Les Champigneulle, créateurs de vitraux
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Ceux qui s’intéressent aux cimetières parisiens, et plus particulièrement aux vitraux des chapelles connaissent ce nom, derrière lequel se cache une dynastie sur quatre générations dont Louis Charles Marie, travaillant à Paris, fut le membre le plus éminent.
Au gré des articles, vous retrouverez un grand nombre de leurs œuvres, les Champigneulle ayant beaucoup créé pour le funéraire.
- Famille Champigneulle. Au centre, de gauche à droite, les trois frères : Louis Charles, Alfred Jacques et Emmanuel.
1ère génération
Après des débuts dans la filature et le tissage, Charles-François CHAMPIGNEULLE (1820-1882) fonde en 1861 à Metz un établissement de sculpture religieuse en céramique, puis reprend en 1868 la célèbre maison de peinture sur verre de Laurent-Charles Maréchal, dit Maréchal de Metz, qui devient dès lors la maison « Maréchal et Champigneulle ». Son ami Charles Maréchal, artiste messin également, lui offre toutes ses connaissances et compétences dans la restauration et la création architecturale. En 1872, du fait de l’annexion de Metz par l’Allemagne, Charles-François Champigneulle transfère ses établissements à Bar-le-Duc.
Charles Maréchal prolonge la zone de chalandise de Bar-le-Duc vers l’étranger, ce qui confère à l’entreprise et à ses ouvriers un statut d’entreprise de notoriété internationale, renommée pour ses vitraux.
Charles-François Champigneulle fut inhumé à Savonnières-devant-Bar (55).
2nde génération
Son fils aîné Alfred Charles (1849-1880) travaillait-il dans le même domaine ? Sur les actes, il apparaît comme "négociant". Il meurt prématurément deux ans avant son père, et repose près de lui au cimetière de Savonnières.
- Tombes Champigneulle à Savonnières-devant-Bar (55).
Louis-Charles-Marie (1853-1905) est le second fils de Charles-François : il fut l’artiste le plus renommé de la famille. Il commença sa carrière à Bar-le-Duc, puis l’a continua à Paris, dans son atelier du 96, rue Notre-Dame-des-Champs, où il fut très actif. Honoré par des médailles nombreuses, membre du jury d’attribution des récompenses pour les œuvres présentées au titre de l’art verrier aux expositions universelles de Paris, il a réalisé des œuvres multiples et splendides répertoriées en partie par le service du patrimoine artistique.
On trouve ses réalisations dans les églises et les cimetières dans toute la France, et ce site en contient un grand nombre.
Il repose dans le caveau de famille de son épouse (Brasseur) au cimetière de Bar-le-Duc (55), où son identité est devenue quasiment illisible sur le flanc du tombeau.
Emmanuel-Marie (1860-1942), le troisième fils, fut également maître verrier et reprit, à la mort de son père en 1882, la tête de l’entreprise familiale à Bar-le-Duc. Il évolua vers le style Art nouveau, et lui aussi compta de nombreuses réalisations en France, mais également à l’étranger (Cathédrale Métropolitaine de San José au Costa Rica, église Rouge de Neuchâtel en Suisse). Il réalisa également de nombreux vitraux avec son frère Louis-Charles-Marie, notamment ceux de l’église de Bouvines (62), consacrés à la bataille de Bouvines. Il mourut à Oujda au Maroc et j’ignore où il fut inhumé.
- La nativité du Christ, vitrail de 1896 d’Emmanuel Champigneulle, couvent de Saint-Jean-de-Bassel.
3ème génération
Louis Charles Marie eut deux garçons qui furent également maîtres verriers : Charles Marie (1880-1908) reprit l’entreprise à la mort de son père, mais mourut
trois ans plus tard dans un accident de voiture. Il fut un membre actif du Sillon (Marc Sangnier était d’ailleurs son témoin de mariage). Il fut inhumé dans un caveau de la 10ème division du cimetière Montparnasse à Paris.
Hubert (1881-1959), qui à l’instar d’autres membres de sa famille maternelle Brasseur, fut maître carrier, et qui repose dans la sépulture de son père au cimetière de Bar-le-Duc (55).
4ème génération
Le dernier maître verrier connu de la famille est Jacques Charles (1907-1955), fil de Charles Marie, actif de 1928 à 1952 et célèbre pour la décoration du salon du paquebot Normandie ; œuvre réalisée avec le concours du dessinateur Jean Dupas. Il repose dans la même sépulture que son père dans la 10ème division du cimetière Montparnasse à Paris.
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