CALUIRE-ET-CUIRE (69) : cimetière

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La commune de Caluire possède deux cimetières : le plus important et le plus connu avenue Louis Dufour, l’autre, le cimetière de Cuire, situé en haut de la Montée de la Rochette. Le premier date probablement de l’année 1797, date de la réunion officielle des communes de Caluire et de Cuire. En tout état de cause, il existait de façon sûre en 1805, date à laquelle le préfet ordonna de fermer l’ancien cimetière de Cuire, qui était alors situé en bas de la montée des Forts, et demanda que toutes les inhumations de la commune de Caluire et Cuire se fassent au cimetière de Caluire. Agrandi à plusieurs reprises, il présente un ensemble de tombes du XIXème et XXème siècles intéressantes par leur architecture. Le cimetière de Caluire, passé le porche imposant, à une allure austère dans sa partie ancienne : la nature de la pierre, le temps et la pollution, donnent à ses allées impeccables bordées par de massifs caveaux cette apparence sévère.
Curiosités
La force du catholicisme est visible dans une iconographie particulièrement religieuse, mais certains tombeaux développent également des thèmes plus païens, comme le goût pour l’Egypte.
Au centre du cimetière, une lanterne des morts contemporaine tient lieu de monuments aux morts de la guerre.
Caractéristique de plusieurs tombeaux de ce cimetière, la présence de larves (têtes d’homme au visage maussade) sur les acrotères. L’inspiration provient directement de l’Antiquité romaine : les larves étaient les esprits des morts chargés de garder les cendres des défunts. Leur allure grimaçante personnifiait la « furie », déesse vengeresse. Pourvus d’ailes de papillons, ils évoquent Psyché et le sommeil. On en trouve des similaires dans les cimetières lyonnais.
La tombe de la famille Bouvard, située à droite de l’entrée du cimetière de Caluire-et-Cuire dans l’allée où trônent les sépultures des plus anciennes familles de la commune, frappe par son originalité. Daté de la fin du XIXe siècle et signé par l’architecte Marcoz, l’ouvrage est un des rares exemples locaux de style hispano-mauresque. Il se compose d’un pavillon soutenu de graciles colonnettes, surmonté d’un dôme, abritant un ange assis sur une stèle et plongé dans une tristesse méditative. Cette sculpture, teintée de symbolisme et signée del’artiste milanais Bottinello, représente la première épouse de Claude François Bouvard, décédée à l’age de 28ans.
Les célébrités : les incontournables...
Aucune
...mais aussi
Le peintre d’histoire Jean-Pierre Eugène ALLARD (1829-1864), qui
fut assassiné à Rome comme l’indique sa dalle funéraire brisée dans une chapelle en reprise battue par les vents ! Il fut en réalité tué par son modèle. Sa veuve commanda au sculpteur Jean Carriès un buste. Celui-ci réalisa également pour Allard une deuxième sculpture en terre cuite intitulé le Dernier sommeil. On ne comprend pas ce qui a empêché de sauver cette chapelle à la longue épitaphe, qui a peut-être déjà disparu à l’heure où j’écris ces lignes.
Le peintre lyonnais Pierre COMBET-DESCOMBES (1885-1966), qui trouva la mort dans l’incendie de son domicile.
L’architecte Louis FANTON (1856-1910), qui semble avoir "perdu" son médaillon en bronze.
André FROSSARD (1915-1995) : journaliste français, fils d’un cadre
du PCF, il fut élevé dans l’athéïsme mais sa conversion retentissante au catholicisme, en 1935, marqua le tournant de sa vie. Outre ses très nombreux articles dans les plus grands quotidiens nationaux, il fut l’auteur de nombreux ouvrages pour la plupart d’inspiration religieuse. Il fut élu membre de l’Académie française en 1987. Il repose dans la sépulture Chanay.
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