CABRIS (06) : cimetière
par
Le cimetière de Cabris est divisé en deux parties : la minuscule partie ancienne se trouve juste derrière l’église : la vue y porte loin, jusqu’à la mer.
En 1933 (comme le rappelle une plaque) fut ouverte une extension en contrebas de l’église mais séparée de la partie ancienne par un fort dénivelé : l’ancien cimetière est donc séparé du « nouveau » par un surplomb armé de lourds contreforts.
Curiosités
Peu de choses, sinon une stèle d’inspiration précolombienne.
Célébrités : les incontournables...
... mais aussi
Pierre GREBER (1896-1965) : fils d’Albert Gréber et le neveu de Charles dont il reprit la Manufacture de grès artistiques de Beauvais en 1933. Avant guerre, ses pièces étaient très inspirées de la production de Charles mais avec des émaux plus brillants que ceux de son oncle. Après guerre, les pièces aux émaux toujours très brillants furent plus personnelles. Vers 1950, il se tourna vers les grès d’aspect métallique. Il quitta l’entreprise en 1961 et l’année suivante, la Manufacture Gréber ferma définitivement [voir aussi : les Gréber, une famille de céramistes].
Pierre HERBART (1903-1974) : romancier et essayiste, lié à Gide qu’il rencontra en 1928 et avec lequel il voyagea en U.R.S.S. en 1936, après avoir dirigé la revue Littérature internationale à Moscou. Il rompit avec le communisme après s’être rendu en Espagne durant la guerre civile. Résistant, il participa sous le nom de Le Vigan, à la mise en place d’un réseau qui aidait les jeunes hommes à fuir le STO, et collabora à différentes revues résistantes. Il participa à la création de Défense de la France, qui devint France Soir. Enfin, on le chargea, en 1944, d’organiser la libération de Rennes, en arrêtant le préfet pour y installer son successeur. À la libération, Albert Camus l’invite à participer à Combat. Il mourut oublié à Grasse : d’abord jeté à la fosse commune, il fut finalement enterré à Cabris.
Jules MOCH (1893-1985) : Député socialiste anticonformiste (1928-1936, 1937- 1940), il fit partie des quatre-vingts parlementaires à voter contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il rejoignit De Gaulle en 1942 et devint membre de l’Assemblée consultative d’Alger. Député de 1946 à 1958 et 1962 à 1967, il fut huit fois ministre (Intérieur, Travaux publics, Économie nationale ou Défense) sous la IVe République. En tant que ministre de l’Intérieur en 1947, il fut confronté aux grèves organisées par la CGT en novembre 1947 et il mena une grande répression. Les communistes en gardèrent contre lui un profond ressentiment. Issu de la génération socialiste qui fut marquée par la guerre froide et les combats anti-communistes, Jules Moch prit une position hostile à l’Union de la gauche, et pour ces raisons démissionna du Parti socialiste le 1er janvier 1975. Il fut une des personnalités politiques les plus importantes du XXe siècle. Sa tombe est particulièrement discrète, et rien n’y rappelle ses fonctions.
Commentaires