Le columbarium : plaques remarquables
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Cet article s’inscrit dans une série de six articles destinés à faire connaître le columbarium du Père Lachaise :
Le columbarium : présentation générale
Le columbarium : les personnalités de A à E
Le columbarium : les personnalités de F à L
Le columbarium : les personnalités de M à Q
Le columbarium : les personnalités de R à Z
Le columbarium : plaques remarquables
Ce petit article à pour but de présenter la diversité qui s’exprimer de plus en plus sur les cases du columbarium. Si le nom et les dates gravés sur une plaque noire restent la norme, on voit apparaître effectivement depuis une vingtaine d’années une personnalisation, au résultat plus ou moins heureux, des derniers habitacles de nos contemporains.
Loin des célébrités, petite promenade sur les chemins de l’évasion poétique funéraire…
Les processus identificatoires
Grande tendance de notre époque, tant sur les tombes que sur les cases de columbarium ! Plus que chercher à se distinguer, ces cases sont finalement plutôt un témoignage post-mortem de son appartenance à une communauté.
Identification par rapport à une région d’origine
A une foi ou à des principes philosophiques
(Abondanciste fait référence à la théorie selon laquelle les progrès techniques provoquent une abondance permettant de se dégager du travail pénible et de passer à une autre économie d’où personne n’est exclu).
Où plus souvent, comme nous l’avons vu sur l’article de présentation du columbarium, par rejet de l’identité religieuse : cela se fait par des revendications diverses, de son appartenance à la libre pensée à une proclamation de son athéisme militant. Cette caractéristique du columbarium du Père Lachaise est intéressante dans la mesure où cette dimension est très faiblement représentée dans les columbariums des autres villes de France, où le rejet du religieux est beaucoup moins net (peut-être également parce que ce type de message y paraîtrait plus inconvenant).
L’appartenance à la Franc-maçonnerie est souvent indiquée, de manière plus ou moins claire. C’est également vrai pour son appartenance à un courant politique, particulièrement le communisme (les faucilles et marteaux sont nombreux, beaucoup plus rarement par une fleur de lys ou une croix de Lorraine.
L’identité des défunts peux ainsi être évoquée de manières très diverses : l’appartenance à un métier, à un sport, à une passion…
Les épitaphes
L’anticonformisme des plaques passent également par les épitaphes : le phénomène n’est pas nouveaux, mais là où les épitaphes, jusqu’à la fin du XIXe siècle, se caractérisaient généralement par des textes longs et très convenus, la formule à notre époque est plutôt celle d’un texte court et percutant, forcément très personnalisé (ce qui rend d’ailleurs certains d’entre eux nébuleux pour ceux qui n’en ont pas la clé), souvent incisif et drôle ! Face à la mort, certains sont l’incapacité à assumer la séparation, d’autres se montrent plus fatalistes…
Plaques avec sculptures
L’ornementation à caractère « artistique » se diffuse, par des procédés très variées, suivant ce que l’on peut appeler des « modes » : ainsi, l’usage du bronze et des médaillons, trop coûteux de nos jours, est remplacé par des œuvres en platre, en terre-cuite… Ces « œuvres » sont rarement signées.
Plaques ornées
Méthode plus classique d’ornementation, l’’incrustation de photos, de dessins ou de mosaïques est devenue la norme, particulièrement chez les individus jeunes. Si certaines sources d’inspiration existent (personnages de bandes dessinées, Le Petit prince…), ce sont la plupart du temps des œuvres originales. Le résultat final est là aussi plus ou moins heureux, mais certaines plaques sont de véritables petits chefs d’œuvres de virtuosité.
Sans doute ma plaque préférée du columbarium : sobre et simple, rien n’évoque davantage la fuite du temps que cet alignement de photos d’une même personne dont on ne sait rien à différentes époques de sa vie.
Parmi les nombreuses photos contenues sur les plaques, certaines captent davantage le regard, telle ce de l’énigmatique Leïlah Mahi, que l’on dirait sortie d’un film muet des années 10.
Au détour des plaques, une illustration réalisée par le dessinateur Moebius.
Une simple inversion de lettres, et une plaque d’identité devient une interrogation.
(Disparition -vol ?- constatée de cette plaque en avril 2013)
(case malheureusement reprise)
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