MALESHERBES (45) : cimetière
par
Malesherbes, ancienne commune devenue en 2016 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle du Malesherbois, possède un joli cimetière. Il se présente sous la forme d’une pente douce peu boisée mais entourée par la forêt.
Comme un Fontainebleau, la région possède de gros rochers de grès : l’un d’eux a été inclus dans le mur d’enceinte du cimetière et on y a planté une croix.
Les vieilles famille notables de la commune (Combe, Sailer, Hutteau...) possèdent des enclos privés constituant de petites enclaves dans le mur d’enceinte. L’un d’eux abrite la tombe des Hutteau, dont Jean-Baptiste Hutteau (1765-1855), descendant direct (quoiqu’illégitime) des Lamoignon de Malesherbes. Il était le petit-fils de Guillaume II de Lamoignon, qui fut chancelier de France de 1750 à 1768, et donc le neveu de Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, ministre et avocat de Louis XVI, qui fut exécuté en avril 1794.
L’enclave de la famille Combe-Sailler nous offre une association savoureuse de patronymes.
En terme de personnalités, ce sont des universitaires (liés entre eux par des liens familiaux) et des militaires qui attendent le taphophile.
L’historien René CAGNAT (1852-1937), spécialiste d’épigraphie latine et de l’histoire de l’Afrique romaine. Professeur au Collège de France, il fut élu en 1895 à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, dont il fut secrétaire perpétuel de 1916 à sa mort. Son épouse était la fille de Louis Hauvette-Besnault, et son gendre Alfred Merlin : tous reposent dans ce cimetière dans trois tombeaux différents. Dans la tombe de René Cagnat repose en revanche son autre gendre, le latiniste Léopold-Albert CONSTANS (1891-1936) qui enseigna dans diverses facultés et collabora avec de nombreuses revues.
Henri CHEVRIER (1876-1935) : maire de Malesherbes de 1919 à sa mort, il fut député du Loiret de 1924 à sa mort. Il repose sous un bas-relief en bronze par François Méheut.
L’indianiste Louis HAUVETTE-BESNAULT (1820-1888), qui fut professeur de sanskrit à l’École pratique des hautes études dont il fut le directeur. Il fut le père de l’helléniste Amédée Hauvette, du romaniste Henri Hauvette, et du colonel Maurice Hauvette.
Le capitaine Hilaire Etienne LELIÈVRE (1800-1851) : officier servant en Algérie, il fut chargé en 1839 à la tête de cent vingt-trois hommes de défendre le village de Mazagran ; une première bataille a lieu le 15 décembre 1839 sans que les assaillants puissent prendre la position. Le 2 février 1840 débuta une nouvelle offensive mais les cent vingt-trois hommes tinrent bon alors que face à eux plus de dix mille Algériens tentaient de prendre le fort. Finalement leur opiniâtreté fut récompensée, les assaillants levèrent le siège. Seuls trois de ses hommes furent tués. Le fait d’armes de Mazagran fut mythifié et popularisé par la presse française.
L’historien et archéologue Alfred MERLIN (1876-1965), qui fut pionnier et fondateur de l’archéologie sous-marine. Il était membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et le gendre de René Cagnat (voir plus haut) mais ne repose pas dans la même tombe.
Le Compagnon de la Libération Charles de TESTA (1920-1986), qui s’engagea dans les FFL à l’âge de 19 ans. Il participa aux campagnes en Afrique du Nord, puis débarqua en Italie et en Provence et termina la guerre dans les Alpes.
Commentaires