BRUYÈRES (88) : cimetière
par
Peu d’ornements dans le cimetière de Bruyères.
On y trouve une enclave israélite...
...ainsi qu’un carré militaire, où se trouve la tombe déplacée de Karp Mitrofanovitch Vassiltchenko, un officier du corps expéditionnaire russe assassiné en 1918 par par un soldat de sa section pour être resté fidèle au tsar. La tombe a été récemment nettoyée et ornée d’une croix orthodoxe.
Reposent ici :
le chanoine Joseph CASIOT (1801-1884), qui fut curé de Saint-Agricol
d’Avignon (84), supérieur des Sœurs de la Doctrine chrétienne de Nancy et vicaire général d’Alger.
Louis MARIN (1871-1960), qui fut membre de la Fédération républicaine
et présida de 1925 aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale ce parti de la droite conservatrice française. Député de Meurthe-et-Moselle entre 1905 et 1951, très patriote, il fut plusieurs fois ministre sous la Troisième République, dans neuf gouvernements, entre 1924 et 1936 (Santé publique et de l’Éducation physique, des Pensions, des Régions libérées). Catholique intransigeant, ennemi de la Gauche et de la Franc-maçonnerie, il resta très attaché au régime parlementaire mais dans le même temps accepta la radicalisation du discours de son parti, de plus en plus antiparlementaire avec l’importance croissante prise par des hommes comme Xavier Vallat ou Philippe Henriot en son sein. Il fit partie du gouvernement de Paul Reynaud du 10 mai au 16 juin 1940, mais s’opposa à l’Armistice et refusa de participer au vote le 10 juillet 1940, qui donna les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain. De fait, il entra dans la Résistance. De 1945 à 1951, il fut membre des Assemblées consultative et constituante et de l’Assemblée nationale.
En dehors de son activité politique, Louis Marin fut un enseignant et un savant, s’intéressant à l’ethnographie et à l’anthropologie. Il fut membre de la Société d’ethnographie, qu’il présida de 1920 à 1960, directeur de l’École d’anthropologie, à partir de 1923, et président de l’Institut international d’anthropologie, fondé en 1920. Il fut en 1944 élu à l’Académie des sciences morales et politiques.
le botaniste Jean-Baptiste MOUGEOT (1776-1858), qui fut médecin de l’hôpital
civil de Bruyères, sa ville natale où il demeura toute sa vie. Il se consacra à l’étude de la géologie et de la botanique du département des Vosges. Il contribua à la création et au développement d’une galerie d’histoire naturelle au musée départemental des Vosges à Épinal qu’il enrichit de ses propres collections zoologiques, botaniques, minéralogiques et géologiques. Il donna son nom à plusieurs espèces végétales. Avec lui repose son fils Antoine (1815-1889), qui poursuivit l’œuvre de son père, et leurs descendants, qui dirigèrent les papeteries de Laval-sur-Vologne pendant 126 ans et participèrent à l’essor économique du territoire.
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