BARAGUEY d’HILLIERS Achille (1795-1878)

crypte des gouverneurs de la cathédrale Saint-Louis des Invalides
mercredi 29 avril 2020
par  Philippe Landru

Aide-de-camp du maréchal Marmont à la bataille de Leipzig, il y perdit sa main gauche. Il servit également sous la Restauration et sous la Monarchie de Juillet. En 1823, il participa à la campagne destinée à restaurer les Bourbons sur le trône d’Espagne, où il demeura jusqu’en 1825. Il se distingua en Algérie, puis fut nommé gouverneur de Saint-Cyr.

À l’époque de la révolution de février 1848, il commandait la place de Besançon, et, en cette qualité, il s’opposa énergiquement à l’invasion de la République rouge en la personne des commissaires de Ledru-Rollin. Les Francs-Comtois le nommèrent plus tard représentant du peuple à l’Assemblée nationale, et ensuite député du Doubs à la Constituante et à l’Assemblée législative. Il siégea à droite.

Fidèle de Napoléon III, il exerça sous le Second Empire des fonctions diplomatiques (Rome en 1851, Constantinople en 1853) où il ne brilla pas.
Pendant la guerre de Crimée, il reçut le commandement du corps expéditionnaire de la mer Baltique, époque durant laquelle il reçut le bâton de maréchal de France et fu fait Sénateur. Il contribua à la victoire de Solférino.

Devenu Gouverneur de Paris en 1870, sa franchise le rendit impopulaire aux yeux de l’Impératrice Eugénie et de Charles Cousin-Montauban. Aussi, il fut remplacé par Trochu. À la fin de la guerre franco-prussienne, Adolphe Thiers le nomma président d’une commission d’enquête chargée de déterminer les causes de la défaite française. Considérant ensuite ne pas tenir un rôle suffisant nonobstant son statut de maréchal de France, il mit fin à ses jours.

Sa sévérité légendaire, lors de son passage comme commandant de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, a valu la création d’un prix par les élèves, le Baraguey, décerné chaque année à l’officier supérieur le moins apprécié. Cette attribution se matérialise par une disparition du buste du général Baraguey qui trône au bout du couloir dit « de la pompe » et qui réapparaît dans le bureau du cadre, au moment voulu.

Dans cette crypte fut également placé le cœur de son père, mort à Berlin, le général et sénateur du Premier Empire Louis BARAGUEY d’HILLIERS (1764-1813), qui fut chef d’état-major de Custine, commanda la force armée contre les insurgés du faubourg Saint-Antoine, et se distingua ensuite dans toutes les grandes batailles de l’Empire.


Commentaires