ARRANCY (02) : cimetière
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Autour de son église, le minuscule petit cimetière d’Arrancy a heureusement conservé une partie de ses monuments anciens. L’endroit, nimbé par le brume de novembre, est charmant.
Contre les murs du cimetière se trouvent plusieurs plaques et stèles appartenant à une même famille : les La Tour du Pin de Chambly.
Parmi eux fut inhumé François René de LA TOUR DU PIN CHAMBLY de la CHARCE (1834-1924).
Issu d’une vieille famille de la noblesse dauphinoise, catholique et royaliste, cet officier servit sous le Second Empire en Crimée, en Italie et en Algérie avant de participer à la guerre contre la Prusse en 1870. Fait prisonnier lors de la reddition de Metz en octobre 1870, il sympathisa en captivité avec Albert de Mun. En 1871, il s’engagea dans l’ « Œuvre des cercles catholiques d’ouvriers » avec ses amis Albert de Mun et Félix de Roquefeuil. Son action fut alors inspirée des travaux de Frédéric Le Play. C’est alors qu’il fut touché par la situation des ouvriers. Ses écrits politiques sont marqués par cette situation. Plus encore que Lamennais, il fut à la source du courant du catholicisme social en France.
Maire royaliste d’Arrancy, et contrairement à Albert de Mun, il refusa en 1891 le ralliement des catholiques français à la Troisième République. Il favorisa les débuts de l’Action française de Maurras et en 1907 publia son maître livre, imposant recueil d’articles écrits à partir de 1882 : Vers un ordre social chrétien. La pensée de La Tour du Pin aida à la rénovation intellectuelle que connut le catholicisme en France pendant toute la première partie du xxe siècle : l’Eglise y réaffirma sa responsabilité auprès des plus pauvres et promut l’engagement des laïcs au service de la cité.
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