MARSEILLE (13) : cimetière israélite de la Timone
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Contiguë au cimetière Saint-Pierre pour lequel il représente une extension à caractère confessionnel, le cimetière israélite de la Timone abrite la tombe de plusieurs personnalités :
Jean-Claude BETON (1925-2013) : né en Algérie d’une famille de commerçants prospères, son père sortit en 1936 la première bouteille d’« Orangina, soda de naranjina », à partir d’une formule élaborée par un pharmacien de Valence en Espagne. Les ingrédients : concentré d’orange, eau sucrée gazeuse et un soupçon d’huile essentielle. Mais la guerre civile espagnole, puis la seconde guerre mondiale stoppèrent le projet. Jean-Claude Beton, diplôme d’ingénieur agronome en poche, ressortit l’idée des cartons et en 1951. La bouteille s’arrondit et prit l’aspect granuleux des oranges. En dessinant un zeste d’orange en guise de parasol sur fond de ciel bleu, une table de bistrot et la bouteille ventrue, l’affichiste Bernard Villemot donna une identité graphique à la marque. Après avoir séduit le Maghreb, Orangina partit à la conquête de la métropole où le groupe prit ses quartiers en 1961 à Marseille, à l’approche de l’indépendance de l’Algérie. L’ascension fut fulgurante et la marque finit par être croquée en 1984 par le groupe Pernod-Ricard.
l’avocat Gaston CRÉMIEUX (1836-1871). Jeune militant radical, il s’illustra dans la défense des pauvres et fonda plusieurs associations d’entraide et d’éducation dans le cadre de la loge maçonnique Des amis choisis. En 1869, il soutint Gambetta à la députation. Parallèlement, il commença à publier quelques poèmes. Son évolution politique le conduisit à se rapprocher des républicains les plus ardents. En 1871, il soutint Garibaldi, élu mais ne pouvant siéger, lors des premières journées parlementaires de 1871. Au mois de mars de la même année, il prit la tête de la seconde Commune de Marseille avec le journaliste Clovis Hugues et les futurs députés Émile Bouchet et Maurice Rouvier. Il s’y comporta de façon modérée, tentant de faire régner la clémence et le respect de la légalité. Cette insurrection se voulait à la fois un soutien à la Commune de Paris et l’affirmation d’une volonté politique régionale indépendante de la capitale. Réprimée dans le sang, l’insurrection dura quinze jours. Enfermé au fort Saint-Nicolas, puis à la prison Saint-Pierre, Gaston Crémieux fut jugé en juin et condamné à mort par un tribunal militaire. La grâce lui fut refusée par la commission des grâces. Pendant ces trois mois de prison, il écrivit une pièce de théâtre consacrée à la mémoire de Maximilien de Robespierre, quelques poèmes et des récits de prison. Gaston Crémieux fut fusillé dans les jardins du Pharo le 30 novembre suivant. Il mourut à trente-cinq ans en ordonnant lui-même son exécution, et en criant « Vive la République ! ». Célébré par Victor Hugo, Louise Michel et Jean Jaurès, son souvenir demeure vivace jusqu’à aujourd’hui.
Daniel LÉVI (1961-2022) : auteur-compositeur-interprète, il obtint un immense succès populaire en incarnant le rôle de Moïse dans la comédie musicale Les Dix Commandements en 2000. Il fut également l’interprète, avec Karine Costa, de Ce rêve bleu, générique du film d’animation Aladdin en 1993.
Merci à Michel Cornille et à Nicolas Badin pour les photos.
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