PENGUERN Artus de (1957-2013)
par
Issu de l’aristocratie bretonne, il fréquenta le cours Simon avant d’enchaîner les petits rôles au cinéma dans les années 80. On le vit notamment dans le Danton de Wajda, Mesrine, Police de Pialat, Frantic de Polanski, La cité de la peur des Nuls et Des nouvelles du bon Dieu. Il fut également très présent à la télévision, mais ne décrocha généralement que des rôles très secondaires. Pour beaucoup, il restera Hipolito dans Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet où il interprète un écrivain raté qui, accoudé au zinc des « Deux moulins », explique, sans convaincre, que « la vie n’est que l’interminable répétition d’une représentation qui n’aura jamais lieu ». En 2000, il réalisa son premier long métrage, Grégoire Moulin contre l’humanité, dans lequel il joue le rôle d’un orphelin malchanceux né un vendredi 13.
Dans son caveau de famille repose également son oncle, le journaliste Jean de BREM (1935-1963). Officier parachutiste français, il milita pour l’Algérie française et fut militant de l’OAS. Pour la mort de Jean-Marie Bastien-Thiry, il composa sous le titre La Cavalcade une adaptation française du chant allemand Ich hatt’ einen Kameraden, évoquant la tristesse d’un cavalier qui perd son camarade au combat,
devenue depuis un chant de ralliement pour les nationalistes et l’extrême-droite. Le 6 mars 1963, il assassina devant son domicile le banquier Henri Lafond qui avait refusé de témoigner en faveur des accusés lors des procès du Petit-Clamart, lui assénant avant de tirer : « De la part de Bastien-Thiry ! ». Un mois plus tard, il fut abattu par la police, alors qu’il tentait de voler une voiture pour quitter Paris. Il était le cousin d’Olivier Guichard.
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