RUEIL-MALMAISON (92) : ancien cimetière
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Rueil avait à l’origine son cimetière situé autour de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul. Transféré une première fois en 1793 à l’extérieur du bourg, il fut décidé en 1828 un dernier déplacement. L’opération commença en 1836 et le cimetière fut ouvert à la fin de 1837. Une extension décidée en 1862 l’amena à ses limites actuelles.
Devant la croissance de la ville, un nouveau cimetière (Bulvis) fut aménagé dans le quartier de Buzenval. Un petit guide, disponible à la conservation, a été réalisé et est bien pratique pour localiser les tombes dignes d’intérêt.
Curiosités
Le tombeau des enfants de la reine Marie-Christine d’Espagne, veuve de Ferdinand VII, qu’elle eut d’un second lit avec le duc de Riansarès. Un bloc de marbre portant leurs médaillons est surmonté d’une statue qui n’est pas sans rappeler la statue de la liberté.
Un monument aux victimes de la catastrophe de 1873, due à deux explosions consécutives causées par une manipulation de pétrole, et qui fit 8 victimes et 42 blessés.
Un monument aux victimes du feu d’artifice de 1903 qui tua deux enfants.
Un monument aux victimes de l’incendie du Sélect le 30 août 1947. Le cinéma Select prit feu lors de la projection du film « Etoiles sans lumière » avec Edith Piaf. Il fit 89 victimes dont Jean Le Coz, un sauveteur qui par trois fois revint dans le brasier pour sauver des vies, et qui est également inhumé dans ce cimetière. L’émotion fut vive dans toute la France. A l’image d’autres événements similaires (comme l’incendie en 1970 du 5/7, une discothèque de Saint-Laurent-du-Pont (69), qui avait fait 146 morts), l’incendie du Select fut un cas d’école pour la formation des unités de pompiers en France. Les victimes sont inhumées dans deux tombes.
Un monument aux victimes de Riva-Bella, noyée le 18 juin 1955 lors d’une promenade en bateau tombé en panne au large de cette commune du Calvados. Toutes les victimes appartenaient au personnel d’une entreprise de la ville.
Une belle pleureuse datant de 1935, œuvre de Paul Hamann, sur la tombe d’Eugénie Jalbergue.
D’une guerre à l’autre, les styles différent mais les morts pour la France peuplent les cimetières.
Célébrités inhumées : les incontournables...
Julien DUVIVIER
Jacques FAIZANT
Léon VANNIER
... mais aussi
Pierre-Antoine ALCOVER (1893-1957) : acteur français, il tourna entre les années 20 et les années 40 avec les plus grands de son époque (Lherbier, Clair, Duvivier, Grémillon, Fritz Lang ou Autant-Lara). On le vit en particulier dans Un carnet de bal (Duvivier), Liliom (Fritz Lang) ou Drôle de drame (Marcel Carné). Il repose auprès de son épouse, Gabrielle COLONNA ROMANO (appelée également de son nom d’épouse) (1888-1981), qui fut sociétaire de la Comédie française, et qui mena une carrière théâtrale de tragédienne dès 1905.
Alfred CRAMAIL (1834-1907) : historien local, il présenta dans ses ouvrages et ses articles l’histoire de Rueil et de sa région.
Amédée DUFAURE (1851-1915) qui occupa des fonctions diplomatiques avant de devenir, de 1889 à 1893, un député conservateur de la Seine-et-Oise. Il était le fils de l’ancien président du Conseil et académicien français Jules Dufaure. Dans ce même tombeau repose Alix DUFAURE-BENICHOU (1935-2012), journaliste de mode qui travailla pour le magazine féminin Marie Claire. D’un premier mariage, elle eut deux enfants dont l’acteur Vincent Lindon. Elle épousa ensuite Pierre Bénichou.
Charles GOBIN (+1907) : artiste du palais royal, il légua sa fortune à l’Association de Secours Mutuel des Artistes Dramatiques. Sa tombe possédait un buste en bronze offert par cette association, mais il semble avoir disparu.
le peintre Jules GUÉRIN (1882-1932).
l’historien Lucien JERPHAGNON (1921-2011), spécialiste de la philosophie grecque et romaine.
Prudent NÉEL (1832-1906) : directeur de l’école de garçons de Rueil, il mit au point une méthode de lecture réputée qui porte son nom.
Victor OSSART (1832-1913) : éditeur de cartes postales, il fut l’un des cofondateurs des éditions Ossart et Capelle.
Pierre PATOUT (1879-1965) : architecte français, il aménagea trois paquebots (dont le Normandie), accordant une large place au arts décoratifs. Il créa ce que l’on appela le style « Paquebot » qu’il appliqua à divers édifices à Paris et dans la région. On lui doit également la bibliothèque municipal de Tours ainsi que le pavillon de la France à l’exposition Universelle de New York en 1939. Il fut en outre le concepteur des boutiques du caviste Nicolas.
Le carrossier Marcel POURTOUT (1894-1979), qui fut le fondateur de la Carrosserie Pourtout (laquelle présenta au Salon un grand nombre d’automobiles à l’époque des pionniers) et le maire de la commune de Rueil-Malmaison pendant presque 30 ans, de 1941 à 1971, avec une interruption de 1944 à 1947.
Liliane SARAZIN (1933-1977), qui fut championne de France de Tir à l’Arc en 1976.
Noël VARIN (1784-1867) : général de l’armée d’Egypte, il se faisait appeler « Varin bey ». Il participa également aux campagnes d’Italie, d’Espagne et d’Allemagne. Sa sépulture est entretenue par le Souvenir Français.
Henri VIGNAL (1870-1947) : propriétaire de trois cinémas à Rueil, il fonda l’Entraide du cinéma et des spectacles.
Merci à Nicolas Badin pour la photo Jerphagnon.
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