CASTEIL (66) : église Saint-Martin
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L’abbaye Saint-Martin du Canigou (en catalan : Sant Martí del Canigó), est un monastère de moines bénédictins fondé au XIe siècle par Guifred II, comte de Cerdagne. Résumé des premières expériences en Roussillon de l’art roman méridional, située à 1 055 mètres d’altitude, elle se trouve sur les les contreforts occidentaux du massif du Canigou, sur les hauteurs du petit village de Casteil.
Guifred II de Cerdagne (c970-1049) hérita du comté de Cerdagne de son père en 988 quand ce dernier décida de se faire moine au Mont-Cassin, laissant sa mère comme régente entre 988 et 994. Il reçut en 1003 le comté de Berga. Il participa activement à la consécration d’églises et de monastères, dont celui de Saint-Martin du Canigou fondé par lui en 1007, dans lequel il se retira et fut inhumé.
- Tombeau originel de Guifred II dans l’abbaye de Saint-Martin.
Sa tombe fut creusée dans la roche, et son corps y reposa jusqu’au XIVème siècle. Les moines bénédictins construisirent pour lui et sa deuxième épouse Elisabeth un mausolée de marbre dans l’abbatiale où furent placé leurs restes. Avant le départ des moines en 1783, ceux-ci ci démontèrent le mausolée pour le rebâtir dans la petite église Saint Martin à Casteil afin de le protéger des profanations.
Cette église Saint-Martin de Casteil est située au cœur du village actuel. Elle était à l’origine un simple oratoire, vraisemblablement établi au XVe siècle. Cet oratoire devint église paroissiale après l’abandon de Saint-Martin-le-Vieux, vers 1658. La construction actuelle date du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle. Le bâtiment est construit en galets et briques, et comporte une nef unique à chevet-plat voûtée en berceau, dotée d’une chapelle latérale au nord. En marbre rose de Villefranche, le mausolée de Guifred est composé d’une niche surmontée d’un arc brisé. À l’intérieur de cette niche, l’inscription funéraire, inscrite sur un bloc brisé en plusieurs morceaux en caractère gothique, a été déposée.
Durant la Révolution, le mausolée fut ouvert et les restes dispersés : ce mausolée vide est toujours visible dans l’église. On trouve à l’abbaye d’une épitaphe gravée du XIIème siècle et d’une autre pierre gravée relatant la translation des restes.
Merci à Pascale Le Monies de Sagazan et à Bernadette Bessodes pour les photos
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