LE PEN Jean-Marie (1928-2025)

cimetière de la Trinité-sur-Mer (56)
mercredi 8 janvier 2025
par  Philippe Landru

Fils unique de Jean Le Pen, marin-pêcheur qui trouva la mort à bord de son chalutier quand le bateau sauta sur une mine remontée dans son chalut, en 1942 ; Il servit dans l’armée lors des guerres d’Indochine et d’Algérie, et commença un parcours politique dans le sillage de Pierre Poujade. Il fut député de la Seine de 1956 à 1962, puis dirigea la campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour pour l’élection présidentielle de 1965. Sollicité par le mouvement nationaliste Ordre nouveau, il participa en 1972 à la fondation, avec d’anciens Waffen-SS, des sympathisants néonazis et des nostalgiques de l’Algérie française, du Front national (FN), dont il prit la présidence.

Classé à l’extrême droite, il fit de la critique de l’immigration son principal axe de campagne et fit émerger le Front national sur le devant de la scène politique dans les années 1980. En 1976, il hérite d’un patrimoine colossal d’Hubert Lambert, auteur de nombreux articles dans des revues nationalistes et héritier de la dynastie des ciments Lambert. Élu député à Paris lors des élections législatives de 1986, il présida le groupe FN-RN à l’Assemblée nationale. Il fut député européen à partir de 1984 et plusieurs fois élu local (conseiller municipal du 20e arrondissement de Paris, conseiller régional d’Île-de-France puis de Provence-Alpes-Côte d’Azur).

À cinq reprises, il fut candidat à une élection présidentielle. Après avoir obtenu un résultat très faible en 1974, il se hissa par trois fois en quatrième position du premier tour (en 1988, 1995 et 2007). À la surprise générale, il accéda au second tour du scrutin de 2002, à l’issue duquel il obtint 17,8 % des suffrages exprimés face au président sortant, Jacques Chirac, qui bénéficia d’un « front républicain ».

Sa fille, Marine Le Pen, lui succéda en 2011 à la présidence du Front national, dont il devint président d’honneur. Il en fut exclu en 2015. Il quitta son mandat de député européen ainsi que la vie politique active en 2019, après 34 ans passés au Parlement européen et 63 ans après sa première élection comme député.

La carrière politique de Jean-Marie Le Pen fut jalonnée de déclarations racistes, antisémites et négationnistes. Plusieurs fois condamné pour apologie de crime de guerre, contestation de crimes contre l’humanité, provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale, injures publiques ou violences, il fut aussi relaxé pour d’autres de ses propos.


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