SAINT-GENGOUX-DE-SCISSÉ (71) : cimetière
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Entouré de toutes parts par les vignes du Mâconnais, le minuscule cimetière de Saint-Gengoux-de-Scissé abrite la dernière demeure de la chanteuse Lys GAUTY (Alice Gauthier : 1900-1994).
Je vous parle d’un temps, évidemment... Issue d’un milieu modeste, elle fut vendeuse avant de tenter sa chance, sur scène, en amateur, dans un répertoire plus ou moins d’opéra.
Elle enregistra son premier disque en 1929 et devint une vedette dès 1933, se produisant au cours des années 30, dans les grandes salles parisiennes, comme l’ABC, l’Empire et le Théâtre des Champs-Elysées. Elle interpréta Kurt Weill, ce qui lui valut le Grand Prix du Disque en 1933. Son plus grand succès, à n’en pas douter, fut Le Chaland qui passe, version française de la chanson italienne Parlami d’amore Mariu, chantée par Vittorio de Sica.
Le succès fut si grand, l’interprétation si émouvante, que Jean Vigo n’hésita pas à en faire la chanson-thème de son film, L’Atalante.En 1938, Lys Gauty joua au cinéma, en vedette, dans La Goualeuse de Fernand Rivers.
Elle fut la première à enregistrer des chansons de Joseph Kosma et Jacques Prévert, dont Deux escargots s’en vont à l’enterrement (1941). Durant l’occupation, elle continua de chanter et d’enregistrer. Sa participation à des émissions de Radio-Paris et une tournée en Allemagne en juillet 1942, avec Fréhel, Raymond Souplex et l’orchestre de Raymond Legrand, devant les expatriés du S.T.O. et les prisonniers français, lui valurent à la Libération, une interdiction d’exercer pendant quatre années. Elle s’installa à Monte-Carlo et interpréta les premières chansons de son nouveau pianiste, Léo Ferré.
Elle abandonna le métier dans les années 50, sans avoir réussi à revenir sur le devant de la scène. Elle repose dans ce village car elle y possédait une maison où elle séjournait régulièrement.
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