MONDEMENT-MONTGIVROUX (51) : cimetière
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Minuscule commune (40 habitants en 2012 !), Mondement-Montgivroux n’en possède pas moins plusieurs éléments intéressants. Petit visite (sous la brume).
En premier lieu, dans le pré en face du cimetière, se dresse un étonnant monument : il s’agit du Monument national de la Victoire de la Marne. La Première bataille de la Marne, qui se déroula du 5 au 12 septembre 1914, est commémorée par cette gigantesque borne, haute de 35,5 mètres, conçue par l’architecte Paul Bigot. Implantée sur les conseils du maréchal Foch, sur cette colline du village entre l’église et le château (lieu des combats), elle domine les Marais de Saint-Gond, et marque à cet endroit un point stratégique qui verrouillait le passage vers Paris par le sud. Érigé en 1931 et achevé en 1938, l’inauguration du monument eut lieu en 1951. Ce monument en béton teinté de rose saumon est décoré de figures dues au ciseau du sculpteur Henri Bouchard. L’iconographie évoque les combats de la Première bataille de la Marne.
- Une table d’orientation...
- On ne risquait pas de voir les marais pourtant tout proche avec cette purée de pois. Néanmoins, le froid et l’humidité ambiante mettaient dans l’ambiance de ce qu’avait pu représenter la solaire Champagne pour les soldats de 14.
Les traces de cette bataille, dont ce village fut l’épicentre, sont également visibles dans le minuscule cimetière sous forme de plaques et d’une tombe militaire collective.
C’est enfin contre l’église que l’on trouvera la tombe de l’une des plus grandes égyptologues du XXe siècle : Christiane DESROCHES-NOBLECOURT (1913-2011).
Entrée au Louvre comme chargée de mission en 1934, après la soutenance de deux thèses, son arrivée quelques années plus tard à l’Institut français d’archéologie orientale du Caire fit sensation : elle y était la première femme chargée de mission, et bientôt la première femme à diriger des fouilles. Pendant la guerre elle entra dans la Résistance et protégea les antiquités égyptiennes du Louvre des convoitises nazies. En 1960, elle prit la tête d’une croisade mondiale pour sauver les temples d’Abu Simbel et de Nubie menacés d’être engloutis par le Nil avec la construction du barrage d’Assouan. Les temples furent finalement déplacés. Elle organisa à Paris les expositions Toutankhamon en 1967 puis Ramsès II en 1976, qui attirèrent chacune plus d’un million de visiteurs. Retraitée, elle continua à écrire sur l’Egypte (on lui doit en particulier deux monumentales biographies, l’une sur Ramsès II, l’autre sur Hatshepsout) et à participer à des émissions de télévision. Elle mourut à l’âge respectable de 97 ans.
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