LESCHELLES (02) : cimetière et église
par
Une surface en pelouse du cimetière de Leschelles signale la présence d’une dizaine de tombes appartenant à une même famille : les CAFFARELLI. Vieille famille de la noblesse originaire du Languedoc, elle donna de nombreux officiers militaires et nombre d’ecclésiastiques.
Louis Marie Maximilien (1756-1799) fut général de brigade de la Révolution
française. Il perdit la jambe gauche en recevant un boulet de canon en 1795, ce qui ne l’empêcha pas de continuer à servir avec une jambe de bois, commandant le génie à l’armée d’Angleterre, qui devint l’armée d’Orient quand elle partit pour la campagne d’Égypte. Il tint un rôle primordial dans la préparation de l’expédition et donna en Égypte toute la mesure de son talent : améliorer la protection du Caire, facilitation de la liaison entre Alexandrie et le Nil, participation à la création de l’Institut d’Égypte. Il participa à la prise de Jaffa, au siège de Saint-Jean-d’Acre, où il perdit son bras droit et mourut des suites de ses blessures. Sa tombe se trouve à Saint-Jean-d’Acre (aujourd’hui en Israël), mais Napoléon fit ramener son cœur et son bras qui, embaumé, fut d’abord déposé à Falga puis déposé dans un le caveau de son frère dans ce cimetière. On ignore en revanche ce qu’il advint de son cœur. Il donna son nom à une rue du 3ème arrondissement de Paris et à un quartier de Toulouse. Son personnage, joué par Michel Piccoli, est le héros du film de Youssef Chahine, Adieu Bonaparte.
- Tombe à Saint-Jean-d’Acre (Wikipedia)
Marie François Auguste (1766-1849), son frère, fut également général de la Révolution et de l’Empire. Affecté à l’armée de Sambre-et-Meuse, puis à celle d’Allemagne, il s’y signala assez pour recevoir une mission importante de la part de Bonaparte : aller à Rome pour déterminer le pape à venir en France sacrer le nouvel Empereur. Il fut nommé en l’an XIV gouverneur du palais des Tuileries. Ministre de la Guerre du royaume d’Italie, il servit ensuite en Espagne, occupant différents postes importants, notamment celui de commandant en chef de l’armée du Nord. Il fut encore nommé Pair de France après la révolution de 1830. Il partage son tombeau avec le bras de son frère !
- Dalle du cimetière de Leschelles portant l’identité des deux frères.
D’autres membres de la famille qui se signalèrent reposent ici :
Eugène Auguste (1806-1878), fils de Marie François Auguste, fut préfet de l’Ille-et-Vilaine, puis député de ce même département.
Jean-Louis Maximilien (1855-1911), fils du précédent, député de l’Aisne de 1889 à 1893 et de 1902 à 1906..
Dans l’église fortifiée de Leschelles (qui n’est pas contiguë au cimetière) se trouve également, contre le mur sud du bras sud du transept (elle était à l’origine sur le sol) la dalle funéraire de Etienne-Joseph de LA FARE (1690-1741), évêque de Viviers en 1723, puis évêque-duc de Laon (1723-1741), second pair ecclésiastique de France. Il prit parti contre les jansénistes.
Merci à Simon Tiron pour les photos.
Commentaires