MORLAIX (29) : cimetière de Ploujean
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Jusqu’au tout début du XXe siècle, le cimetière de Ploujean, commune indépendante jusqu’à son ralliement à Morlaix en 1960, se trouvait autour de l’église. Il demeure de cette époque (à droite de la photo) la chapelle Saint-Roch, qui était à l’origine (XVIe-XVIIe siècles) l’ossuaire du cimetière.
Le cimetière fut repoussé vers 1905 à quelques mètres, à la périphérie de l’ancien village, sur un ancien champs d’avoine (park an herc’h en breton) qui lui donna son surnom. Parallélogramme parfait et sans grand charme, l’essentiel des tombes qui constituent l’intérêt du lieu se trouvent autour du calvaire central : certaines proviennent de l’ancien cimetière.
Y reposent :
Le général Jacques BOUDIN de TROMELIN (1771-1842), à la très longue carrière : immigré en 1792, il servit les armées royales et catholiques sous la Révolution, combattit d’abord Bonaparte dans les rangs des Anglais avant de se rallier au même Bonaparte devenu Napoléon Ier. Il se trouvait à ses côtés à Waterloo. Il poursuivit sous la Restauration par la campagne d’Espagne, eut un rôle jusqu’à la révolution de 1830. Après une existence qui se déroula en grande partie sur les champs de bataille, il vient terminer paisiblement ses jours à Ploujean dont il fut maire. Dans la tombe de famille repose également son fils, Guillaume BOUDIN de TROMELIN (1798-1875), qui fut député du Finistère de 1852 à 1863.
Le Général Adolphe LE FLÔ (1804-1887), qui après avoir servit en Algérie fut élu député du Finistère à l’Assemblée constituante. Réélu en mai 1849 à l’Assemblée législative, son opposition au régime impérial lui valut la prison puis l’exil. Après la chute de l’Empire et la proclamation de la Troisième République, et malgré ses convictions orléanistes notoires, le gouvernement de la Défense nationale le nomma Ministre de la Guerre. Thiers le maintint dans ses fonctions de ministre de la guerre du gouvernement, et il fut de ce fait un des bouchers de la Commune. Réélu député du Finistère de 1871 à 1876, il fut nommé ambassadeur à Saint-Pétersbourg de 1871 à 1879 et utilise ses relations personnelles avec le tsar Alexandre II pour neutraliser la politique agressive de l’Allemagne en 1875. Il fut à ce titre l’un des principaux artisans de l’entente franco-russe.
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