GUINGOUIN Georges (1913-2005)
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Instituteur de formation, militant du Parti communiste français, il joua un rôle de premier plan dans la Résistance française à la tête des maquis du Limousin (il fut surnommé le « Préfet du Maquis »).
Résistant dès 1940, il fait preuve d’indépendance vis-à-vis du parti communiste en refusant d’attaquer de Gaulle et le Royaume-Uni. Chef de réseau, il baptisa ses premiers groupes armés « Francs Tireurs », à une époque où les FTPF n’étaient pas encore créés. Surnommé Lo Grand « Le Grand » par les paysans, il organisa ses premiers maquis, notamment celui de la forêt de Châteauneuf-la-Forêt (Haute-Vienne). Les campagnes de sabotages se succèdent et gênent considérablement l’Occupant. Suite au massacre d’Oradour-sur-Glane, ses hommes ralentissent la remontée de la division SS Das Reich vers la Normandie, retard considéré par Eisenhower comme un élément important dans l’issue de la bataille de Normandie.
Au début juillet 1944, une offensive est menée contre son maquis : cette "bataille du Mont Gargan" fut l’un des rares combats de la Résistance de l’intérieur dans une bataille rangée. A la même époque, il désobéit aux ordres du parti lui ordonnant de prendre Limoges (il jugeait cette action prématurée). Ce refus fut une rupture profonde et durable dans les relations entre le PCF et lui. Pourtant, en août, Guingouin encercla Limoges et fit recevoir la capitulation des troupes allemande sans la moindre effusion de sang. Elu maire de Limoges de 1945 à 1947, fait Compagnon de la Libération, il fut accusé d’être directement ou indirectement responsable d’exactions qui accompagnèrent la libération et l’épuration de Limoges et du Limousin.
Il fut par la suite victime d’une machination : incarcéré en 1953, il fut victime, en prison, de graves sévices. Il lui fallut attendre plus de cinq ans pour bénéficier d’un non-lieu.
Il fut inhumé à Saint-Gilles-les-Forêts où il avait été instituteur.
Merci à Bruno Pignon pour la photo.
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