AUTOUILLET (78) : cimetière
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Petit quadrilatère entouré de ses murs à l’extérieur du village, le cimetière d’Autouillet n’en contient pas moins quelques tombes qui attireront le taphophile.
Ici furent inhumés :
le général Louis, baron d’ORDONNEAU (1770-1855), qui fit toutes les campagnes de la Révolution aux armées du Nord, de Sambre-et-Meuse, des côtes de Brest et de Cherbourg, des Alpes, d’Italie, de Naples et Gallo-Bataves. Employé à l’armée de Catalogne de 1808 à 1813, il s’y distingua encore au siège de Tarragone et aux affaires du col d’Ordal et de Villafranca. Son nom figure sur l’Arc de Triomphe. Dans ce tombeau repose également Louis Amédée comte de la Tour du Pin (+1856). Cette tombe, dont la plaque est détachée, mériterait une réfection.
Dans une double tombe reposent plusieurs membres éminents d’une même famille, à savoir :
- Jacques Debré (1885-1969), fils du rabbin Simon Debré, et donc frère du médecin Robert Debré : on consultera l’article consacré à cette famille pour plus de détails. Leur soeur, Claire Debré, avait épousé le chirurgien Anselme Schwartz, ce qui explique la présence des suivants,
- Laurent SCHWARTZ (1915-2002), qui fut l’un des grands mathématiciens français du XXe siècle, le premier à obtenir la médaille Fields, en 1950, pour ses travaux sur la théorie des distributions. Ancien élève de l’École normale supérieure, il fut pendant de nombreuses années professeur à l’École polytechnique. Intellectuel engagé, il se distingua par ses nombreux combats politiques : anticolonialiste et internationaliste, il s’opposa à la guerre d’Algérie.
- Yvonne Berr (1917-2001) : épouse de Daniel Schwartz, elle était la fille de Raymond Berr (1888-1944), ingénieur du corps des Mines et vice-président de l’entreprise Kuhlmann, et donc la soeur d’Hélène Berr (1921-1945), auteur d’un Journal relatant sa vie de 1942 à 1944, publié pour la première fois en 2008. Le père et la fille moururent en déportation.
- Daniel SCHWARTZ (1917-2009) : statisticien français de grand renom, il introduisit les méthodes de la statistique dans le monde médical français. Il fut chef des services statistiques à l’Institut Gustave-Roussy et maître de recherches à l’INSERM de 1959 à 1962 avant de devenir directeur de recherche à l’Institut national d’hygiène. Il fonda le Centre d’enseignement de la statistique appliquée à la médecine et à la biologie médicale.
- Marc-André SCHWARTZ (1943-1971) : fils de Laurent, il fut enlevé par un commando de l’OAS, et passa deux jours en captivité. Le choc fut terrible pour le jeune homme, d’autant plus que des rumeurs commencèrent à courir juste après sa libération sur le fait qu’il avait lui-même orchestré son enlèvement. Il finit par se suicider par balle, après plusieurs tentatives de suicides ratées.
Derrière la tombe Schwartz se trouve également une tombe de la famille Monod.
A été inhumé dans ce cimetière depuis la parution de l’article :
le compositeur Hugues LE BARS (+2014)
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