TRUGUET Laurent (1752-1839)
par
Lors de la guerre d’Amérique, cet officier de marine participa à ses différents combats, notamment la prise de Sainte-Lucie et le siège de Savannah. Il fut ensuite envoyé à Constantinople pour former les Ottomans. Passant par la Corse, il fut reçu par la famille Bonaparte et noua un début d’idylle avec Elisa Bonaparte, sœur du futur Empereur. Il garda toujours des relations proches avec la famille de Napoléon. Après avoir publié dans le Moniteur plusieurs lettres ouvertes dans lesquelles il critiquait vivement la politique maritime du Comité de salut public, Il fut destitué et emprisonné sur le fondement de la loi des suspects. Il fut libéré le 9 Thermidor an II.
Soutenu par Barras, Il fut promu vice-amiral et ministre de la Marine du Directoire de 1795 à 1797. Pendant ses deux années de ministère, il rétablit la discipline et un peu d’ordre dans les ports et arsenaux ; il rappela des anciens officiers écartés par les événements politiques. Sur pression du général Hoche, il présenta au Directoire un projet d’expédition d’Irlande qui fut un fiasco complet. Il s’efforça de faire respecter dans les colonies le décret d’abolition de l’esclavage de 1794, prise de position anti-esclavagiste qui lui valut d’être la cible d’attaques violentes de la part du parti colonial.
Ephémère ambassadeur de France en Espagne, nommé au Conseil d’État, il eut nombre d’altercations avec le Premier Consul sur le thème de la politique coloniale et de l’esclavage.
Sous la Restauration, il fut chargé du commandement supérieur, rang de préfet maritime de Brest, et reçut l’ordre de préserver l’arsenal de cette ville et l’escadre de l’occupation des troupes étrangères qui s’en approchaient. Il y réussit, et en récompense, Louis XVIII lui conféra le titre de comte et celui de pair de France.
À la suite de la révolution de Juillet, Truguet fut élevé à la plus haute dignité de la marine, celle d’amiral de France.
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