LA ROCHE-SUR-YON (85) : cimetière du Point-du-Jour
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Le décret impérial du 25 mai 1804 pris par Napoléon Bonaparte, alors premier consul, prévoit le transfert de la préfecture de la Vendée de Fontenay-le-Comte, ancienne capitale du Bas-Poitou, à la Roche-sur-Yon. Ce décret s’inscrivait dans le cadre des mesures de pacification des départements de l’Ouest de la France après les Guerres de Vendée, et dans celui plus vaste de la réorganisation territoriale de l’Empire. Le choix de La Roche-sur-Yon s’explique par la position de la ville au centre géographique du département. Déjà traversée par la route de Saumur - Les Sables-d’Olonne, elle était suffisamment éloignée du littoral pour ne pas être atteinte par une invasion étrangère en moins d’une journée de marche. De plus, elle était traversée par la rivière l’Yon susceptible d’être canalisée jusqu’à la mer. Naquit alors une ville nouvelle dont la singularité première réside en son tracé géométrique en forme de pentagone, son maillage en forme de grille (ou damier) et sa division en quatre quartiers organisés autour d’une grande place centrale.
Assez naturellement, le cimetière date de la même époque : créé en 1808, il vint remplacer celui du bourg médiéval, situé sous l’actuelle place de la Résistance. Il a été plusieurs fois agrandi, au XIXe siècle, et fait aujourd’hui plus de six hectares.
Peu arboré et sur un site quelconque, petite visite sous une pluie diluvienne.
Curiosités
La Roche-sur-Yon à le record français des changements de noms, au gré des changements politiques qui agitèrent le XIXe siècle. Elle fut débaptisée et rebaptisée à huit reprises : La Roche-sur-Yon, Napoléon (sous le Premier Empire, les Cent-Jours et la Deuxième République), Bourbon-Vendée (sous la Restauration), Napoléon-Vendée (sous le Second Empire). Elle reprit son nom d’origine en 1870. Les stèles du cimetière témoignent de ces changements.
Présence d’un carré militaire avec en son centre l’ossuaire du 93e Régiment d’infanterie, qui stationna jusqu’aux années 1910. Principalement composé de Vendéen, il servit la France de la Révolution jusqu’à sa dissolution, en 1997. Si l’unité quitta La Roche dès les années 1920, elle fut remplacée par le 24e Régiment de tirailleurs tunisiens, ce qui explique la présence de quelques tombes musulmanes au milieu des autres sépultures.
La seule œuvre en bronze trouvée dans le cimetière est le médaillon de Jules Dequaire.
- « A la mémoire de Jules Dequaire, Inspecteur d’Académie de la Vendée, Ancien Membre du Conseil de l’Ordre du G.O. de France, Défenseur Eloquent de l’Idée Laïque, ses nombreux amis 1857-1906. »
Célébrités : les incontournables...
Aucune
... mais aussi
Le très oublié poète Eugène BONVALET (+1936).
L’architecte Auguste BOUDAUD (1848-1938), auquel la commune doit certains bâtiments importants.
Hubert DURAND (1910-1981), qui fut sénateur de la Vendée de 1959 à 1977.
Parmi l’alignement des vieilles tombes de l’ancienne famille de notables Guitton se trouve le sculpteur et statuaire Gaston GUITTON (1825-1891), qui fut l’élève de Rude et l’ami de Paul Baudry. Il travailla pour l’Hôtel de Ville et l’Opéra de Paris.
L’architecte Paul GUILLEROT (1821-1891), qui réalisa plusieurs bâtiments à la Roche.
Le géologue et paléontologue Léon PERVINQUIÈRE (1873-1913), qui fut chargé par le Gouvernement français d’une mission organisée aux fins de définir la frontière entre la Tunisie, alors sous mandat français, et l’ancienne Tripolitaine, aujourd’hui Libye.
Le directeur des haras nationaux de 1892 à 1901 Pierre PLAZEN (1830-1908), qui donna son nom à une ancienne course hippique de trot attelé qui se déroulait au mois d’août sur l’hippodrome de Vincennes.
Le général et baron d’Empire Guillaume-Charles ROUSSEAU (1772-1834), qui après avoir fait les campagnes révolutionnaires puis impériales, fut encore commandant du département du Morbihan en 1815, commandant des Basses-Pyrénées en 1830, puis commandant du département de la Vendée à la fin de cette même année. Sa tombe se trouve à proximité de l’ossuaire de la garnison.
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