FOURQUEUX (78) : cimetière
par
On pénètre dans le petit cimetière de la calme commune de Fourqueux par la partie moderne : la partie plus ancienne se trouve dans le fond.
Peu de choses à y voir : des oeuvres contemporaines sur la tombe de Dorotea Furth Cerych, un menhir original sur une autre tombe.
C’est dans ce cimetière que repose Colette PEIGNOT (1903-1938) : auteure française connue sous le nom de Claude Araxe, mais plus encore sous celui de Laure, pseudonyme choisi par Georges Bataille avec lequel elle eut une relation destructrice alimentée par les perversions de ce dernier, elle vécut une vie en rupture de ban. Elle qui aida financièrement Souvarine, Leiris et Bataille à fonder diverses revues littéraires poètiques, termina sa vie complétement indigente, médicamentée au possible, obligée de travailler au courrier des lecteurs d’un journal de comics étasuniens (Mickey Mouse). Elle mourut de la tuberculose. Elle laissa derrière elle une série de manuscrits poétiques, enflammés et torturés. Sa tombe, totalement anonyme, était naguère signalée par un buis reproduisant la lettre « L » (pour Laure). Désormais, c’est un buisson informe !
Depuis quelques années, la principale célébrité du lieu est le parolier Pierre DELANOË (Pierre Leroyer : 1918-2006). Figure incontournable de la chanson française, il signa les textes de plus de 5 000 chansons en tenant compte de la voix et de la tessiture de ses interprètes. Il fut dans les années 50 directeur des programmes d’Europe 1. Une liste de ses plus grands titres donne le vertige : Nathalie, Et maintenant, Salut les copains , L’Orange pour Gilbert Bécaud, Stewball pour Hugues Aufray, Je n’aurai pas le temps, Une belle histoire, Fais comme l’oiseau, Attention mesdames et messieurs pour Michel Fugain, Ne sois pas si bête pour France Gall, Il est mort le soleil pour Nicoletta, La Ballade des gens heureux, Le gentil dauphin triste, Si j’étais président, pour Gérard Lenormand, L’Été indien, Champs-Elysées, Et si tu n’existais pas, Le petit pain au chocolat, Ça va pas changer le monde , pour Joe Dassin, Un homme comme les autres pour Johnny Halliday, Le France, Les Lacs du Connemara, Le temps des colonies, La java de Broadway , pour Michel Sardou, La Demoiselle d’Orléans pour Mireille Mathieu, Quand tu chantes, Je chante avec toi liberté, L’amour en héritage, pour Nana Mouskouri, Laissez-moi danser, Comme disait Mistinguett pour Dalida, La Maritza pour Sylvie Vartan, Aimons-nous vivants pour François Valery...! Il fut en outre à l’origine de l’adaptation française de plusieurs comédies musicales comme Godspell de Stephen Schwartz ou Jésus-Christ Super Star d’Andrew Lloyd Webber.
C’est également ici que repose le Marcel HANSENNE (1917-2002) : champion incontesté du demi-fond français durant les années quarante, il fut médaillé de bronze sur 800 m aux jeux Olympiques de Londres en 1948 et sacré sept fois champion de France de la distance, de 1941 à 1945 ainsi qu’en 1947 et 1948. Marcel Hansenne fut, à l’issue de sa carrière d’athlète, un des plus grands journalistes sportifs de « l’Equipe », d’abord à la rubrique athlétisme, puis en tant que rédacteur en chef du quotidien sportif français.
Commentaires