ALENÇON (61) : cimetière Notre-Dame
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Il y avait avant la Révolution, ou plus exactement avant le XIXe siècle, quatre cimetières à Alençon. Un autre cimetière Notre-Dame existait naguère dans le centre-ville, mais il fut désaffecté à la fin du XVIIIe siècle. Une délibération du Conseil municipal décida en 1806 la création de l’actuel cimetière Notre-Dame. Il ne vit le jour que quelques années plus tard.
Malgré la relative monumentalité de certains de certains tombeaux, c’est sans doute l’un des plus tristes cimetières urbains qu’il m’ait été donné de voir : une allée centrale délimite la partie contemporaine, sans aucun charme, de la partie ancienne. Dans cette dernière, la quasi totalité des tombeaux est devenue illisible. On dirait en réalité qu’il n’y a jamais eu aucune politique menée d’une quelconque conservation du patrimoine funéraire, ni pour le faire disparaître (beaucoup de tombeaux possèdent encore leur grilles d’entourage, il ne semble pas y avoir eu de reprises sauvages...), ni pour le mettre en valeur. Ajoutons à ce tableau pathétique l’absence quasi totale de végétation (à l’exception d’une petite parcelle dans la partie ancienne).
Célébrités : les incontournables...
Aucun
... mais aussi
Le général Jean-Pierre François BONET (1768-1857) : officier dans l’Armée du Nord, il fut blessé en 1793 à Hondschoote et perdit l’œil gauche. Il combattit en Allemagne jusqu’en 1800, puis commanda les troupes de débarquement à Brest en 1805. Il combatit à Burgos, en Espagne, et devint gouverneur de Santander. En 1813, il fut avec la Grande Armée en Allemagne à Lützen, à Bautzen et à Dresde où il finit la campagne comme prisonnier de guerre. Il fut commandant de plusieurs places en France à la fin de l’Empire. En 1832, il combattit encore les insurgés en Vendée. Il devint Pair de France et sénateur sous le Second empire. Son nom figure sur l’Arc de Triomphe de l’Étoile. Sa sépulture, un obélisque, est encadrée de boulets de canon.
Le général Pierre MAUPETIT (1771-1811), qui se distingua particulièrement à Marengo, Wertingen, Austerlitz et Iéna. Il chargea à de nombreuses reprises et fut plusieurs fois blessé. Fait baron de l’Empire en 1808, il fut nommé ensuite en Espagne, où il mourut des suites des blessures qu’il reçut. Il repose sous une tombe refaite par le Souvenir Napoléonien.
L’architecte Albert MEZEN (1869-1947), qui laissa plusieurs de ses oeuvres à la ville (Hôtel des Postes...).
Léon de la SICOTIÈRE (1812-1895) : avocat de formation, il entra en politique et fut élu député de l’Orne en 1871. Bibliophile et collectionneur, il se passionna pour l’histoire et rédigea de nombreux ouvrages d’érudition, en particulier concernant la chouannerie normande (bien moins connue que celle de Bretagne mais cependant notable). Il fut le fondateur de plusieurs sociétés savantes, dont la Société d’horticulture en 1847, et le Musée des beaux-arts et de la dentelle d’Alençon en 1857. En 1894, l’Institut le nomma membre correspondant en attendant l’admission complète qu’il n’obtint jamais, étant mort au début de l’année suivante.
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