TRINTIGNANT Marie (1962-2003)
par
Fille du comédien Jean-Louis Trintignant, cette jeune actrice avait commencé sa carrière enfant derrière la caméra de sa mère. Chabrol lui confia en 1992 ce qui devait être son principal rôle, celui de Betty. Abonnée aux personnages marginaux dans la suite de sa carrière, elle fit la Une des journaux en raison de sa mort dramatique, des suites des coups portés contre elle par son compagnon Bertrand Cantat, chanteur du groupe Noir Désir.
L’émotion fut vive dans le pays, et l’affaire vira au sordide : une agonie suivie presque en direct, une surenchère judiciaire et médiatique, des lynchages sur les plateaux de télévision...
Marie devint après sa mort un symbole : celui de la violence conjuguale. Sa dépouille focalisa des débats où le pathos était omniprésent. Ses obsèques donnèrent lieu à une gigantesque manifestation : seules les personnes mortes jeunes et dramatiquement peuvent donner lieu à de telles cérémonies. En cela, Marie Trintignant rejoint Oussekine, Morisson ou Gabrielle Russier dans la mythologie du cimetière.
Trois ans plus tards, les passions sont retombées, le sonar émotionnel s’est affaibli... Tout proche, Bécaud attire maintenant davantage !
Reste la peine de la famille, des proches, et pour le cinéma, un sentiment d’inachèvement.
En 2010, son beau-père, le réalisateur Alain Corneau, est venu reposer auprès d’elle.
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