BÉZIERS (34) : cimetière vieux
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Ouvert en 1812, agrandi en 1863, le cimetière vieux est bien évidemment, avec ces 4 hectares, le lieu funéraire le plus patrimonial de la ville. Il révèle, sous ses nombreux cyprès, de très nombreuses œuvres d’art d’artistes locaux (qui reposent ici) qui témoignent d’une époque révolue où la ville s’était enrichie grâce à la vigne.
Curiosités
Plusieurs monuments commémoratifs célèbrent l’opposition à la proclamation du Second Empire (Béziers fut à cette occasion le théâtre d’affrontements sanglants), comme l’obélisque central aux victimes du 2 décembre 1851 ou la colonne aux martyrs du 13 août 1852 (jour où l’on fusilla les opposants qui avaient été arrêtés).
Béziers possède, comme tant d’autres cimetières, un monument évoquant les piétés superstitieuses locales. Ici, il s’agit de la Vierge du Moucadou : Cette vierge est réputée miraculeuse suite à la guérison d’un enfant par un mouchoir imprégné de ses larmes... Evidemment, de nombreuses personnes viennent y laisser un mouchoir.
Le cimetière possède un très grand nombre de tombes maçonniques (qui se signalent par leur symbolique funéraire très identifiable).
Bertrand Beyern signale que « Le règlement stipule qu’il est interdit d’y faire entendre des chants profanes, d’y entrer vêtu d’un maillot de bain, d’y cueillir des fleurs médicinales » !
Des œuvres d’Injalbert...
- Sépulture Clauzel-Milhau.
- Sépulture Négrié
- Sépulture Ribo-Meron.
- La famille de vermouthiers Chappaz.
... de Jean Magrou...
- Sépulture H. Bresson.
- Sépulture Pangol Boussière
- Sépulture A. Chabaud.
- Sépulture Alba.
- Sépulture Cadelard
- Sépulture P. Granaud.
- sépulture Meyer Rouville
- Chapelle Assémat Cadenat
- Sépulture René Coulombie
- Sépulture Giudicelli
ainsi que les sépultures Fulcrand Coste, Paul Ollié, Fernande Serrier et A. Gaillard et J. Buron.
... De Louis Paul...
- Sépulture Crozals-Gely
- Sépulture Claudon.
... ou d’autres artistes, certaines compositions étant anonymes.
- Le gisant en bronze du cimetière...
- Sépulture de Armand Jacques. Oeuvre de Jacques Villeneuve.
- Oeuvre du sculpteur niçois Victor Pessando.
Célébrités : les incontournables…
Aucune
… mais aussi
Il y a très peu de personnalités d’envergure nationale dans ce cimetière. En revanche, une tradition artistique de la statuaire explique que de nombreuses figures locales soient honorées par des tombeaux de qualité exceptionnelle.
Le directeur de théâtre Alphonse CAVAILLÈS (1868-1932) (section M).
L’ingénieur Jean-Marie CORDIER (1785-1859), célébré pour avoir en 1827 alimenté Béziers en eau en faisant monter l’eau de l’Orb au niveau de la ville pour l’alimentation des fontaines. Il est représenté en bronze assis sur un fauteuil, des roues d’engrenages à ses pieds (section L).
Le comédien Paul CRAUCHET (1920-2012). Après avoir suivit les cours de Charles Dullin, il travailla ensuite au T.N.P avec Jean Vilar. Il apparut au cinéma en 1959 dans le premier film d’Éric Rohmer, Le Signe du Lion, puis en 1962 dans La Guerre des boutons d’Yves Robert, mais c’est dans Les Grandes Gueules de Robert Enrico en 1965 qu’il se fit véritablement remarquer. S’ensuivit une très longue carrière, tant au théâtre qu’au cinéma (section B).
Le peintre de fleurs Gaston CUGNENC (1867-1928), à la tombe très délabrée. Il fut conservateur du musée de la ville. La plaque indiquant son identité, devenue quasiment illisible, est détachée (Section Q).
L’homme de lettres et chroniqueur Léopold DAUPHIN (1847-1925), également compositeur d’opéras comiques, qui fut l’intime de Daudet et de Mallarmé. Il fut en outre le beau-père de Franc-Nohain, et donc le grand-père de Claude Dauphin et de Jean Nohain, ces trois derniers étant inhumés au Père Lachaise. Sa tombe se trouve le long du mur marquant le secteur protestant du cimetière.
Le ténor Joseph-Valentin DUC (1858-1915), qui débuta en 1885 à l’Opéra de Paris et devint très vite célèbre. (section A).
L’avocat et historien local Auguste FABREGAT (1804-1879), qui fut maire de la ville sous le Second empire. Il laissa un Dictionnaire des hommes illustres de Béziers. Il repose sous un buste en bronze par Injalbert (section B).
Le peintre Gustave FAYET (1865-1925), proche de Paul Gauguin (dont il fut un des premiers collectionneurs) et d’Odilon Redon, auteur d’une œuvre fortement symboliste, il fut conservateur du musée de Béziers, puis acquit l’Abbaye de Fontfroide (au sud de Narbonne), qu’il s’attacha à restaurer. Il y installa des œuvres commandées à ses amis peintres (section R).
Le jeune romancier Louis GUERET (1894-1913). La tombe de famille signale que son frère, le poète Charles Gueret (1885-1932), repose à Ispagnac en Lozère. (Section C).
Le peintre luministe Raoul GUIRAUD (1888-1976), qui fut conservateur du musée des Beaux-arts de Béziers. Il repose dans la concession Assemat (Section E).
Le sculpteur Jean-Antoine INJALBERT (1845-1933) : Prix de Rome en 1874, il obtint un Grand Prix de l’Exposition Universelle de 1889. Il était membre de l’Académie des Beaux-Arts. Classique, il s’inspira souvent de la mythologie. Il décora de nombreux édifices publics (préfecture de Montpellier, théâtre de Sète, gare de Tours). A Paris, plusieurs de ses œuvres font partie intégrante du patrimoine : les bas-reliefs du pont de Bir-Hakeim, le monument à Auguste Comte (1902), place de la Sorbonne… (Section A)
Le sculpteur Hippolyte JALVY (1863-1936), sous une pleureuse par lui-même.
Le peintre paysagiste Charles LABOR (1813-1900, qui débuta au Salon de 1839 et devint conservateur du musée des beaux-arts de Béziers. Il peignit de nombreux paysages de l’Hérault et du sud de la France. Il repose dans la concession Perreal le long du mur protestant.
Joseph LAZARE (1885-1967) : maire communiste de Béziers de 1944 à 1947, il fut sénateur de l’Hérault de 1946 à 1948 (section M, sépulture Rainouls).
Le sculpteur Jean MAGROU (1869-1945) (section E).
Le sculpteur Joseph MALET (1873-1946), qui réalisa le tombeau de famille sous lequel il repose (section A).
Le pharmacien Paul PAGET (1847-1934), qui fut également félibre. Il fut l’auteur de plusieurs œuvres de poésie, de prose et de théâtre, en français et en occitan comme Las Bucolicos de Vergèli (section G).
Le peintre, céramiste et sculpteur Louis PAUL (1854-1922) (section Q).
Le jeune poète Frederic PRAT (1895-1915), mort sur le Front (section J).
Site de référence : http://cimetieresbeziers.blogspot.fr/
Photo Crauchet : Geneanet
Merci à Bernadette Bessodes pour les photos.
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