Les restes de Federico Garcia Lorca
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La famille de Garcia Lorca donnera son ADN pour identifier le poète
Article du Monde - 07/10/2009
La famille de Federico Garcia Lorca a déclaré mercredi au quotidien El Pais qu’elle donnerait son ADN pour identifier les restes du poète, probablement enterré dans la fosse d’Alfacar, près de Grenade (sud), même si elle s’oppose encore aux travaux d’exhumation. La famille de Lorca s’est toujours opposée à l’ouverture de la fosse où le poète (1898-1936) reposerait, avec un maître d’école et deux anarchistes, fusillés en même temps que lui par des franquistes, en août 1936, un mois après le début de la guerre civile espagnole (1936-1939).
Cependant, les descendants du maître d’école, Dioscoro Galindo, ont réclamé l’ouverture de la fosse, une demande que le gouvernement régional d’Andalousie a décidé de satisfaire. La petite-nièce de Lorca et porte-parole de la famille, Laura Garcia Lorca, a déclaré dans le quotidien El Pais, que « si le moment arrivait, nous fournirons de l’ADN si nous pouvons identifier » notre parent.
La famille se réserve ainsi le droit de disposer des restes.
Par ailleurs, les descendants de Federico Garcia Lorca ont demandé lundi au gouvernement régional d’Andalousie de ne pas ouvrir la fosse d’Alfacar, alors qu’ont débuté fin septembre les travaux d’exhumation.
Le gouvernement d’Andalousie a pris la décision « irrévocable d’ouvrir la fosse » et la convention légale, nécessaire pour commencer les travaux d’exhumation, devrait être signée la semaine prochaine, a indiqué mercredi le quotidien ABC.
Un juge de Grenade s’était déclaré fin mai incompétent pour statuer sur l’éventuelle ouverture de la fosse commune où reposerait Lorca. Le juge Baltasar Garzon avait ouvert en octobre 2008 une enquête controversée sur plus de 114.000 disparus républicains de la guerre civile et la dictature franquiste (1939-75), victimes selon lui de « crimes contre l’humanité ». Il avait notamment ordonné l’ouverture de la fosse de Lorca.
Mais il avait dû renoncer à cette enquête en raison de l’opposition du parquet, qui invoquait une loi d’amnistie générale votée en 1977 et empêchant de poursuivre les auteurs des crimes commis pendant la guerre civile et sous la dictature de Franco.
Les recherches pour localiser les restes du poète Federico Garcia Lorca, fusillé par les franquistes en 1936, sur un terrain d’Alfacar, près de Grenade (sud), n’ont rien donné, a annoncé vendredi l’autorité régionale d’Andalousie.
Begoña Alvarez (bien Alvarez), responsable de la justice pour l’autorité régionale d’Andalousie, chargée de ces recherches, a expliqué que les fouilles ont mis en évidence que sur cette la zone « il n’y a jamais eu d’inhumation ».
les restes du poète Garcia Lorca demeurent introuvables
Dépèche du Monde - 18/12/2009
Le terrain d’Alfacar, situé à 9 km de Grenade, a été fouillé « centimètre par centimètre », a-t-elle indiqué lors d’une conférence de presse. Les recherches n’ont permis de mettre au jour « aucun os, aucun vêtement, aucune douille de balles », a expliqué Mme Alvarez lors de la présentation d’un rapport préliminaire sur ces travaux. Les fouilles qui ont démarré le 2 novembre, se sont déroulées avec « toute la rigueur scientifique » et dans le respect des familles concernées, a-t-elle souligné. Des zones sur une superficie totale de près de 268 mètres carrés ont été passées au peigne fin, avec l’aide notamment d’un appareil permettant de détecter des irrégularités dans le terrain. Sans résultat.
Plusieurs témoignages désignaient pourtant ce lieu comme celui où ont été fusillés puis enterrés Garcia Lorca ainsi que deux anarchistes et un instituteur en août 1936, un mois après le début de la guerre civile (1936-1939). L’annonce par l’autorité régionale avait été anticipée vendredi matin par le journal espagnol El Pais. Selon ce quotidien, le fait que le poète ait été assassiné en cet endroit précis, devenu un parc en la mémoire de Garcia Lorca, « n’admet aucune discussion ».
Aussi pour El Pais, deux hypothèses peuvent être désormais émises : Lorca a bien été enterré à Alfacar mais ses restes ont ensuite été transférés ailleurs ou bien le poète n’a jamais été inhumé à Alfacar. Mme Alvarez a exclu la première hypothèse : « il n’y a jamais eu d’inhumation » sur la zone. La configuration du terrain avec la présence d’une roche à 40 centimètres de la surface exclut que cet endroit ait pu servir de zone d’inhumation, a-t-elle expliqué.
Ces recherches avaient été réalisées à la demande des familles de plusieurs personnes fusillées avec Lorca tandis que la famille du poète s’est toujours opposée à l’opération. Selon des témoignages et plusieurs historiens, le poète (1898-1936) reposerait avec un maître d’école Dioscoro Galindo ainsi que les deux anarchistes, en compagnie desquels il a été fusillé.
L’extrême réticence de la famille Lorca à accepter les recherches avait relancé les théories de certains historiens selon lesquelles le père du poète aurait transporté secrètement ses restes vers la résidence d’été de la famille, la Huerta de San Vicente, à Grenade.
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