PLEYEL Famille

Père Lachaise - 13ème division / cimetière de Laeken de Bruxelles
dimanche 23 février 2014
par  Philippe Landru

Ignace PLEYEL (1757-1831) se révéla très tôt comme un musicien talentueux. Elève de Joseph Haydn, il devint maître de musique et chef d’orchestre à la cour du Prince Esterhazy à Eisenstadt, et fit de nombreux voyages à travers l’Europe, au cours desquels il rencontra les principaux acteurs de la vie musicale. En 1783, Ignaz Pleyel — dont le prénom fut francisé en « Ignace » après être devenu français —, arriva à Strasbourg pour assister Franz-Xavier Richter, maître d’orchestre de la cathédrale depuis 1769, avant de lui succéder en 1789. Il devint un des musiciens français les plus populaires et les plus joués, compositeur prolifique à l’œuvre abondante : quarante et une symphonies, six symphonies concertantes, soixante-quatre duos, deux opéras, et de très nombreux octuors, septuors, quintettes ou quartettes.

Les troubles politiques de la Révolution le poussèrent à l’exil en Angleterre, mais fut sollicité de nombreuses fois pour composer ou jouer des hymnes lors de fêtes révolutionnaires. On dit même qu’il aurait prêté main forte à Rouget de Lisle pour composer La Marseillaise… En 1797, il installa dans le quartier de la Chaussée d’Antin une boutique d’éditions musicales, puis lança en 1807 la célèbre fabrication des premiers pianos Pleyel. En 1824, il confia l’entreprise à son fils Camille qui poursuivait alors une carrière de concertiste.

Il repose dans la 13ème division du Père Lachaise, sous un petit obélisque. Sa tombe fut restaurée en 2009. Son épouse se trouve également dans cette division, mais dans une autre tombe, en face de la sienne.

Camille PLEYEL (1788-1855) fut un compositeur moins prolifique que son père, mais il fut un concertiste de talent remarqué à la Cour d’Angleterre. Il voyagea énormément en Europe, rendant visite aux autres grands facteurs, notamment Broadwood et Erard, qui furent avec Pleyel les pionniers dans la fabrication de pianos. Camille impulsa à la maison une nouvelle dynamique et lui apporta une renommée internationale. Très vite il s’entoura de musiciens qui suivirent de près la conception des pianos et exportèrent le nom de Pleyel — véritable « marque » — dans le monde entier. Il accorda une attention extrême au perfectionnement de ses instruments, en réponse aux exigences des compositeurs qui souhaitaient des sonorités puissantes et riches. Il joua en particulier un rôle notable dans la carrière de Frédéric Chopin.

Dans les années 1830, il créa deux salles de concerts (dont celle qui porte toujours son nom).

Camille repose également dans la 13ème division du Père Lachaise, dans un tombeau contiguë à celui de son père.

Il fut entre 1831 et 1836 l’époux de Marie MOKE (1811-1875), considérée comme l’un des meilleurs pianistes de son temps. Avant d’épouser Camille, elle avait été fiancée avec Hector Berlioz. Elle fit des tournées en Angleterre, en Autriche et en Russie, puis enseigna son art au Conservatoire royal de Bruxelles à partir de 1848. Elle mourut dans la capitale belge et repose dans un tombeau du cimetière de Laeken de Bruxelles. Ce tombeau, réalisé par des collègues du Conservatoire, fut réalisé par le sculpteur brugeois Henri Pickery, d’après le mausolée de Canova pour Vittorio Alfieri. Il fut restauré en 1986.


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