BRESSUIRE (79) : cimetière Saint-Simon
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Des douze cimetières que possédait Bressuire, il n’en reste plus que deux [1] : celui de Saint-Simon est le plus ancien : ouvert en 1808, il résulte du transfert de l’ancien cimetière Notre-Dame. Il fut agrandi à plusieurs reprises, et s’étend aujourd’hui sur 2.5ha. Les espaces E et F constituant la partie la plus ancienne de la nécropole.
J’aurai évidemment préféré le visiter autrement que sous une pluie diluvienne !
- Dans le haut de la partie ancienne, d’imposants mausolées côtoient des dalles très simples.
La pierre utilisée dans de nombreux cimetières des Deux-Sèvres vieillit très mal : elle se disloque progressivement, donnant au final des blocs minéraux d’où les inscriptions deviennent illisibles.
En dehors des notables locaux (maires, conseillers généraux...), peu de personnalités d’envergure nationale sont inhumées ici.
Quelques curiosités à découvrir lors d’une visite : Le 16 février 1940, neuf soldats polonais du centre d’instruction de Bressuire furent tués à 6 h du matin sur la route de Nantes, par un camion fou dévalant la pente verglacée et fauchant une vingtaine d’hommes. Ils furent inhumés ici.
Le mémorial dédié aux victimes de la Première Guerre mondiale ne comporte pas la mention « Morts pour la patrie » : la dépouille d’un soldat allemand et celle d’un civil belge se trouvent aux côtés de celles des 12 soldats français, morts des suites de leurs blessures, pour la plupart dans les hôpitaux de la ville.
La tombe des prêtres de Bressuire a été inaugurée par la dépouille de Benjamin Hélie, curé de Notre-Dame mort en 1867, qui est représenté en bas-relief.
La jeune Mélanie Landreau (morte en 1854 à l’âge de 15 ans) a été statufiée en priante par P. Duvetti.
Reposent dans ce cimetière :
L’architecte Georges-Raymond BARBAUD (1860-1927), dont une
partie de l’œuvre fut conçue et réalisée avec son associé Édouard Bauhain. Elle comprend des monuments civils (place Amédée-Larrieu à Bordeaux) ou religieux (chapelle funéraire de Jules Hunebelle à Clamart), des églises (Église Notre-Dame d’Obézine à Angoulême) et des immeubles, dont le plus connu est le siège du Syndicat de l’épicerie française, rue du Renard à Paris.
Jean-Raymond BARBAUD (1901-1949, fils du précédent et également architecte, qui repose dans un tombeau à coté de la chapelle paternelle.
Le couturier Claude CATULLE (1929-2022), qui fut le créateur renommé de costumes et décorateur à la télévision et au théâtre.
René HÉRY (1870-1941) : Avocat, maire de Bressuire en 1901, il fut sénateur des
Deux-Sèvres de 1920 à 1940. Le 10 juillet 1940, il s’abstint lors du vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Le très oublié chansonnier JAMBLAN (Jean Blanvillain : 1900-1989), qui signa les
textes de chansons pour Jean Sablon, Berthe Sylva, Suzy Solidor, Léo Ferré, Patachou et Jean Ferrat. Il enregistra certaines de ses propres œuvres et notamment une romance plutôt naïve, Ma mie, recréée sous le titre de All of a sudden my heart sings dans la comédie musicale Anchors Aweigh qui fut portée à l’écran. Le succès fut considérable, et rebaptisée My heart sings, elle devint au fil des années un des plus grands standards américains repris par Duke Ellington, Nat King Cole, Errol Garner ou Paul Anka.
Il repose dans la dernière rangée de l’espace F.
[1] L’autre étant le cimetière paysager du Pont-d’Ouit, ouvert en 2008.
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