LA CELLE SAINT-CLOUD (78) : cimetières
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Il existe à La Celle Saint-Cloud trois cimetières qui, bien que contigus, n’en sont pas moins clairement distincts : le cimetière ancien, le nouveau, et la partie la plus récente, paysagère (ou repose René Audran). Comme on le verra dans cette promenade, plusieurs personnalités y sont inhumées. La seule particularité de ce cimetière est le nombre élevé de ces enclos « privés », entourés d’arbustes ou carrément fermés d’une clé, que l’on ne trouvent pas dans les cimetières alentours.
Curiosités
Les enclos privés sont véritablement une curiosité de ce lieu. Il semble que la pratique soit ancienne puisqu’elle date des débuts du cimetière (ainsi, la tombe des Morel de Vindé est à l’écart).
Peu d’œuvres d’art dans ce cimetière, sinon quelques compositions contemporaines.
Parmi elles, on notera la présence d’un bas-relief signé Paul Belmondo sur la tombe de l’ingénieur Robard.
Célébrités : les incontournables…
… mais aussi
René AUDRAN (mort en 1985) : haut fonctionnaire du ministère de la
Défense en France, responsable des ventes d’armes à l’Irak alors que ce pays était en guerre contre l’Iran depuis 1980, il fut assassiné le 25 janvier 1985 par le groupe armé Action directe, devant son domicile de La Celle-Saint-Cloud.
L’académicien Emile AUGIER (1820-1889) (Voir Paul DÉROULÈDE)
L’écrivaine Marie BELLOC-LOWNDES
Le peintre et décorateur Jean BERQUE (1896-1954). Elève des Nabis, Félix Valloton, Maurice Denis et Paul Sérusier, il réalisa le chemin de croix de l’église Saint-Nicaise de Reims. Réputé pour ses nus, il exposa au Salon d’automne de 1924 à 1928 et au Salon des Tuileries entre 1927 et 1934. Il est surtout connu comme illustrateur de livres et illustra notamment des ouvrages d’André Gide, Pierre Louÿs, Colette, Montherlant, André Maurois, Paul Claudel, Anna de Noailles et Paul-Jean Toulet.
Mohamed DIB (1920-2003) : écrivain algérien de langue française,
auteur de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre, de contes pour enfants, et de poésie. On lui doit en particulier la trilogie qui le rendit célèbre : La Grande Maison (1952), L’Incendie (1954) et Le Métier à tisser (1957), triptyque dédié à sa ville natale de Tlemcen. En 1959, il avait été expulsé d’Algérie par les autorités coloniales en raison de ses activités militantes. Il s’était alors installé définitivement en France. Il reçut le Grand Prix de la Francophonie en 1994, attribué pour la première fois à un écrivain maghrébin. Sa tombe a pour épitaphe le titre de l’une de ses œuvres, L’Arbre à dires.
Charles DU BOS (1882-1939) : écrivain français, auteur d’un Journal et
de textes critiques, il est considéré comme un critique littéraire au sens du XIXe siècle, c’est-à-dire non pas un spécialiste cherchant à mettre en évidence les points forts et les points faibles d’une œuvre, mais plutôt un sensuel désirant, par une plongée dans les profondeurs des sensations que lui procurent la lecture, trouver « l’âme » de l’œuvre, ce qui est invisible, sa spiritualité. Son activité dans le monde de l’édition des années 1920 et 1930 fut importante : traducteur, directeur de collections, préfacier, auteur de notes pour la NRF et plusieurs revues littéraires, conférencier, auteur de cours publics partiellement improvisés ... Chrétien travaillé par le doute, son sentiment religieux fut inséparable de son expérience esthétique et inversement. Dans le caveau de famille repose également son gendre, l’écrivain tchèque Jan ČEP (1902-1974) qui fut, dans l’exil, un des représentants les plus importants de la littérature spiritualiste tchèque d’inspiration catholique du xxe siècle.
René MILLET (1910-1978) : officier de marine, il prit part aux campagnes
de Tunisie et de Libye, puis d’Italie. Compagnon de la Libération, il mena après la guerre une carrière diplomatique (il fut en particulier ambassadeur de France au Tchad de 1962 à 1963, en Birmanie en 1965, au Kenya en 1969, puis consul général de France à Monaco de 1973 à 1975.
Le vicomte Charles Gilbert MOREL de VINDÉ (1759-1842) : homme de loi,
Pair de France, agronome et littérateur français. Se livrant à des observations et à des expériences agricoles, il publia sur la culture et sur les troupeaux de nombreux mémoires : ses publications sur le mérinos lui valurent d’être nommé en 1808 correspondant de l’Académie des sciences (il fut élu membre de cette même académie en 1824). Bien avant Pasteur, il semble avoir eu l’intuition de l’existence des microbes et de leur rôle dans la maladie du charbon.
Jean-Pierre PESCATORE (1793-1855) : philanthrope et homme d’affaires
d’origine luxembourgeoise, il fut le parfait représentant du bourgeois conquérant de la première moitié du XIXe siècle. En 1817 il réussit une belle affaire en obtenant de la Régie française des Tabacs, un contrat de longue durée pour la livraison de tabacs de la Havane. Ce contrat fut à l’origine de son importante fortune. À côté du tabac, il se mêla, avec succès, de finances et monta une banque privée (la J-P Pescatore et Cie) avec un autrichien, Frédéric Grieninger. Naturalisé Français en 1846, il devint maire de la Celle Saint-Cloud. Sa tombe, un sarcophage surélevé, est ornée d’un médaillon en marbre.
Charles PIGAULT-LEBRUN (Charles Pigault de l’Epinoy : 1753-1835) (Voir Paul DÉROULÈDE)
Le peintre François RISTORI (1936-2015).
La princesse russe Marie TENICHEFF (1867-1928) qui fut peintre et décoratrice, mais également collectionneuse et mécène.
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