LORRAIN Jean (Paul Duval : 1855-1906)
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Il fréquenta les salles de rédaction et les cafés, ainsi que la bohème qui gravitait autour de Rodolphe Salis et du cabaret du Chat noir. Il collabora à diverses revues, en particulier, à partir de 1884, au Courrier français dans lequel il publia une série de portraits. Lorrain se créa un personnage, avec une volonté affichée de provoquer le scandale. Il afficha avec tapage, sous le surnom d’« Enfilanthrope », son homosexualité et son goût pour les lutteurs de foire. Il se voulut esthète et dandy en même temps qu’explorateur du vice et de la vulgarité, curieux assemblage qui versa souvent dans le pire mauvais goût. Il dénonça l’hypocrisie des milieux mondains, en particulier celle des artistes désirant dissimuler leur homosexualité ou leurs liaisons (Proust, Montesquiou, Lucien Daudet...).
En 1891, son recueil de nouvelles Sonyeuse lui valut son premier succès de librairie. Ses « Pall-Mall Semaine », chroniques acides dans la presses, autant goûtées que redoutées, en firent l’un des chroniqueurs les mieux payés de Paris. En 1896, il fit partie des membres de la première Académie Goncourt. Il fut un habile dénicheur de talents, dans des domaines variés : il fut l’un des premiers à mettre en avant des artistes tels Henri de Régnier, Pierre Louÿs, Gustave Moreau, Burne Jones...
Sa santé se dégrada sous l’effet de l’abus des drogues – l’éther en particulier – et de la syphilis. Il fut inhumé dans l’ancien cimetière de Fécamp, puis ses restes furent transférés dans le nouveau, juste derrière les locaux de la conservation.
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