LE GRAND Alexandre (1830-1898)

Cimetière du Val-aux-Clercs de Fécamp (76)
lundi 16 mars 2015
par  Philippe Landru

Qui a dit qu’on ne savait pas où était enterré Alexandre Le Grand ? Bon, d’accord, ce n’est peut-être pas celui-ci qui fait courir le monde des archéologues...

Reconnaissons que ses parents avaient de l’humour ou de l’inconscience. En outre, si ce personnage n’est pas connu beaucoup plus loin que la région de Fécamp, sa création, elle, a une notoriété internationale !!

Fils d’un capitaine de navire, Alexandre-Prosper-Hubert Le Grand aurait retrouvé, en 1863, un vieux grimoire parmi les ouvrages de la bibliothèque ayant appartenu à l’abbaye de Fécamp contenant des recettes médicinales à base de simples et d’herbes utilisées par les moines de l’abbaye. Avec l’aide d’un pharmacien, il mis au point la recette de la liqueur qui allait le rendre célèbre, la Bénédictine.

Initié à la collection d’objet précieux par son père, il fut le fondateur du Palais Bénédictine, un bâtiment à l’architecture composite et extravagante, mélangeant les styles et les époques. Inauguré en 1888, pour en faire le siège de la société, ce palais existe toujours et abrite, outre le matériel de la distillerie (la distillation se faisant à présent hors du Palais), un musée consacré à la précieuse liqueur normande.

Selon la légende du grimoire, la Bénédictine serait un élixir de santé à base de 27 épices et plantes de l’énigmatique Dom Bernardo Vincelli, un bénédictin vénitien de la Renaissance qui aurait séjourné à l’Abbaye de Fécamp, mais dont aucun document ne conserve trace de l’existence, pas même une liste d’abbaye et dont on ne possède pas l’once d’une biographie. Il s’agit d’une invention probable d’Alexandre Legrand pour ancrer son invention dans la tradition et créer un lien avec la renaissance. A vrai dire, Alexandre Le Grand va inventer différents mythes pour assurer la popularité de sa liqueur.

Précurseur, il joua d’une carte nouvelle : la réclame. Il demanda à des artistes de renom de concevoir des affiches publicitaires et en placarda en France et à l’étranger. Le succès fut foudroyant.

Il mourut à Neuilly en 1898 mais repose dans sa ville natale. Il existe dans les faits plusieurs tombeaux de cette famille dans le cimetière. Alexandre, avec d’autres membres de la famille, repose sous un lourd sarcophage orné d’un médaillon en marbre par Henri Gauquié.

Juste à coté, une autre chapelle de la famille (son fils Marcel) est également ornée d’un médaillon par Henri Gauquié.

Un peu plus loin, un tombeau moins monumental est celui de son fils Pierre Le Grand (ça ne s’invente pas). Tous deux prirent les destinées de la liqueur à la mort de leur père.


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