TOULOUSE (31) : Toulouse : Les sarcophages de la basilique Saint-Sernin vont-ils livrer leurs secrets ?
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Site visité en août 2012.
Vous êtes peut-être passés des centaines de fois devant sans les voir, noirs de crasse et de pollution derrière leur grillage à poules. Et là, c’est trop tard, ils ont pris la tangente. Deux des quatre sarcophages de pierre qui trônaient dans la niche funéraire extérieure – l’enfeu – de la basilique Saint-Sernin de Toulouse ont été enlevés.
Cette opération a été décidée par la mairie dans le cadre du projet urbanistique « Grand Saint-Sernin ». Elle va permettre de les restaurer, – « ils le méritent », assure Vincent Gallois, le curé de la basilique – d’en faire des copies pour l’extérieur, et de les mettre définitivement à l’abri à l’intérieur de la basilique. Surtout, elle sera l’occasion « de se réapproprier l’un des plus beaux morceaux de l’histoire de Toulouse », assure Laure Barthet, conservatrice et directrice du Musée Saint-Raymond qui a supervisé la « dépose » de ces cuves funéraires.
Une légende mais pas de preuves
Car ces deux sarcophages sont considérés communément, et par tradition, comme les tombeaux des puissants comtes de Toulouse. Sauf qu’ils n’ont jamais été ouverts. « Les choses les plus répandues ne sont pas forcément les mieux étudiées », relève la spécialiste. Déjà en 1989, le plus grand sarcophage – celui considéré comme étant la dernière demeure de Guillaume Taillefer, le comte de l’an mil – avait été exploré. « On y a trouvé des ossements datant de la bonne période mais aussi des tas de gravats et d’éléments perturbateurs d’autres époques », rappelle Laure Barthet.
Il y a bien des ossements à l’intérieur
Alors, que vont révéler les sarcophages de cette deuxième tentative d’exhumer les fameux comtes ? Sera-t-elle plus concluante ? Patience. « Déposés » ne veut pas dire ouverts. Pour cela, il faudra attendre le mois de novembre, quand « une archéo-anthropologue » viendra procéder à la délicate opération. Mais l’analyse extérieure montre déjà qu’il s’agit de sarcophages antiques comme ceux que recyclaient les célèbres notables du Moyen-Âge et disponibles en quantité dans la nécropole voisine. Des sondages par mini-caméra dans les anfractuosités naturelles permettent aussi de dire qu’ils contiennent eux aussi des ossements… et tout un tas d’autres choses.
Si aucune comparaison ADN avec d’hypothétiques descendants ne semble possible une analyse plus complète va peut-être permettre de renouer les fils du glorieux passé de la Ville rose. « Et de démêler le vrai du faux », conclut Laure Barthet.
Pour aller plus loin :
Toulouse, le sarcophage dit de Guillaume Taillefer à Saint-Sernin
Le comte de l’an mil
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