Montparnasse (75) : tombeaux remarquables de la 8ème division
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Cet article n’est pour l’instant qu’une ébauche. A terme, il ressemblera à ce que j’ai réalisé pour le cimetière de Passy, c’est-à-dire une présentation à visée exhaustive du cimetière. Le cimetière Montparnasse est, bien plus que le Père Lachaise encore, le cimetière français le plus densément peuplé en célébrités. On peut sans exagérer considérer qu’une tombe sur quatre possède une personnalité (la plupart sont aujourd’hui totalement ignorées). Il s’avère que tous les sites -nombreux- qui s’intéressent au cimetière recopient tous les mêmes listes. Dans l’attente prochaine d’un ouvrage fort attendu sur le cimetière qui, j’en suis certain, fera référence (à ce jour, il n’existe quasiment rien sur le second cimetière de Paris !), j’en suis arrivé à la nécessité de faire progressivement ces fiches.
La raison en est simple : on n’arrête pas d’inhumer à Montparnasse, mais j’aimerai conserver la distinction entre les « incontournables » (qui possèdent leur fiche individuelle) et les autres personnalités, plus méconnues, mais qui intéressent toujours une partie du public. Jusqu’à présent, je ne savais pas comment faire leur fiche. Les articles de ce type y pourvoiront donc, et seront progressivement complétés, à la fois par les nouvelles entrées, mais également par l’élaboration des petites biographies des anciens.
Je possède les photos de toutes les tombes sous-citées, il est donc inutile de me les faire parvenir. En revanche, c’est avec joie que j’accueillerai vos commentaires et corrections (il y en aura forcément : tombes disparues, tombes manquantes, oeuvres disparues, confusion de divisions -très classique pour certaines parties du cimetière-...).
On pourra consulter au préalable l’article de présentation générale du cimetière, qui dresse également la liste des principales célébrités du lieu, toutes divisions confondues.
LES PERSONNALITÉS
ALEKHINE Aleksandr
BAKHTIAR Shapour
BAUDRILLARD Jean
CHAPIER Henry
DAVIOUD Gabriel
DÉON Michel
FALCON André
LEPIC Charles
LOCKWOOD Didier
MALRAUX Florence
MOUNET-SULLY
ROSSIF Frédéric
TZARA Tristan
VARSANO Daniel
ZADKINE Ossip
... mais aussi
Le comédien Jean ANGELO (Jean Barthélémy : 1888-1933).
L’écrivain Charles ASSELINEAU (1820-1874), dont la tombe semble avoir été reprise.
Le bibliothécaire, glyptographe et membre de l’Institut Ernest BABELON (1854-1924).
L’aviateur Maurice BALAZUC (1886-1934).
le dramaturge et librettiste Charles-Augustin BASSOMPIERRE dit SEWRIN (1771-1855), inhumé dans la chapelle Griveau.
Le diplomate et politicien Gaston BERGERY (1892-1974).
Laure-Charlotte BERNARD de la GRAVE (1818-1884), gouvernante de la famille d’Orléans, dont la tombe semble avoir été reprise.
Le peintre et membre de l’Institut Jean BERTHOLLE (1909-1996).
L’économiste Jérôme-Adolphe BLANQUI (1798-1854).
L’archéologue et membre de l’Institut Maxime COLLIGNON (1849-1915), qui repose dans la tombe Goumy Meunier.
Le politicien Claude Anthime CORBON (1808-1891).
L’hydrographe et membre de l’Institut Pierre DAUSSY (1792-1860).
L’écrivain Joachim DURANDEAU (1835-1915).
Le général Phocion EYNARD (1796-1861), dont la tombe semble avoir été reprise.
L’architecte Jean-Baptiste Honoré FERAUD (1816-1884).
Le peintre Jean FORGES (1916-1995).
L’helléniste et membre de l’Institut Paul GIRARD (1852-1922). Avec lui repose son beau-père Benjamin Constant Martha.
Le peintre Claude GOMOND (1927-1996).
Le ministre Antoine Florent GUILLAIN (1844-1915)
Le peintre et membre de l’Institut François Joseph HEIM (1787-1865).
L’architecte Ferdinand HERTEMATTHE (1819-1889).
Le sinologue et membre de l’Institut Léon HERVEY de SAINT-DENIS (1822-1892).
Elisabeth HIJAR (Elisabeth de Faucigny-Lucinge : 1900-1990), qui fut directrice du théâtre Edouard VII.
Le peintre Jacques LAGRANGE (1917-1995).
Le diplomate Théodore de LAGRENÉ (1800-1862), dont la tombe fut reprise en 1988.
Le peintre André-Hubert LEMAITRE (1886-1965).
Le député François Benjamin LEVRAUD (1774-1855), dont la tombe semble avoir été reprise.
Le Compagnon de la Libération Jean-Pierre LEVY (1911-1996).
Le député et ancien gouverneur des colonies Fernand LÉVECQUE (1852-1947), dont la tombe est en reprise.
Le chimiste et membre de l’Institut Léon LINDET (1857-1929).
Le sculpteur espagnol Baltasar LOBO (1910-1993), dont une des sculptures est placée sur sa tombe.
Le militant et historien polonais Feliks MANTEL (1906-1990).
Le statuaire Jean-Esprit MARCELLIN (1821-1884), sous un médaillon en marbre par lui-même.
L’éditeur Charles MARPON (1838-1890)
Le moraliste et membre de l’Institut Benjamin-Constant MARTHA (1820-1895), qui repose avec son gendre Paul Girard.
Le chimiste Edme-Jules MAUMÈNE (1818-1898).
le statuaire Michel Louis Victor MERCIER (1810-1894).
Le peintre et architecte Pierre MYASSARD (1908-1994). Il repose dans le même caveau que Jules Verdier.
Le peintre Jean POUGNY (Ivan Albertovich Puni : 1892-1956).
Le critique d’art et politicien Antonin PROUST (1832-1905), sous un buste en bronze.
Le Compagnon de la Libération André RONDENAY (1913-1944).
Louis SIMON-JUQUIN (1869-1936), maire du VIème arrondissement de Paris.
Le critique littéraire et homme de lettres Louis SOLER (1937-2003).
Jeanne SULLY (1905-1995), fille de Mounet-Sully, de la Comédie française.
L’accordéoniste Freddy VANDER.
Le peintre Jules VERDIER (1862-1926). Il repose dans le même caveau que Jean Pougny.
Les peintres Edmond (1813-1891) et Marie (1856-1943) WAGREZ.
Curiosités
C’est dans cette division du cimetière que se trouvait la fosse destinée à accueillir les corps des condamnés à mort entre 1824 (fermeture du cimetière Sainte-Catherine où ils étaient déposés) à 1886 (ouverture du carré des suppliciés du cimetière parisien d’Ivry). C’est ainsi que cette division accueillit, parmi d’autres condamnés :
- la petite colonne des Quatre sergents de la Rochelle. En 1822, quatre militaires du 45eme régiment de ligne de la Rochelle furent guillotinés en place de Grève à Paris. Les sergents Bories, Goubin, Pommier et Raoulx avaient été arrêtés le 19 mars et condamnés à mort le 5 septembre, accusés d’appartenir à une organisation politique secrète, la Charbonnerie, complotant contre le régime de Louis XVIII. Cette exécution provoqua l’émoi de l’opinion publique, choquée par la sévérité des juges. Les journaux libéraux et les jeunes artistes romantiques dénoncèrent le sort fait à de simples militants devenus des martyrs. Ils furent inhumés dans le vieux cimetière Sainte-Catherine. Réhabilités en 1830, leurs restes furent transférés ici à l’écart de la fosse anonyme des suppliciés, et placés sous une colonnette sur laquelle sont inscrits leurs identités.
- Le 28 juillet 1835, Giuseppe Fieschi (1790-1836) avec quelques
complices, tenta d’assassiner le Roi Louis-Philippe pendant la revue de la garde nationale, le jour anniversaire de la Révolution de 1830. Il mit en place une « machine infernale » (une mitrailleuse alignant 25 canons de fusils) et la fusillade causa 18 morts : si miraculeusement, le roi n’eut qu’une éraflure au front, le maréchal Mortier fut tué sur le coup. Blessé par son dispositif, Fieschi fut arrêté quelques minutes après l’attentat. Jugé et condamné pour régicide, il fut guillotiné et ses restes furent déposés dans la fosse des suppliciés. Sa tête fut étudiée par des médecins et peinte par Jacques Raymond Brascassat. Aucune trace de sa présence ici évidemment.
- La machine infernale
- Le 28 juillet 1835, Giuseppe Fieschi (1790-1836) avec quelques
complices, tenta d’assassiner le Roi Louis-Philippe pendant la revue de la garde nationale, le jour anniversaire de la Révolution de 1830. Il mit en place une « machine infernale » (une mitrailleuse alignant 25 canons de fusils) et la fusillade causa 18 morts : si miraculeusement, le roi n’eut qu’une éraflure au front, le maréchal Mortier fut tué sur le coup. Blessé par son dispositif, Fieschi fut arrêté quelques minutes après l’attentat. Jugé et condamné pour régicide, il fut guillotiné et ses restes furent déposés dans la fosse des suppliciés. Sa tête fut étudiée par des médecins et peinte par Jacques Raymond Brascassat. Aucune trace de sa présence ici évidemment.
Cette division abrite la dernière demeure du républicain Denis Dussoubs (1818-1851). Après avoir participé à la révolution de 1848, il s’opposa au coup d’Etat de 1851 : il revêtit l’écharpe tricolore de son frère député socialiste pour se rendre sur la barricade de la rue Montorgueil à Paris. S’avançant seul et désarmé face à la troupe pour convaincre les soldats de se rallier à la République, il y mourut d’une balle de fusil. Il devint ainsi, à l’instar de Baudin ou plus tard de Victor Noir, un martyr républicain et c’est en tant que tel que son tombeau est connu.
A l’origine s’y trouvait un buste désormais disparu. Sur la stèle, un bas-relief en bronze représente au centre, une barricade ; à droite, Dussoubs, debout, étendant la main droite dans la direction d’un peloton de soldats qui le mettent en joue ; à gauche, un officier, le sabre levé, commande l’exécution ; au second plan, près de Dussoubs, un soldat, muni d’une lanterne, éclaire la figure du combattant afin qu’on le puisse viser sûrement. Cette clarté permet de lire le nom de la rue « Mauconseil ». Une couronne de laurier et une palme en bronze sont fixées dans la stèle au-dessus du bas-relief. Sur la face postérieure du monument, ces mots : « Je meurs avec la République, ce fut sa dernière parole (Victor Hugo, Histoire d’un crime). L’ensemble des ornements de ce tombeau, élevé au moyen d’une souscription démocratique en 1880, fut réalisé par le sculpteur Capellaro.
- Les éléments artistiques
- Une femme assises sculptée à l’intérieur de la chapelle Bliaux.
- Un petit médaillon d’enfant en bronze (Chiffe) par Paul Bartholomé.
- Un petit médaillon en bronze sur la tombe du résistant Tony Herbulot par Michel O’Tison.
- Un Christ en bronze sur la tombe Vinaver.
- Un médaillon en marbre sur la tombe Paugoy.
- Le buste en bronze de Josime Levasseur semble avoir disparu avec la tombe.
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