VENDÔME (41) : cimetière de la Tuilerie
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Étrange cimetière que celui de la Tuilerie de Vendôme. Il y règne, particulièrement par temps gris, une ambiance triste. En réalité, ce qui donne cet aspect un peu maussade est en réalité ce qui fait sa richesse. Si son site n’a aucun intérêt, la minéralité grise qui se dégage du lieu, sur fond du sable jaune qui tranche, rend compte d’un aspect qui se voit immédiatement : non seulement la Tuilerie a conservé une bonne partie de ses plus anciens tombeaux, mais ceux-ci sont souvent en mauvais état. Aussi, rouille des ferrailles qui tombent, pierres délavées et salies rendues illisibles, sans oublier l’étonnante gangue que les racines tissent autour de certaines tombes, font de ce cimetière un témoignage éclopé, mais encore debout, des cimetières du début du XXe siècle.
Depuis deux ans, la municipalité s’est mise en tête de reprendre toutes les vieilles concessions. A la demande des familles, elle réemploi du désherbant pour les allées. Gageons qu’elle va perdre non seulement en patrimoine ancien et en ambiance ce qu’elle va gagné en accessibilité pour des familles qui n’y vont plus !
Curiosités
En dehors des cimetières militaires évidemment, j’ai rarement vu une nécropole urbaine aussi marquée par la guerre : celle de 1870, la Première et la Seconde Guerre mondiale. Elle est visible par ses monuments aux morts, ses carrés militaires, ses tombes individuelles de soldats français ou prussiens... Elle l’est également par le grand nombre de tombes d’officiers ou de résistants. La municipalité a d’ailleurs édité une brochure proposant un parcours de la ville sur les traces de ces résistants. Pour la plupart, le trajet se termine dans ce cimetière.
La guerre franco-prussienne de 1870-71 a particulièrement marqué la commune. Il est vrai qu’on s’est battu ici-même, et que beaucoup de soldats blessés sont également morts dans les hôpitaux de la ville.
- Monument aux soldats français morts dans les hospices et les ambulances de la Vendôme.
Cette guerre nous laisse sont lot de tombes de soldats français...
... ou allemands.
D’autres témoignent de drames anciens...
Le monument aux morts, édifié dans la ville après 1919, et transféré dans ce cimetière en 1968.
Un monument a été dressé « à la mémoire de l’enseigne de vaisseau André Perrot, assassiné devant Fachoda le 31 mars 1899 ».
Peu d’oeuvres d’art dans ce cimetière.
- Médaillon du docteur P. Errard.
- Réalisé par le sculpteur Louis Leygue.
- Médaillon du prêtre Pierre Denis Caille.
Célébrités : les incontournables...
Aucune célébrité majeure dans ce cimetière.
C’est bien à Vendôme, après avoir été guillotiné, que fut inhumé le révolutionnaire Gracchus BABEUF (1760-1797) (ainsi que son compagnon d’infortune, Antonin Darthé, mais il le fut au cimetière principal de la ville dit « du grand faubourg ». Lorsque ce dernier fut fermé en 1832, il est peu probable que les restes des suppliciés aient été transférés ici.
... mais aussi
Armand de la BONNINIÈRE de BEAUMONT (1782-1859), dont la fidélité aux Bourbons lui valut sa carrière politique : préfet de l’Aude en septembre 1824, puis préfet des Hautes Alpes, député du département de la Dordogne, conseiller d’état, préfet du département des Deux-Sèvres le 3 mars 1828, et enfin préfet d’Indre-et-Loire.
Jacques- Christian PAULZE-D’IVOY (1788-1856) : membre du Conseil d’État, Pair de France, il assura successivement les fonctions de préfet de l’Ardèche de 1819 à 1823, du Rhône de 1830 à 1831, de la Vendée de 1833 à 1841, de l’Aisne de 1841 à 1842 et de la Nièvre de 1842 à 1843. Avec lui reposent un grand nombre de ses descendants, dont un grand nombre d’officiers.
L’obstétricien Alban RIBEMONT-DESSAIGNES (1847-1940), qui fut un des pionniers dans ce domaine et qui fut professeur à la Faculté de médecine de Paris. Il était membre de l’Académie de médecine. Il repose sous une tombe très discrète.
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