MAYOL Félix (1872-1941)
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Après des débuts modestes à Toulon et à Marseille, il fut engagé à Paris au Concert parisien en 1895 où il connut rapidement le succès. Une anecdote rapporte que faute de trouver un camélia, que les hommes élégants portaient à l’époque au revers de leur redingote, il prit un brin de muguet qui devint son emblème. La houppe de cheveux invraisemblable qu’il arborait devint également si célèbre qu’elle inspira de nombreux imitateurs (dont Georgel et Alibert).
Il connut son premier grand succès en 1896 avec La Paimpolaise de Théodore Botrel. En 1900, après un bref passage à l’Eldorado où il chanta À la cabane bambou, il fut en gagé à la Scala. C’est là qu’il créa le titre qui le rendit aussi riche que célèbre : Viens, poupoule !
[à écouter ici], d’après une chanson allemande arrangée par Henri Christiné et Alexandre Trébitsch (1902). Il récidiva en 1905 avec La Matchiche [à écouter ici], l’adaptation d’une chanson-danse espagnole à la mode.
Il racheta en 1910 grâce à ses cachets mirobolants le Concert parisien, qui prit désormais le nom de concert Mayol. Vedette principale des spectacles qui s’y jouaient, il lança à son tour de jeunes artistes, parmi lesquels Valentin Sardou (père de Fernand et grand-père de Michel Sardou), Maurice Chevalier et Raimu. Il passa la main à Oscar Dufrenne en 1914.
- Le Concert Mayol (10 rue de l’Echiquier, Paris 10e) à son heure de gloire : le soir s’alignaient les voitures déposant les Parisiens au spectacle.
- Sic transit : après être devenu une boite de strip-tease, le concert ferma ses portes en 1976. Seul demeure de ce temps le fronton en stuc avec angelots. Photo oct 2010.
Il entame alors une tournée dans la France entière et les pays francophone avec les tournées Baret. Sa renommée passa si bien les frontières que Charlie Chaplin vient l’écouter. La période 1914-1918 fut marquée, comme pour de nombreux artistes, par de nombreuses chansons anti-allemandes, destinées à maintenir le moral des troupes. Sa carrière marqua néanmoins le pas après la Première Guerre mondiale. Il publia ses Souvenirs en 1929, fit « sept adieux au public parisien » en 1938, puis se retira à Toulon où il mourut pendant la guerre.
Attaché à sa ville natale et particulièrement à son club de rugby, il offrit 60 000 francs-or pour financer la construction d’un stade qui porte encore son nom à l’heure actuelle, le stade Mayol. Le muguet porte-bonheur qu’il affectionnait est devenu l’emblème du club.
Merci à Richard Giraud pour les photos.
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