BARÈRE de VIEUZAC Bertrand (1755-1841)

Cimetière Saint-Jean de Tarbes (65)
mardi 30 septembre 2014
par  Philippe Landru

Noble converti aux idées nouvelles, il fut élu député aux Etats Généraux en 1789. A Versailles, il signa le Serment du Jeu de Paume et siège dans quatre comités. Grand orateur, Barère intervint souvent sur des questions concernant le pouvoir exécutif : au début, partisan d’une monarchie constitutionnelle, il se rapprocha progressivement de l’extrême gauche. Elu député à la Convention en septembre 1792, il la présida pendant le procès de Louis XVI, dont il vota la mort sans appel ni sursis. En 1793, il fut membre du comité de Défense générale, puis premier élu au comité de Salut public où il siégea sans interruption jusqu’en septembre 1794. Il fut l’aède des soldats de l’an II avec ses carmagnoles, et donna un visage avenant, par sa verve, aux mesures terroristes du gouvernement révolutionnaire, de là son surnom d’Anacréon de la guillotine. C’est lui qui déclencha également les profanations des tombeaux royaux de Saint-Denis.

Mis en accusation par la Convention Nationale en mars 1795, il fut condamné le mois suivant à la déportation sans jugement avec Collot d’Herbois et Billaud-Varenne. Néanmoins, il évita la déportation et s’évada, restant caché en France jusqu’à son amnistie par Bonaparte, qui employa peu l’opportuniste. Il siégea à la Chambre des Représentants pendant les Cent-Jours et sous la Restauration prit le chemin de l’exil à Bruxelles. Il fut de retour à Paris en 1830 ; il se retira à Tarbes où il fut élu au Conseil Général et où il s’occupa de questions d’éclairage public ou de canalisations urbaines. Il fut à trois reprises élu député des Hautes-Pyrénées (1797, 1815, 1834), ces élections, sauf celle des Cent-Jours, étant à chaque fois annulées par les pouvoirs en place. Entre intelligence politique et opportunisme sans conviction, sa mémoire reste controversée et assez énigmatique.

Les Hautes-Pyrénées lui doivent leur création : une souscription nationale est lancée pour lui ériger un monument. C’est en 1896 que fut inauguré celui-ci, surmonté d’un buste, copie d’un modèle de Giuseppe Ceracchi, sur lequel on peut lire de nombreuses et souvent longues citations, dont Des lois et non du sang.


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