LIHONS (80)
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Cimetière non traité de manière exhaustive
Trois personnalités reposent à Lihons dans trois endroits distincts. La commune, se trouvant sur le front, fut terriblement touchée durant la Première Guerre mondiale : prise à plusieurs reprises par les Allemands, elle fut entièrement détruite.
Le cimetière
dans le cimetière du village repose le peintre montmartrois Elisée MACLET (1881-1962), originaire du village. Il commença sa carrière en tant que décorateur au Moulin Rouge, puis se mit à l’aquarelle, peignant le vieux village de Montmartre, la banlieue parisienne et des bouquets de fleurs. Ami d’Utrillo, proche par son style, il connut un certain succès auprès des marchands d’art, mais sa situation devint plus difficile à partir des années 30. Il est souvent considéré comme "le dernier des Montmartrois". En réalité, il inventa un style de peinture "montmartroise" qui connut ensuite un grand succès place de Tertre.
La nécropole nationale de Lihons
En 1914, après la Bataille de la Marne, les troupes françaises s’étaient emparées du village et l’avaient âprement défendu lors de la Course à la mer. En 1915, un petit cimetière fut édifié ici par les soldats français. Cependant, la plus grande partie des corps inhumés dans cette nécropole furent ceux d’hommes tombés au cours des combats de la Bataille de la Somme (1er juillet-18 novembre 1916). En mars 1917, le secteur passa sous contrôle britannique et le resta jusqu’à la Bataille du Kaiser, l’offensive allemande du printemps 1918. Le village en ruines et le cimetière tombèrent sous contrôle des Allemands. Ils furent repris au cours de la contre-offensive alliée (Offensive des Cent-Jours) menée dans le Santerre à partir du 8 août 1918. En 1919, on regroupa dans cette nécropole des tombes provenant d’autres cimetières alentours.
Le cimetière militaire est située au bord de la D 337, entre Harbonnières et Lihons. Sur une superficie de 2,5 ha, la nécropole contient 6.581 corps dont 1.638 en quatre ossuaires. Parmi les corps inhumés dans l’un des ossuaires, vraisemblablement, se trouve celui d’Alan SEEGER (1888-1916). Jeune journaliste et poète américain installé à Paris, il s’engagea par amour de la France dans la Légion étrangère. Après avoir combattu lors de la bataille de la Marne puis du Chemin des Dames, il fut tué au combat devant Belloy-en-Santerre, le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine. Son service sous les armes et les rigueurs de la guerre lui ont inspiré le célèbre et prémonitoire poème Rendez-vous avec la mort (I have a rendezvous with Death), qui était un des poèmes préférés du président John F. Kennedy.
Inhumé, en premier lieu, dans le petit cimetière de Belloy, sa tombe fut détruite au cours de bombardements ultérieurs et son corps n’a jamais pu être ensuite identifié avec certitude. Ses restes se trouveraient dans l’ossuaire n°1.
- A l’entrée de la nécropole, une plaque rappelle son souvenir.
- L’ossuaire n°1
La tombe du prince Murat
Située à la lisière nord-est du village dans un parc, cette tombe a été érigée par sa famille et offerte à la commune en 1961. Elle est surplombée d’une aigle impériale et abrite la dépouille du prince Louis MURAT (1896-1916). Il était l’arrière-arrière-petit-fils de Joachim Murat, du Maréchal Ney, et du Maréchal Berthier et l’arrière-arrière-petit-neveu de Napoléon Ier, l’épouse de Joachim Murat étant Caroline Bonaparte, une des sœurs de l’empereur.
L’épitaphe suivante y est gravée :
« À cette place, où il a été tué, repose Louis Marie Michel Joachim Napoléon Prince Murat, né à Rocquencourt, Seine-et-Oise, le 8 septembre 1896, engagé volontaire, maréchal des logis au 5e régiment de cuirassiers à pied, mort pour la France le 21 août 1916, petit-neveu de Napoléon Ier, petit-fils de : Joachim Murat, engagé volontaire, Maréchal de France, Prince et Grand Amiral de l’Empire Français, Grand-duc de Berg et de Clèves, Roi de Naples, a commandé en chef la Grande Armée ; de Michel Ney, engagé volontaire, Maréchal de France, Duc d’Elchingen, Prince de la Moskova, le Brave des Braves ; et d’Alexandre Berthier, Maréchal de France, Prince de Wagram, Prince souverain de Neuchâtel et de Valengin, Major Général de la Grande Armée. Comme eux, il a servi sa patrie. »
Merci à Simon Tiron pour les photos.
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