Clermont-Ferrand (63) : Plongée dans les secrets du cimetière des Carmes de Clermont-Ferrand
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Les onze hectares du cimetière des Carmes, le plus grand de Clermont-Ferrand, recèlent de références antiques et mythologiques et de grands noms de l’histoire locale. Les tombeaux en pierre de Volvic reflètent aussi les changements sociaux au fil du temps.
Ses allées sinueuses, ses stèles en pierre de Volvic et ses tombeaux majestueux font presque de lui un musée à ciel ouvert. Le cimetière des Carmes, qui a fêté ses 200 ans l’an dernier, a été créé suite à la décision de l’administration royale, avant la révolution, d’interdire les inhumations à l’intérieur des lieux de culte, pour des raisons évidentes de salubrité. Avec ses 11 hectares et ses 6.000 concessions, il est le plus grand de Clermont-Ferrand et l’un des seuls de France à être traversé par un cours d’eau, la Tiretaine.
Les familles bourgeoises du XIXe siècle faisaient appel à des architectes ou des ferronniers d’art pour le tombeau de leurs proches. La symbolique y était primordiale : des piliers avec des pieds en pattes de lion pour la force, un serpent pour la fécondité et la vie éternelle, des sabliers ailés pour le temps qui passe ou des statuettes de pleureuses pour le deuil...
Le cimetière des Carmes a surtout un caractère historique et social. « Alors qu’au XIXe siècle, les tombeaux étaient ostentatoires et montraient la richesse des défunts, ils se sont appauvris et sont devenus plus sobres après la seconde guerre mondiale », estime Daniel Lamotte, guide conférencier de l’office du tourisme et co-auteur d’un livre sur le lieu.
Les tombeaux de la partie ancienne sont faits de pierre de Volvic, le matériau noble de l’époque. La pierre de Volvic était idéale pour un tombeau chrétien. D’abord pour sa couleur, le noir, qui est celle du deuil, mais aussi parce qu’elle est très résistante, aucun acide ne peut l’attaquer
De nombreuses personnalités de l’histoire locale reposent au cimetière des Carmes. Le long des 108 allées, on croise les tombeaux d’Alexandre Varenne, des grands industriels comme Marcel Michelin et Paul Chibret. Ou encore les stèles de la famille Blatin (ci-dessous), dont celles d’Antoine et de Jean-Baptiste-Antoine Blatin, deux maires de Clermont-Ferrand au XIXe siècle.
Henri Gourgouillon, le sculpteur de la statue du pape Urbain II sur la place de la Victoire ou de la façade du théâtre de Clermont-Ferrand repose aussi au cimetière des Carmes. Pour honorer sa mémoire, la Ville avait d’ailleurs réalisé une sculpture en bronze de son portrait, installé sur sa tombe. Mais impossible de l’observer aujourd’hui, l’œuvre a été volée.
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