COLOMBEY-LES-DEUX-EGLISES (52) : cimetière
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Pour un amateur de tombes de célébrités, la visite de Colombey est une étape incontournable. Le petit village se remarque de loin : l’immense croix de Lorraine construite sur son point le plus élevé marque la destination finale. Pour y arriver, on traverse une campagne légèrement ondulée qui ne manque pas de majesté, mais qui est néanmoins un peu triste, même les jours ensoleillés.
Le village de Colombey est aujourd’hui entièrement voué au souvenir de de Gaulle : les quelques magasins vendent tous des "souvenirs" rappellant le plus célèbre habitant des lieux : buste en platre, drapeaux frappés de la fameuse croix... Tout n’est pas d’un goût excellent, loin s’en faut !...
Le village est assez austère, et on comprend que De Gaulle s’y sentit bien. A l’intérieur de la petite église, les registres de prières se sont transformés en panégyriques du général. C’est limite si l’on indique pas l’endroit précis où De Gaulle assistait à la messe !
Le petit cimetière est encore autour de son église. Le long du mur et autour du calvaire, on a placé les innombrables plaques mémoriales que De Gaulle reçut, et que sans doute on ne sait plus où mettre.
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Précédé par René COTY
Suivi par Georges POMPIDOU
La tombe de Charles DE GAULLE (1890-1970) est d’une très grande sobriété, simple croix posée sur une dalle. Il ne s’agira pas ici de reconstituer une énième fois la biographie de cet homme, dont nous ne rappellerons que les titres officiels, à savoir président du Gouvernement provisoire de la République de juin 1944 à janvier 1946, dernier président du Conseil de la IVème République du 1er juin 1958 au 08 janvier 1959, puis premier président de la Ve République de 1959 à 1969.
Ses obsèques, à sa demande, furent privées : chefs d’Etats et de gouvernements assistèrent pendant l’inhumation à une messe à Notre-Dame de Paris, tandis que des centaines de milliers de Français remontaient en sa mémoire l’avenue des Champs-Élysées. Rappelons enfin que sa mort marqua la fin du journal satirique Hara Kiri (dans sa première forme), qui avait pour la circonstance titré : "Bal tragique à Colombey, un mort". [1]
- Acte de naissance de Charles De Gaulle - Lille, 1890.
De Gaulle repose auprès de son épouse, Yvonne Vendroux (1900-1979), la fameuse "Tante Yvonne", et de sa fille Anne (1928-1948), atteinte d’une Trisomie 21, et pour laquelle Charles De Gaulle éprouva une très grande tendresse (la fondation Anne de Gaulle, maison de santé pour jeunes filles handicapées démunies fondée par Yvonne de Gaulle, porte son nom). Il est à noter que des gendarmes sont en faction dans une guérite proche du cimetière (pour éviter d’éventuelles profanations ??).
Juste à coté de la tombe de De Gaulle se trouve la tombe de son gendre, Alain de BOISSIEU (1914-2006). Militaire de carrière, il avait réjoint De Gaulle à Londres en 1940 et était entré dans son état-major particulier. A ce titre, il avait participé au rétablissement de l’autorité française à Madagascar et à Djibouti. Promu Compagnon de la Libération, il avait épousé en 1946 la fille du général, Elisabeth De Gaulle. Il servit ensuite en Algérie, puis devint commandant de l’école de Saint-Cyr Coëtquidan. Il était dans la voiture de son beau-père lors de l’attentat du Petit Clamart.
Dans ce même cimetière est également inhumé Henri DUVILLARD (1910-2001), qui fut député gaulliste du Loiret après avoir été un membre actif de la Résistance. A ce titre, il fut le ministre des Anciens Combattants de 1967 à 1972, soit sous les gouvernements Pompidou, Couve de Murville et Chaban Delmas. Il fut l’un des principaux initiateurs du mémorial gaulliste de Colombey.
A quelques encablures du cimetière se trouve la fameuse Boisserie, propriété du général de Gaulle qui appartient toujours à la famille.
[1] Ce titre évoquait un fait divers qui avait eu lieu début novembre : l’incendie du "Cinq-Sept", une boite de nuit qui avait prit feu et avait fait plusieurs victimes
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