À la Libération, Mireille reprend sa carrière de chanteuse mais, sur suggestion de Nohain, troque le micro de l’interprète contre celui de l’animatrice de radio. Du côté de chez Mireille devient, en 1948, l’émission musicale à la mode où tout le show-business vient se donner rendez-vous, l’animatrice recevant indifféremment musiciens, chanteurs, cinéastes, acteurs ou autres artistes. Si elle continue à chanter, c’est désormais en tant que papesse des ondes que Mireille est connue de la France entière, contribuant à lancer quelques nouveaux talents.
En 1955, Du côté de chez Mireille cède sa place au Petit Conservatoire à la radio, une émission de radio-crochet destinée à dénicher les talents de demain. Hugues Aufray, Daniel Prévost, Philippe Castelli ou Danièle Evenou y font leurs premières armes. Mireille s’y montre sévère, exigeante, à la limite de l’autoritarisme malgré sa voix douce et sa stature menue. Son petit côté pincé lui vaut de se faire régulièrement brocarder par les humoristes, mais elle continue à se prêter au jeu, s’amusant beaucoup dans son rôle d’institutrice rigide.
Les années ORTF
En 1960, le Petit Conservatoire quitte la radio pour devenir une des premières émissions de divertissement de l’ORTF. La même année, le public découvre une autre facette de Mireille alors qu’elle prête sa voix à l’ours Colargol dans une série animée à destination de la jeunesse. Françoise Hardy, Hervé Cristiani, Jean-Jacques Debout, Pascal Sevran ou Sabine Paturel sont quelques uns des jeunes gens qui débutent face aux caméras de l’ORTF. Toujours exigeante, Mireille peut à l’occasion se montrer cassante avec des candidats sans talent ou ne faisant pas d’efforts pour évoluer. Son apparent autoritarisme lui vaut d’être immortalisée sous les traits d’une enseignante revêche par le dessinateur Gotilb dans les pages du magazine Pilote.
Benjamin D’Alguerre
Commentaires