NANTES (44) : cimetière Miséricorde
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Le Cimetière Miséricorde fut créé en 1791 (la première inhumation eut lieu en 1793). Il tire son nom d’une chapelle médiévale, abandonnée à la Révolution, qui fut édifiée en mémoire de 3 chevaliers nantais qui auraient débarrassés la forêt de Sautron du
dragon qui le hantait. Ravagé au cours de la Guerre de Vendée dans ses premières années, il fut clos de murs en 1803, connut quatre agrandissements (1816, 1830, 1850 et 1890). Il couvre aujourd’hui 9 ha.
Bien que vingt ans plus jeune que le cimetière de la Bouteillerie, il est le grand cimetière patrimonial de Nantes. Si bien des tombes tombent en ruines, on sent un souci d’entretien constant de ce cimetière, comme l’attestent dans les années 2000 la rénovation d’anciennes sépultures et la réfection d’un grand nombre de bustes et de médaillons.
Curiosités
Le long d’une allée bordée de cyprès et de tilleuls sont alignés une soixantaine de mausolées de style néogothique, qui abritent les défunts des « grandes familles » nantaises.
Une enclave privative protestante existe : en 1850, l’architecte du passage Pommeraye fit élever une chapelle protestante où furent transférés les cercueils de 4 membres de la famille déjà inhumés au cimetière. Les 15 caveaux de cette 1ère chapelle furent occupés en 1919. A partir de 1940 des tombeaux extérieurs à la chapelle furent ajoutés. Le cimetière est toujours privé aujourd’hui. On y trouve la tombe de Paul Bellamy.
Le massacre des Juifs de Nantes en 1236, suivi d’un édit de bannissement des Juifs de Bretagne prononcé en 1240, provoqua la disparition de la communauté juive de la ville. Seules les dépouilles de Juifs de passage, commerçants itinérants, colporteurs, y étaient inhumées. Avec l’apparition du protestantisme et jusque dans les années 1870, le carré juif était enclavé dans la partie réservée aux protestants. En 1876, une demande des autorités juives de Nantes auprès de la Mairie laisse apparaître que ce cimetière servait en outre à enterrer les corps des Juifs de villes comme Angers, Brest, Quimper ou encore Rennes, dont les communautés ne bénéficiaient pas de l’existence d’un cimetière israélite.
- Tombe du chocolatier Godefroy Goldstein (1794-1844)
- C’est la dernière tombe juive qui subsiste dans l’ancienne enclave israélite au sein de la division protestante.
Un Monument élevé à la mémoire des victimes de la fusillade du 30 juillet 1830 (Architecte : A. Guillemet. Les sculptures sont de Etienne-Edouard Suc). Des commerçants et industriels manifestèrent le 29 juillet 1830 à la suite de leur élimination du collège des électeurs, et une quinzaine d’arrestations furent opérées. Le 30 juillet, 150 personnes se rassemblèrent devant l’immeuble de l’état-major. Un coup de feu est tiré, la troupe riposta, provoquant la mort de 10 manifestants place Louis XVI, qui reposent sous ce monument. Au pied de la colonne, des inscriptions : Le pouvoir qui viole la constitution signe lui-même sa déchéance / La Nation qui n’honore pas les martyrs de la liberté n’est pas digne de rester libre / A nos citoyens morts pour la défense de nos droits / La défense de la Charte est confiée au patriotisme de tous les citoyens.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, près de 11 000 volontaires catholiques du monde entier ont défendu par les armes le pouvoir temporel du pape Pie IX, menacé par le roi de Sardaigne désireux de réaliser l’unité italienne. Prêts à se sacrifier, ils ont rejoint un corps spécialement créé pour eux : les Zouaves pontificaux. Joseph-Louis Guérin, séminariste breton de 22 ans, s’est engagé parmi les premiers. Il est mort quelques semaines plus tard, tué d’une balle, en odeur de sainteté, après avoir livré sa première bataille. Très vite, les rumeurs de miracles dus à son intercession sont apparues. Un dossier a même été constitué en vue d’une éventuelle instruction canonique mais n’a jamais dépassé ce stade. Un culte populaire s’est développé autour de lui et de sa tombe.
- Tombeau Joseph Guerin (1838-1860)
Le négociant Pierre Haudadine (1756-1846) fut le héros d’une étonnante affaire durant la Révolution. Partisan de la République, il était membre de la garde nationale. En 1793, après le soulèvement vendéen, il est fait prisonnier au cours d’une opération à Legé, dans le sud du département de Loire-Inférieure. Les insurgés le chargèrent, ainsi que deux compagnons, Babin et Charnier, de négocier à Nantes un échange de prisonniers. Il fit le serment de se constituer de nouveau prisonnier une fois sa tâche accomplie. Les trois hommes présentèrent la requête aux autorités révolutionnaires de Nantes qui refusèrent le marché, position avec laquelle Haudaudine était lui-même en accord. Malgré cela, alors qu’il aurait pu rester parmi les siens, il choisit de retourner dans les lignes vendéennes, seul des trois émissaires à être fidèle à sa parole. Il fut déplacé de camp en camp. Il se trouva à Cholet au moment de la défaite des Vendéens face à l’armée républicaine, le 17 octobre 1793. Le général royaliste Bonchamps, mourant, eut pour dernière volonté que l’on épargne les prisonniers républicains détenus à Saint-Florent-le-Vieil. Le souhait fut exaucé, et Pierre Haudaudine put rentrer à Nantes. Quelque temps plus tard, il défendit la femme de Bonchamps lorsqu’elle fut condamnée à mort par le tribunal militaire du Mans. L’intervention d’Haudaudine contribua à sauver la veuve du général vendéen. Il fut baptisé « le Régulus Nantais ». Ce surnom de Régulus lui a été attribué en référence au général et consul romain Marcus Atilius Regulus, capturé par les Carthaginois en 255 av. J.-C., qui fut renvoyé à Rome pour y délivrer une proposition d’échange de prisonniers. Une fois sur place, il prit la parole pour demander au Sénat de refuser le marché. Comme il l’avait promis, il retourna se constituer prisonnier ; les Carthaginois le supplicièrent et le tuèrent. À Nantes, un buste d’Haudaudine figure dans le passage Pommeraye.
L’officier de marine Pierre Auguste Georges Mazaré, commandement du torpilleur Étendard aux flottilles de patrouille de la mer du Nord, disparut en 1917, devant Dunkerque, durant un combat de nuit avec des destroyers allemands. On retrouva son corps échoué, et il fut inhumé au carré militaire du cimetière nord de Calais. Une plaque du tombeau familial de ce cimetière lui rend hommage.
Plusieurs résistants, fusillés comme otage en représailles à l’attentat contre le lieutenant-colonel Karl Hotz, responsable des troupes d’occupation en Loire-Inférieure et abattu à Nantes par des résistants, le 20 octobre 1941, furent inhumés dans ce cimetière :
- Marcel Hévin
- Fusillé au Mont-Valérien.
- Alexandre Fourny
- Fusillé à Nantes
- Léon Jost
- Fusillé à Nantes.
Le tombeau de Topette et Carafon : 2 sœurs de 70 ans dans les années 1920/25, issues de la grande bourgeoisie nantaises, étaient chanteuses de rue. Très sales et outrageusement maquillées,elles faisaient la manche en chantant dans la rue. Quand
Carafon décéda, Topette enferma son corps dans un placard. Alerté par l’odeur, les voisins prévinrent la police. Les pompiers durent intervenir face à Topette en fureur qui n’avait plus toute sa tête. Elle survécut à sa sœur une dizaine d’années. Sur le monument : un blason avec une armure, un pavot en fleur (symbole de l’endormissement), et une urne.
la sépulture de Henri Gosse, en religion Frère Camille de Jésus, est la plus visitée. Depuis sa mort le 5 février 1915, sa modeste pierre tombale devenue un lieu de culte, couverte de fleurs et de remerciements apportés par des pèlerins venu demander quelques grâces spirituelles et temporelles.
La tombe Van Neumen était autrefois surmontée d’un chien de pierre allongée. L’histoire raconte que l’épagneul de la famille vint régulièrement sur la tombe de son maître (+1812), et finit même par s’y laisser mourir. Cette tombe, très abîmée, était ornée par le statuaire Jean-Baptiste de Bay. Le chien a malheureusement disparu en 2008.
Le cimetière contient la tombe des parents et d’une sœur de Jules Verne.
Le cimetière possède deux tombeaux Laënnec : celui d’Ambroise (1790-1839) et celui de son fils Théophile (1830-1896), tous deux médecins. Le premier était le cousin germain de René Théophile, l’inventeur du stéthoscope.
La tombe de Georges Vidy, mort en 1923 à 19 ans dans la catastrophe du Saint-Philibert. Le 14 juin 1931, le vapeur Saint-Philibert des Messageries de l’Ouest allant de Noirmoutier à Nantes sombra dans l’embouchure de la Loire. Le naufrage fit près de 500 victimes (seuls huit passagers furent sauvés), ce qui en fit l’une des plus grandes catastrophes maritimes civiles françaises. Un monument fut érigé au cimetière Saint-Jacques de Nantes pour les victimes non identifiées, mais on trouve dans les cimetières du secteur un certain nombre de ces naufragés.
Tombeaux remarquables
- Tombeau Aristide et François David
- 4 colonnes et un mur couvert de lierre forment un temple
antique au centre duquel un éphèbe ailé portant un
flambeau vient allumer la flamme de l’éternité auprès
de laquelle une jeune femme tient un enfant souriant
dans ses bras (il symbolise la continuation de la vie). Les
pommes de pin dans la grille et le lierre représentent la
permanence végétale. En 1905, le Nantais Aristide David explique qu’il possède un terrain de 17 mètres carrés au cimetière « pour mon père et pour moi à l’exclusion de tous autres. J’y ai fait construire deux tombes, dans l’une desquelles mon père a été enterré, le 25 mai 1892. Je veux être civilement enterré dans l’autre tombe ». Il parle du statuaire Horace Daillion qui a réalisé deux statues en bronze. On doit à ce sculpteur « Le génie de la lumière », installé à Montparnasse et dont le moule fait partie des réserves du musée des Beaux-Arts de Nantes. Dans sa lettre, Aristide David égrène les directives à prendre après son enterrement. En voici une : « On devra remplacer les parties de ce tombeau qui viendraient à périr, s’avarier ou disparaître. Les grilles et plaques d’inscription en bronze devront être revernies en temps utile avec vernis de voiture de façon qu’elle ne verdissent jamais. Les plantes grimpantes sur les espaliers, les rosiers devront être taillés et tenus de façon à ne pas gêner la vue ».
- La pietà de Joseph Vallet, à l’entrée est.
- Tombeau Berruyer
- Médecin des pauvres.
- Tombeau Jean Sylvain Robert
- Réalisé par François Perraud.
- Tombe René Bouhier
- Œuvre d’Emile Gaucher
- Tombeau Stanislas Boulay
- Commandant mort sur le front en 1918. Œuvre de Sébastien de Boishéraud.
- Tombe Riom
- Tombeau Georges Chartrain
- Journaliste. Œuvre de M.O. Deltombe
- Signé C. Cardin.
- Tombe Arsène Leloup
- Maire de Nantes. Médaillon par Charles Miollet
- Tombeau Désiré Colombe
- Conseiller municipal. Médaillon signé A. Guhin.
- Tombeau Eugène Orieux
- Son médaillon est de Sébastien de Boishéraud.
- Tombeau Eugène Pedu
- Médaillon par Sébastien de Boishéraud.
- Bonnet phrygien sur la stèle Colombe
- Tombe Garnier de Silly
- Œuvre de Amédée Ménard.
- Tombe Gaucher
- Statue (endommagée) d’Emile Gaucher pour la tombe de sa mère.
Célébrités : les incontournables...
Pierre CAMBRONNE
Jean-Paul CORBINEAU
famille LEFÈVRE-UTILE
Précisions que le sculpteur Charles Auguste Lebourg, dont ce cimetière possède tant d’œuvres, n’y repose pas contrairement à ce que disait sa page Wikipedia que j’ai corrigé. Mort dans la misère à Paris en 1906, il fut inhumé dans la 32ème division du cimetière parisien de Saint-Ouen (93).
C’est dans une fosse commune de ce cimetière que fut enterré en 1959 Jacques Serf, le père de la chanteuse Barbara, qui à la suite de cet enterrement composa la chanson Nantes.
... mais aussi
Jean Maurice Etienne AMIEUX (1839-1919), qui fut un , fut un pionnier du développement agro-industriel en Bretagne. Il ouvrit des conserveries sur les lieux de production. L’affaire fut reprise par ses fils Louis et Maurice sous le nom d’« Amieux Frères ».
L’architecte Louis AMOUROUX (1795-1859).
Louis-Marie BABIN-CHEVAYE (1824-1887) : constructeur de navires, il créa et dirigea en 1881 les Ateliers et Chantiers de la Loire. Il fut, de 1871 à 1876, député de la Loire-Inférieure. Dans le caveau repose également son fils, Jean BABIN-CHEVAYE (1863-1936), sénateur du département de 1920 à 1936. Le médaillon en bronze qui orne la tombe familiale est de Charles Auguste Lebourg.
Georges BARBIER (1882-1932) : peintre, dessinateur de mode et illustrateur, il travailla pour des journaux satiriques puis pour des revues de mode, créa de nombreux décors et costumes pour le music-hall, le théâtre ou le cinéma ; illustra des catalogues publicitaires et de nombreux livres. L’influence des vases grecs, des miniatures indiennes, d’Aubrey Beardsley et de Léon Bakst marqua profondément son style précis et élégant, typique de la facture Art déco.
Le sculpteur Georges BAREAU (1866-1931), dont les œuvres sont présentes dans toute la France et même à l’étranger (La Vision du Poète au Ranelagh à Paris, Monument à Jacques Cartier à Québec et à Saint-Malo...).
Paul BELLAMY (1866-1930) : Républicain socialiste, il fut député de Loire-Inférieure (1924-1928).
Le baron Charles BERTRAND-GESLIN (1796-1863), géologue et naturaliste. Élève de Brongniart qu’il accompagna pour une mission en Italie, il fut l’un des fondateurs de la Société d’histoire naturelle de Paris. Il publia un mémoire sur les formations géologiques de l’Ile de Noirmoutier.
Le savonnier Alexis BIETTE (1850-1915), créateur de la Savonerie Moderne, qui rentra dans le giron de Lever en 1940.
L’écrivain et critique littéraire Edmond BIRÉ (1829-1907).
Le peintre aquarelliste Léon BOUCHAUD (1817-1868) et ses trois petits-fils également peintres : Jean (1891-1977), Etienne (1898-1989) et Michel (1902-1965).
Louis-Albert BOURGAULT-DUCOUDRAY (1840-1910) : chef d’orchestre et compositeur d’origine bretonne, il consacra son existence à faire renaître et reconnaître les musiques traditionnelles de toutes les régions d’Europe. Il fut le premier « collecteur" de ce patrimoine en Bretagne. Cette observation des mélodies traditionnelles lui inspira, dans ses œuvres, la construction et la tournure de ses phrases musicales. C’est ainsi que, dans deux de ses opéras, Bretagne en 1887 et Myrdhin en 1905, se manifeste l’intérêt qu’il porte à sa tradition. Il fut professeur d’histoire de la musique au Conservatoire de Paris, et fut le premier musicien à présenter l’exotisme au public français, à la fois dans le domaine populaire et dans le domaine classique, et notamment la musique russe, alors fort méconnue.
Le maréchal de camp Jean-Baptiste Fidèle BRÉA (1790-1848), qui se distingua dans les campagnes napoléoniennes. Il participa, sous la Restauration, à l’expédition d’Espagne de 1823, puis à celle de Belgique en 1831. Chargé, en juin 1848, de combattre les insurgés parisiens ; il fut tué alors qu’il s’avançait vers eux pour parlementer. Son buste fut sculpté par Guillaume Grootaërs.
Alexandrine BROBANT-RIOM (1818-1899) : écrivaine, elle publia plusieurs volumes de poésie sous les pseudonymes comte de Saint-Jean ou Louise d’Isole, ainsi que trois romans. Elle collabora avec de nombreux magazines littéraires. Elle repose dans la chapelle « Maurice Riom ».
L’officier général Edmond BUAT (1868-1923), chef de cabinet du ministre de la Guerre d’août 1914 à novembre 1915, il fut à l’articulation, souvent difficile, entre le pouvoir politique et le haut commandement militaire. Commandant sur le front, il a vécu au plus près la violence des combats. Créateur en 1917 de la réserve générale d’artillerie, qui permit de l’emporter sur les Allemands l’année suivante, il fut un technicien prophétique de la guerre industrielle. Nommé en juillet 1918 major général des armées françaises, c’est à dire numéro 2, auprès de Pétain, il fut l’un des artisans de la victoire. Expert auprès du gouvernement lors des négociations du traité de paix, il s’employa dans ses dernières fonctions à préparer la France au nouveau conflit qu’il juge inévitable. Tous les soirs, il a consigné dans des cahiers les faits et les réflexions de la journée. Ce Journal est une source inestimable sur la Première Guerre mondiale.
L’armateur Léon BUREAU (1837-1900), qui se fit également connaître pour ses recherches en ethnographie et linguistique. Son médaillon est de Sébastien de Boishéraud.
Le médecin et zoologiste Louis BUREAU (1847-1936), frère du précédent, qui fut directeur-conservateur du Muséum d’histoire naturelle de Nantes et l’un des fondateurs de la Société zoologique de France.
L’architecte Jean-Baptiste BURON (1795-1881), dont le chef-d’oeuvre, en collaboration avec Hippolyte Duran-Gasselin, fut le passage Pommeraye.
L’explorateur Frédéric CAILLIAUD (1787-1969), qui participa à deux expéditions égyptiennes entre 1815 et 1822. Il fut nommé minéralogiste officiel de Méhémet Ali en 1816, remonta la vallée du Nil jusqu’à la sixième cataracte et réussit à pénétrer en Éthiopie, jusqu’alors très fermée aux Européens. Il découvrit en 1821 les ruines de Méroé, ancienne capitale du pays, et ses pyramides. Il fut conservateur du Muséum d’histoire naturelle de Nantes de 1836 à 1869.
L’inventeur malheureux Pierre CARMIEN (1834-1907) qui à l’âge de 14 ans imagina le « piano à écrire », l’ancêtre de la machine à écrire, mais aucun industriel ne s’intéressa à cette invention, estimant qu’elle n’avait aucun avenir. Il inventa une machine à coudre à navette, fonctionnant aux pieds avec une pédale, la vendit à la famille Peugeot qui s’en attribua la paternité et la fit fabriquer à Audincourt. En 1864, il déposa un brevet sur l’application et la transmission des forces utilisé dans les usines marémotrices. En 1870 durant le siège de Belfort il inventa la montre à remontoir et il construisit de petites montgolfières à gaz qui servirent à transporter les dépêches à Besançon pendant le siège de Belfort. En 1883, il déposa un brevet appelé ’ aviateur vertical ’ ancêtre de l’hélicoptère. Personne ne fut intéressé par cette invention, il refusa de la vendre à des acheteurs étrangers qui lui en proposaient 600 000 francs-or, estimant que cela concernait la défense nationale de la France. En1897, il inventa la bicyclette à roue libre, aucun constructeur ne fut intéressé, prétextant que c’était très dangereux et que cette bicyclette devrait même être interdite. Au total Pierre Carmien déposa 61 brevets pour ses inventions. On peut citer : le compas à ellipses, le compteur à eau, l’embrayage automatique, le parapluie-canne, la tondeuse électrique pour animaux, le mixeur pour la mayonnaise, le tire-bouchon à hélice, un étau s’inclinant en tous sens .... Il aurait du faire fortune avec toutes ses inventions, mais Pierre Carmien a souvent été victime d’industriels peu scrupuleux. La plupart de ses inventions furent vendues et exploitées. A cette époque, il n’existait pas d’organisation pour protéger les inventeurs et faire respecter leurs brevets !
L’architecte néoclassique Jean-Baptiste CEYNERAY (1722-1811), concepteur d’un programme urbain et architectural qui a transformé sa ville d’adoption (canalisation de l’Erdre, destruction de l’enceinte médiévale, édification d’hôtels particuliers...) et construit de nombreux châteaux dans le département.
Louis-Charles du CHAFFAULT du BESNÉ (1708-1794) : lieutenant général des armées navales, il entra jeune dans la marine royale et se distingua une première fois au large du cap Finisterre pendant la guerre de Succession d’Autriche. La paix revenue, il effectua plusieurs missions dans les Antilles et ravitailla les établissements de Nouvelle-France. Il commanda à la bataille d’Ouessant en 1778, ce qui lui valut son surnom de l’« homme d’Ouessant ». Retiré en Vendée à la Révolution, il encouragea à partir de 1793 l’insurrection contre la Convention nationale. Il fut arrêté et mourut à la prison de Lusançay. Sa présence dans ce cimetière en fait la personnalité nantaise la plus ancienne du lieu.
Le peintre et photographe Jacques CHANTRON (1842-1918), ancien élève de François-Édouard Picot, William Bouguereau et Tony Robert-Fleury, il obtient une médaille de 2e classe au Salon des artistes français de 1902. Il aima peindre les nus.
Pierre-Henri CHARPENTIER (1771-1854) : lithographe et éditeur, avec son fils Henri Désiré (1806-1882), de nombreux albums de lithographies.
L’architecte Joseph-Fleury CHENANTAIS (1809-1868), qui fut également commandant du bataillon de pompiers. Il joua un rôle important dans le renouvellement de l’architecture à Nantes, en introduisant à la fin des années 1830 un style néo renaissance. La ville lui doit notamment la réalisation de grandes commandes bourgeoises ou publiques. Ainsi, en 1852, furent inaugurés le Palais de justice, la maison d’arrêt et de la gendarmerie attenantes. En 1848, il prit la tête d’un corps de 319 volontaires nantais qui gagna Paris en juin 1848 pour « défendre l’ordre et rétablir la République ». Le buste qui orne sa tombe fut réalisé par Amédée Ménard.
Clovis CONSTANT (1888-1964) : maire socialiste de Nantes de 1944 à 1945, il fut député de Loire-Inférieure à l’Assemblée nationale constituante de 1945.
Mathurin CRUCY (1749-1826) : architecte-voyer de la ville de Nantes de 1780 à 1800 à la suite de Jean-Baptiste Ceineray, concepteur d’un programme urbain et architectural qui a profondément marqué sa ville natale.
L’homme de lettres Lucien DARVILLE (Lucien Pucel : 1840-1917).
Le facteur d’orgue Louis DEBIERRE (1842-1920), qui perfectionna l’instrument et créa des orgues portatifs. Un grand nombre d’orgues d’églises bretonnes sont de lui (Nantes, Rennes, Dol-de-Bretagne...).
L’industriel René DELAFOY (1860-1946), qui fut député de la Loire-Inférieure de 1919 à 1924.
Le compositeur autodidacte Marcel DELANNOY (1898-1962), qui se lia d’amitié avec Arthur Honegger, dont il écrivit une biographie. Dans le domaine de la musique classique, il s’illustra dans des genres variés (symphonie, ballet, opéra-comique, opérette, concerto, chant...). Dans le domaine du cinéma, il compose plusieurs musiques de films, en particulier pour le réalisateur Maurice Tourneur (Volpone) ou Paul Grimault.
Le peintre Jules-Elie DELAUNAY (1828-1891) : élève d’Hippolyte Flandrin et de Louis Lamothe, Second grand prix de Rome en 1853 et 1856, il séjourna quatre ans à la Villa Médicis. À son retour à Paris, il se spécialisa dans les grandes compositions et reçut d’importantes commandes de l’Église ou de l’État. On peut admirer ses œuvres à l’Opéra Garnier, dans l’escalier d’honneur de l’Hôtel de ville de Paris et dans la nef du Panthéon (Paris) où se trouvent les panneaux représentant sainte Geneviève et Attila. Il était membre de l’Académie des beaux-arts.
Les architectes Jean-François DEMOLON père (1747-1842) et Jean-François fils (1790-1850).
Le musicographe et critique musical Etienne DESTRANGES (1863-1915) qui fut critique musical du Phare de la Loire. Il fit connaître Wagner et fut l’un des rares critiques à soutenir le naturalisme musical.
L’armateur Thomas DOBRÉE (1781-1828) qui fut le promoteur de l’activité baleinière à Nantes, et son fils Thomas (1810-1895), qui fut collectionneur à l’origine du musée départemental qui porte son nom, aménagé dans le « Palais » qu’il fit bâtir.
L’architecte Louis Prudent DOUILLARD (1790-1869), membre d’une famille d’architectes sur 4 générations. Avec son frère Constant, il a joué un rôle notamment comme architectes des hôpitaux de Loire-Inférieure. Dans le même caveau repose son fils Ludovic François (1823-1897), également architecte (il obtint le second grand prix de Rome en architecture en 1852, fonda un atelier d’architecture à l’École des beaux-arts en 1860, puis un second en 1875) mais également prêtre. C’est lui que représente le médaillon sur le fronton de la chapelle.
L’armateur Adolphe DUBIGEON (1842-1910), qui construisit notamment des torpilleurs et sous-marins pour la Marine française.
Edouard DUFOUR (1829-1882), conservateur au muséum de Nantes de 1869 à 1882. Physicien de formation, naturaliste très éclectique, et passionné de botanique, il fit l’acquisition de nombreux herbiers et s’employa à combler certaines lacunes au niveau des collections, notamment en zoologie.
Le général d’Empire Pierre DUMOUSTIER (1771-1831, fait comte d’Empire, qui fut député de la Loire-Inférieure durant les Cent jours.
L’écrivain Marc ELDER (Marcel Tendron : 1884-1933), qui fut conservateur du château des ducs de Bretagne à Nantes. En 1913, il reçut le prix Goncourt pour Le Peuple de la mer, qui retrace la vie des pêcheurs de Noirmoutier.
L’homme de lettres Paul EUDEL (1837-1911), auteur de plusieurs pièces de théâtre.
L’architecte et archéologue Pierre-Nicolas FOURNIER (1747-1810), sous un tombeau en piteux état réalisé par Henri Hamilton Barrême, qui a perdu son inscription funéraire.
Charles-François FRANÇOIS (1775-1853) : militaire français ayant participé aux guerres de la Révolution et napoléoniennes. Il a laissé un journal de souvenirs intitulé « Journal du Capitaine François ». Il y raconta dans le détail ses 38 ans de service dans les armées de la République, de l’Empire, et pour finir du Royaume de France. Ce document exprime le point de vue du soldat de base. Son appartenance au corps de soldat monté à dromadaire créé par Napoléon en 1798 lui valut le surnom de « dromadaire d’Egypte ».
Le poète et compositeur Edouard GARNIER (1821-1887).
Le général Pierre GARNIER (1756-1827), qui fit partie du bataillon des Marseillais remonté sur Paris en 1792 et qui s’empara des Tuileries. Il participa aux campagnes napoléoniennes et fut fait baron d’Empire.
Le chimiste Philippe Joachim GENGEMBRE (1764-1838) qui inventa un procédé de stéréotypie adapté au principe de la taille-douce, qui fut utilisé pour imprimer des assignats dès 1790. Il partit en Amérique de 1790 à 1794, officiellement pour y développer du commerce, mais en réalité pour y jouer un rôle d’espion auprès des Britanniques, au profit des Américains. Revenu en France, il entra dans l’administration des Monnaies. Son buste fut réalisé par Étienne-Édouard Suc.
L’officier de marine Maurice GILLET (1763-1833), qui commandait le Franklin lors de la bataille d’Aboukir.
L’architecte et lithographe Alfred GUESDON (18081876), connu pour les lithographies aériennes qu’il fit de plusieurs villes européennes et qu’il publia postérieurement dans la revue « L’Illustration.
Le corsaire René GUINÉ (1768-1821), qui s’empara de plusieurs navires britanniques à bord du lougre Le Rapace.
Gabriel GUIST’HAU (1863-1931) : maire de Nantes de 1908 à 1910, député de la Loire-Inférieure de 1910 à 1924 ; il fut ministre à trois reprises (Instruction publique et des Beaux-arts de 1912 à 1913, Commerce et Industrie en 1913, Marine en 1921). Son petit médaillon est signé P. Daniel.
Le réalisateur et scénariste Bernard HECHT (1917-1999), qui fut un des pionniers de la télévision française d’après-guerre. Il réalisa plus d’une vingtaine de feuilletons pour l’ORTF dont Bastoche et Charles-Auguste qui a créé le genre, ou encore la Malle de Hambourg. Il dirigea sous l’autorité de Jean d’Arcy le service des dramatiques entre 1952 et 1956. Il repose avec son épouse, la comédienne Germaine Ledoyen.
Le lieutenant de vaisseau François HEIRISSON (1776-1834), qui participa à l’expédition vers les Terres australes que conduisit Nicolas Baudin au départ du Havre en octobre 1800. Il a laissé son nom au cap Heirisson et à l’île Heirisson. En outre, il fut le premier cartographe de la Swan, en Australie-Occidentale.
L’architecte Joseph Frédéric HUETTE (1827-1865).
Le peintre et graveur Antoine-Marie LABOUCHÈRE (1775-1829).
L’architecte Georges LAFONT (1847-1924), qui fut un des fondateurs et animateurs de la société nantaise « Le Clou », cercle de pratique littéraire et artistique, en activité de 1884 à 1910. On lui doit l’aménagement des dunes d’Escoublac et la création de la station balnéaire de La Baule, dont il affirma être l’auteur des plans de plus de 200 chalets qui y furent bâtis. On lui doit également les plans du théâtre de Quimper.
Marguerite LE MEIGNEN (1878-1947), qui créa en 1913 la Schola Cantorum de Nantes et domina la vie musicale de la ville durant un tiers de siècle.
Charles LE ROUX (1814-1895) : peintre paysagiste (en particulier des bords de Loire) proche de l’École de Barbizon, il fut un habitué des Salons parisiens. De 1860 à 1870, il fut élu trois fois successivement député des Deux-Sèvres. Le portrait en médaillon qui orne sa sépulture est l’œuvre de Charles Auguste Lebourg.
Morvan LEBESQUE (Maurice Lebesque : 1911-1970) : journaliste et essayiste, il fréquenta le mouvement breton dans les années 1920 et fit partie de plusieurs groupes politiques comme le Parti autonomiste breton puis le Parti nationaliste breton intégral avant de partir à Paris, où il participa à plusieurs revues pendant l’Occupation, dont Je suis partout. Après-guerre, il se fit connaître comme auteur au Canard enchaîné. Il y prit régulièrement pour cible les institutions de la Cinquième République ainsi que le général de Gaulle. À la fin des années 1960, il se rapprocha de la nouvelle génération du mouvement breton, et signa en 1970 le pamphlet Comment peut-on être Breton ? qui devint un succès de librairie. Lors de ses obsèques, son cercueil fut recouvert d’un Gwenn ha Du.
La comédienne Germaine LEDOYEN (1908-1998). Outre plusieurs rôles de cinéma, dont celui de la mère de Gérard Philipe dans Le diable au corps, sa carrière est essentiellement théâtrale. Amie de Pierre Fresnay, d’Yvonne Printemps, et d’Edwige Feuillère, Germaine Ledoyen appartient à cette génération de comédiennes qui ont osé approcher tous les genres. Elle repose avec Daniel Hecht.
L’architecte Léon-Félix LENOIR (1830-1909), qui fut le principal concepteur de la station de Pornic.
Le peintre Pierre-Alexis LESAGE (1872-1932), auteur de portraits et de paysages.
Eric LHOMEAU (1956-2019), auteur d’une quinzaine d’ouvrages sur Nantes, en particulier sur ses cimetières (voir biblio en fin d’article).
L’architecte Emile LIBAUDIÈRE (1853-1923) qui a principalement construit des édifices civils, résidentiels (propriétés bourgeoises) et religieux dans le département, mais également la nouvelle tour de la Basilique Notre-Dame du Roncier à Josselin (56).
L’éducateur Eugène LIVET (1820-1913), qui fut l’un des précurseurs de l’enseignement technique en France. Il créa pour se faire un pensionnat à Nantes ; lycée technique qui porte désormais son nom. Son fils et collaborateur, Eugène (1851-1942), repose avec lui, après avoir été transféré du cimetière parisien d’Ivry. Le buste du père est de Charles Auguste Lebourg (le médaillon représente le fils).
François-René LOTZ (1809-1891) : constructeur de machines agricoles.
L’écrivain spiritualiste Joseph MALÈGUE (1876-1940), célébré comme le « Proust catholique » dans les années 1930, dont les deux romans Augustin ou Le Maître est là et Pierres noires : Les Classes moyennes du Salut, témoignent des affres d’un catholique face à la déchristianisation et à la crise moderniste qui toucha l’Eglise au début du XXe siècle, tout en proposant une nouvelle manière de penser sa foi. Il repose avec son épouse, Yvonne POUZIN (1884-1947), phtisiologue connue pour avoir été la première femme praticien hospitalier en France, et qui soutint activement la carrière de son époux.
Les journalistes Louis-Victor (1755-1825) son fils Charles-Victor (1787-1853) et son petit-fils Arsène (1825-1901) MANGIN, qui jouèrent un rôle important dans la presse et dans la vie politique de cette ville à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle. Leur nom est attaché aux journaux libéraux puis républicains L’Ami de la Charte (1819-1837), Le National de l’Ouest (1837-1851) et Le Phare de la Loire. Les deux médaillons en bronze sont de Amédée Ménard, mais un buste de femme qui se trouvait au centre a été dérobé.
Le général Emile MELLINET (1798-1894), qui fit une carrière militaire exemplaire : engagé à l’âge de 15 ans, il s’illustra en Espagne, en Algérie (où il fonda Sidi-Bel-Abbès), et prit part aux guerres d’Italie et de Crimée (il fut blessé à Sébastopol, d’un éclat d’obus à la joue) avant d’être nommé sénateur par Napoléon III (1865). Il fut grand maître au Grand Orient de France de 1865 à 1870. Il reprit du service en 1870 où il commanda les dépôts de la Garde impériale de Paris et fut nommé membre du comité des fortifications de Paris. Peu après, il protégea l’impératrice Eugénie et lui permit de quitter Paris où la République était proclamée. Du fait de son engagement précoce, il fut l’un des rares soldats à avoir fait les campagnes de Napoléon Ier mais aussi de Napoléon III ! A sa mort, il était l’un des derniers survivants des guerres napoléoniennes, en particulier l’un des tout derniers officiers connus. Le portrait en médaillon qui orne sa sépulture est l’œuvre de Charles Auguste Lebourg.
Le sculpteur Amédée MÉNARD (1806-1879), dont les œuvres sont présentes dans plusieurs villes bretonnes (à commencer par ce cimetière).
Le journaliste Ernest MERSON (1819-1905), qui fut également romancier, sociologue et essayiste. Il créa en 1849 L’Union bretonne.
L’industriel Edouard NORMAND (1818-1896), qui fonda à Couëron une usine de vernissage et d’impression sur tôle et métaux, puis qui s’installa dans l’Oise où il devint administrateur des forges et fonderies de Montataire. Il fut également maire de Nantes de 1885 à 1888. Il fut enterré tout d’abord à Paris, dans le caveau de la
famille de son épouse, puis ramené à Nantes. La sculpture et le médaillon qui ornent sa tombe sont de Georges Henri Lemaire.
Henry ORRION (1891-1971) : maire de Nantes de 1942 à 1944 (nommé par le gouvernement de Vichy), puis de 1947 à 1965, il fut député de la Loire-Atlantique de 1958 à 1962.
Le poète Maurice PELLOUTIER (1870-1940), qui était le frère du syndicaliste Fernand Pelloutier avec lequel il milita.
André PERRAUD-CHARMANTIER (1888-1963), avocat auteurs d’ouvrages juridiques et historiques.
Louis POMMERAYE (1806-1850) : connu de tous les Nantais, et bien au-delà, ce n’est pas tant l’homme qui a de la notoriété que sa création, à laquelle il donna son nom. Inauguré en 1843, le Passage Pommeraye doit son nom à un jeune notaire, Louis Pommeraye, qui rêvait de transformer un quartier insalubre et mal famé en un passage de commerces luxueux digne de ses modèles parisiens très en vogue. La construction dura trois ans, dans des conditions particulièrement difficiles : hostilité des riverains, une dizaine de procès et une difficulté technique extraordinaire : un dénivelé de 9,40 mètres sur un flanc de côteau de sable et de rocher ! L’opération fut toutefois un succès immédiat, le Passage devint un lieu de flânerie prisé des Nantais. On y comptait pas de moins de soixante-six magasins. Sept ans plus tard, la crise de 1846-1847 le transforma en fiasco financier. Son promoteur Louis Pommeraye mourut ruiné.
Le tapissier et décorateur Louis PRÉAUBERT (1854-1932).
Henri REY (1903-1977) : député de la Loire-Atlantique de 1958 à 1971, président du groupe UDR de l’Assemblée nationale de 1963 à 1969, il fut Ministre d’État chargé du Tourisme dans le gouvernement Georges Pompidou IV, du 31 mai au 10 juillet 1968, puis revint au gouvernement sous Jacques Chaban-Delmas en qualité de ministre délégué auprès du premier ministre, chargé des DOM-TOM, du 20 juin 1969 au 25 février 1971. Il fut nommé membre du Conseil constitutionnel à cette date et mourut en fonction.
Sylvain ROYÉ (1891-1916) : jeune poète mort dans les tranchées à Douaumont, il laissa malgré tout une œuvre littéraire (Le livre de l’Holocauste). Son épitaphe est un extrait de sa Prière des tranchées : D’autres heures naitront, plus belles et meilleures / La victoire luira sur le dernier combat / Seigneur, faites que ceux qui connaitront ces heures / Se souviennent de ceux qui ne reviendront pas.
Le journaliste François SALIÈRES (1843-1909), créateur du Populaire qui devint le quotidien le plus vendu dans l’Ouest de la France. Son buste est signé J.Gauthier.
Le sucrier Achille SAY
Georges SCHWOB (1822-1892) : éditeur, il fut le propriétaire du journal de Nantes Le Phare de la Loire. Il était le père de Marcel et Maurice Schwob.
L’architecte néoclassique Saint-Félix SEHEULT (1793-1858).
Maurice SIBILLE (1847-1932), qui fut député du département sans discontinuer de 1889 à 1932 ! Sa tombe est ornée d’un bas-relief en bronze par Palma d’Annunzio Daillion.
Le flûtiste Jean-Louis TULOU (1786-1865), qui fut flûtiste solo de l’Opéra de Paris. De 1829 à 1856, il fut professeur au Conservatoire de Paris. Il fut l’auteur de musiques pour flûte nécessitant une certaine virtuosité, ainsi que d’une Méthode de flûte, parue en 1835.
Le sculpteur Joseph VALLET (1841-1920), qui réalisa de nombreux autels et statues pour les églises de Bretagne. Avec lui repose son petit-fils, Jorj ROBIN (Georges Robin : 1904-1928), également sculpteur qui fut un des animateurs actif du Parti Autonomiste Breton à Paris et l’un des initiateurs qdu mouvement Seiz Breur.
Joseph VINOY (1800-1880) : général et sénateur du Second Empire, il fut commandant en chef de l’armée de Paris en 1871. Il réprima avec beaucoup de dureté les communards [1].
L’industriel Jean-Simon VORUZ (1810-1896), fabriquant de canons, qui fut député de Loire-Inférieure de 1859 à 1863. Son frère fut l’une des dix victimes de la manifestation de juillet 1830 et, en tant que tel, repose sous le monument érigé en leur mémoire (voir plus haut).
Louis VUILLEMIN (1879-1929), compositeur, musicologue et chef d’orchestre, il fut remarqué pour ses ouvrages sur la musique française du début du XXe siècle. Inspiré tout autant par les grands noms de la musique française du XXe siècle que par sa Bretagne natale, il fonda avec ses amis Guy Ropartz, Paul Ladmirault et Maurice Duhamel l’Association des Compositeurs Bretons à Paris en 1912. Fait rare pour l’époque, il attribue à quelques-unes de ses pièces des titres en langue bretonne.
René WALDECK-ROUSSEAU [2] (1809-1882) : député républicain de Loire-Inférieure à l’assemblée constituante d’avril 1848 à mai 1849, il fut pendant le Second Empire dans l’opposition au régime. Il fut maire de Nantes de 1870 à 1871, puis de 1872 à 1873. Il était le père de Pierre Waldeck-Rousseau, président du Conseil à l’époque de l’affaire Dreyfus.
Bibliographie : Eric Lhomeau et Karen Roberts ont rédigé cinq ouvrages très utiles et illustrés sur le cimetière de Miséricorde
Le cimetière de la Bouteillerie, 2009
Guide du cimetière Miséricorde de Nantes, 2009 (2 tomes)
Guide du cimetière Miséricorde de Nantes (petite histoire de la traite négrière), 2012
Les artistes dans les cimetières nantais, 2013
Tous aux éditions Le veilleur de nuit
[1] Sa fiche Wikipedia (et d’autres sources) indiquent qu’il repose dans ce cimetière, dans la chapelle Lourmand-Vinoy. La consultation des pompes funèbres de Paris m’a permis de retrouver son convoi le 3 mai 1880, mais n’indique pas où on l’amène. La consultation du site des registres des cimetières de Nantes permet bien de retrouver son épouse, « Amélie Lourmand veuve Vinoy » en 1899, inhumé dans le carré T. On ne trouve en revanche aucun Vinoy inhumé dans ce cimetière, ni en 1880 ni à une quelconque autre époque. Un mystère qu’il faudra éclaircir lors d’une prochaine visite à Nantes (si un correspondant local peut aller retrouver cette chapelle dans le carré T et voir si il y a une quelconque mention de sa présence ici, j’en serais ravi).
[2] Né René-Valdec (ses deux prénoms) Rousseau (son nom de famille), il demanda et obtint que son second prénom, qu’il orthographiait « Waldeck », soit accolé à son nom de famille pour le distinguer des nombreuses familles Rousseau, formant ainsi le nouveau nom patronymique « Waldeck-Rousseau ».
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