ÉLUARD Paul (Eugène Grindel : 1895-1952) et Nusch (Maria Benz : 1906-1946)

Père-Lachaise - 97ème division
vendredi 2 août 2013
par  Philippe Landru

Avec un père comptable aux affaires prospères, le jeune Eugène Grindel multiplia les voyages et étudia dans des établissements de renom. Lorsque sa santé se fit précaire, il rallia le sanatorium de Davos, où il fit la rencontre de Helena Dimitrievnia Diakonova, dite Gala, qui devint son épouse. Source d’inspiration intarissable, Eugène Grindel composa alors ses premiers poèmes. Il emprunta dès lors le nom de sa grand-mère maternelle, s’appelant désormais Paul Eluard, un nom plus évocateur, semble-t-il. C’est alors que les rencontres foisonnent : Breton, Aragon, Ernst, Man Ray, Magritte… S’ensuit l’adhésion au mouvement artistique dadaïste avant que ne vienne le temps du surréalisme, mouvement artistique initié en compagnie de son ami André Breton. Paul Eluard se voua à une lutte inlassable contre le conformisme, donnant naissance à quelques jeux de langage, militant surtout. Chantre et activiste de la Résistance, il ne cessa par la suite de s’engager dans des causes sociales. Ses œuvres fascinent, teintées d’amour et de souffrance, le tout bercé par des images énigmatiques. Lorsque Gala le quitta pour Dali, la rupture lui fut douloureuse. Mais le poète s’évertua à utiliser ses déboires amoureux pour parfaire son art et s’adonner de plus belle à la poésie. Artiste majeur, les poèmes de Paul Eluard sont considérés comme de véritables chefs-d’oeuvre.

Il repose en bordure de la 97ème division, au milieu des cadres du PCF.

A quelques encablures de sa tombe, dans la division la plus provinciale du Père Lachaise (84ème) repose celle qui fut sa seconde épouse : Nusch ELUARD (Maria Benz : 1906-1946). Comédienne allemande, elle s’installa à Paris où elle devint un modèle et une égérie des surréalistes. Elle quitta Man Ray pour Eluard. Durant la guerre, elle assista Paul dans ses activités de résistance. Elle mourut subitement d’une attaque cérébrale dans la rue, laissant Paul Éluard anéanti pendant plusieurs mois.

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Ancienne tombe

Avec elle repose Cécile Eluard-Boaretto (1918-2016), fille unique de Paul et de Gala Dali.


Source : Evene


Commentaires

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ÉLUARD Paul (Eugène Grindel : 1895-1952) et Nusch (Maria Benz : 1906-1946)
mercredi 30 mai 2018 à 18h37 - par  Frédéric Petit

La tombe de Nush Éluard a été refaite depuis votre article ; la stèle, plus grande, porte maintenant l’inscription suivante :
« Nush Eluard / (1906-1946) / Vingt-huit novembre mil neuf cent quarante-six / Nous ne vieillirons pas ensemble. / Voici le jour / En trop : le temps déborde, / Mon amour si léger prend le poids d’un supplice. / Paul Eluard »
Suivi de :
« Cécile Éluard-Boaretto / 1918-2016 » (Cécile était la fille unique de Paul Éluard et de Gala Dalí.)

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ÉLUARD Paul (Eugène Grindel : 1895-1952) et Nusch (Maria Benz : 1906-1946)
lundi 5 août 2013 à 09h46 - par  PPierre Kobel

Monsieur Landru, merci de cette notice accordée à Nusch Éluard qui eut effectivement une place primordiale dans l’œuvre de son mari. Une petite correction : c’est Paul Éluard qui présenta Nusch à Man Ray. Ce dernier fit une série de nus de Nusch, photos qui restent célèbres, et elle fut un de ses modèles importants avec Kiki de Montparnasse et Lee Miller.

Pour mieux connaître Nusch on peut lire :
Nusch, portrait d’une muse du Surréalisme, Chantal Vieuille avec un texte de Timothy Baum sur les collages de Nusch et des photographies de Man Ray, Lee Miller, Dora Maar, Roland Penrose, Brassaï, éditions Artelittera, Paris, 2010