PAULHAN Jean (1884-1968)
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Fils du philosophe Frédéric PAULHAN (1856-1931) auprès duquel il est enterré, Jean Paulhan fit des études de philosophie, obtint sa licence et partit en 1907 comme professeur à Tananarive. Il vécut trois ans à Madagascar, occasionnellement chercheur d’or. Ayant observé les mœurs des autochtones et appris leur langue, il enseigna, à son retour à Paris, le malgache à l’école des langues orientales et publia un recueil bilingue de « poèmes-proverbes » : Les Hain-tenys.
Il sut se frayer après la guerre un chemin dans le monde des lettres, collaborant à la revue surréaliste Littérature, puis devenant, en 1920, secrétaire de La Nouvelle Revue Française, dont, à la mort de Jacques Rivière en 1925, il devint le rédacteur en chef. Il en fut nommé gérant en 1936, faisant de sa fonction une sorte de magistère.
Sa liberté d’esprit, son goût de l’indépendance, et surtout son amour de la Patrie ne pouvant s’accommoder de l’Occupation, Jean Paulhan, entré dans la clandestinité, collabora à Résistance, fonda, en 1941, avec Jacques Decour Les Lettres françaises (quelques feuilles ronéotypées), et participa à la fondation des Éditions de Minuit, avec Vercors, en 1942. Il fut ainsi de ceux qui, durant les années noires, sauvèrent l’honneur de la littérature française.
Il assuma, aux Éditions Gallimard, un rôle prééminent de directeur littéraire. Il fonda les Cahiers de la Pléiade, puis reprit, à sa reparution en 1953, la codirection de la NNRF avec Marcel Arland.
Jean Paulhan reçut en 1945, le grand prix de Littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. Celle-ci, outre des centaines d’articles, comporte des récits (Le Guerrier appliqué, Le Pont traversé, La Guérison sévère...) Mais c’est surtout par ses essais qu’il marqua son temps. On lui doit aussi plusieurs ouvrages d’études critiques sur l’art.
Jean Paulhan fut élu à l’Académie française le 24 janvier 1963.
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