USSEL (19) : cimetière
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Ouvert en 1838 sur les hauteurs de la ville, le cimetière d’Ussel à assez belle allure. De nombreux enclos funéraires en fer forgé livrés par des artisans ussellois dont les techniques ont évolué au fil du temps, ainsi que la présence de plusieurs plaques en porcelaine de Limoges, lui donnent une coloration locale.
La tombe des comtes de Tournemire est celle où repose Antoine de TOURNEMIRE, dit Chéri (1799-1885), qui fut arde du corps de Louis XVIII et de Charles X.
C’est ici que repose Marcel TRECH-LAPLÈNE (1860-1890). Premier explorateur européen de la Côte d’Ivoire, il en fut son premier administrateur colonial. Il se lia d’amitié avec les chefs traditionnels et, de retour en France, présenta des rapports d’exploration à la Société de géographie demandés lors de la conférence de Berlin pour justifier la présence française dans ces régions de l’Afrique : se faisant, il bloqua à l’actuelle frontière occidentale du Ghana l’avancée coloniale britannique. Ceux-ci convoitaient la Côte d’Ivoire et prévoyaient de s’approprier l’Afrique occidentale de Lagos au Sénégal. En 1888, il partit à la rescousse du capitaine Louis-Gustave Binger parti du Sénégal pour assurer une jonction Dakar-Grand Bassam. Il mourut à trente ans de maladie et fut enterré face à la lagune, dans l’ancien cimetière des Européens de Bassam, là où un obélisque rappelle encore sa mémoire. Sa dépouille fut ensuite rapatriée au cimetière d’Ussel où il repose près de son père et de sa mère. La mort prématurée du jeune explorateur permit à Louis-Gustave Binger, son successeur en 1893 à la tête de la colonie, de s’approprier ses travaux et leur mérite. Dans tous les manuels français, Binger est improprement présenté comme le premier explorateur de la Côte d’Ivoire et Treich-Laplène est toujours absent des ouvrages historiques. Pour tous ses traités qui ont donné à la Côte d’Ivoire ses frontières actuelles et qui l’inscrivent dans la francophonie, Marcel Treich-Laplène est considéré comme le fondateur de la Côte d’Ivoire.
Dans ce cimetière repose également le félibre Ussellois François GRABIÈ (François-Gabriel Eyboulet : 1834-1902). C’est dans les journaux locaux qu’il publia ses chansons très engagées. Il fonda une école félibréenne, l’École des Ussels.
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