre de 1870-71 a également laissé des traces dans le cimetière (le 28 novembre 1870, plus de 1 800 hommes périrent à Beaune-la-Rolance, parmi lesquels le peintre Frédéric Bazille, durant une bataille qui opposa le prince Charles de Prusse et le général d’Aurelle de Paladines) : on y trouve à la fois la tombe de 402 soldats de l’armée de la Loire et une autre de 12 officiers et 222 hommes de troupes allemands.
A gauche, la tombe collective française
A droite la tombe allemande
En ce qui concerne les internés de la Seconde Guerre mondiale, peu de chose. Il est vrai que la commune possède plusieurs d’autres lieux qui commémorent les victimes du camp, mais j’avoue avoir été étonné qu’un monument ne figure pas dans le cimetière. On trouve dans une partie de la nécropole quelques tombes juives, dont certaines datant de l’époque de l’internement ; individus que l’on imagine donc avoir été enterrés sur place (les tombes ayant sans doute été réalisées plus tard).
Une tombe de l’Amicale des anciens déportés juifs de France tient lieu de point central pour les commémorations.
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