LA ROCHELLE (17) : cimetière Saint-Eloi
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Cimetière non traité de manière exhaustive
Le cimetière Saint-Eloi a été créé en 1794, pour remplacer les huit cimetières qui se trouvaient alors dans l’enceinte de la ville. Au départ simple pré, plusieurs fois agrandi au cours du siècle, Saint-Eloi a fait l’objet de travaux d’aménagement à partir à partir des années 1830, avec le percement d’allées et la plantation d’ormeaux. Une caractéristique de Saint-Eloi est qu’il ne possède pas, malgré son ancienneté, d’espaces réservés aux différentes religions, ce qui témoigne de la bonne entente entre les communautés catholique et protestante de la ville à la fin du XVIIIe siècle.
Si un grand nombre de personnalités "locales" s’y trouvent, le plus grand cimetière de La Rochelle n’abrite aucune célébrité notable. C’est au fond du cimetière que l’on trouvera la partie la plus romantique du lieu.
[mauve fonce]Curiosités[/mauve fonce]
Une très belle statue de soldat sur la tombe Chasseriaud-Dumerc.
A voir : l’épitaphe d’henri Muvozorins (+1926) qui résume sa conviction de libre-penseur :
En quittant ce bas-monde, je descends dans cette tombepour y demeurer dans l’éternitéJ’emporte avec moi les plus sincères regrets de ma digne et noble épouse.Le paradis, le purgatoire, l’enfer, tout est sur la terre une fois dedansNous sommes dans le néant, nous ne sommes plusqu’une chaire de vers qui nous réduisent en poussière.Vouloir dire le contraire serait téméraire et imaginaire.Cette épitaphe est pure et sans tâche.Elle est l’oeuvre de ma composition et défie toute contradiction.
Une tombe sur laquelle se trouve un arbre généalogique permet d’identifier la dernière demeure de l’une des trisaïeules d’Antoine de Saint-Exupéry, Suzanne Green de Saint-Marsault (1766-1825). Elle était l’épouse du comte Georges Alexandre Césarée de Saint-Exupéry, qui repose au Père Lachaise.
[mauve fonce]Célébrités : les incontournables...[/mauve fonce]
Aucune
[mauve fonce]... mais aussi[/mauve fonce]
Le naturaliste Charles Edouard BELTREMIEUX (1825-1897). Membre de la
Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure en 1846, il en prit la direction en 1871 et contribua considérablement à son développement. Il fut l’adjoint de Charles Marie d’Orbigny, conservateur du muséum régional et lui succéda en 1854 ; dirigeant l’établissement après sa fusion, en 1895, avec le muséum de Clément Lafaille. Il fut maire de La Rochelle de 1871 à 1874 puis de 1876 à 1879.
Le Compagnon de la Libération André CANTÈS (1906-1982). Engagé dans
l’aviation, il refusa la défaite en juin 1940, vola un avion à Saint-Jean-d’Angély, et avec 19 passagers , atterrit en Angleterre où il s’engage adans les Forces françaises libres. Il participa à tous les combats sur le front d’Afrique : opération "Menace" devant Dakar, Cameroun et Gabon jusqu’en novembre 1940. Il combattit ensuite au Moyen-Orient, fut plusieurs fois blessé et perdit une jambe, mais continua à effectuer des missions de guerre.
L’ingénieur Marcel DEFLANDRE (1901-1944), directeur du Stade rochelais en
1941, qui rejoignit le mouvement de résistance Honneur et Patrie. Il prit part au parachutage réalisé dans le nord du département et devint responsable du secteur OCM de La Rochelle et de l’approvisionnement en carburants des groupes de résistance. Arrêté par la Sipo-SD, pour « aide à l’ennemi », torturé à la Rochelle, il fut fusillé au camp de Souge en 1944. Il a donné son nom au principal stade de la ville de La Rochelle.
Le caveau de famille DESSALINES D’ORBIGNY
Le général Charles Léon DUMONT (1806-1889), ancien commandant des troupes françaises stationnées dans les Etats pontificaux. Il fit construire la chapelle de Saint Maurice à la mémoire des héros de la guerre de 1870-1871.
Louis-Benjamin FLEURIAU de BELLEVUE (1761-1852) : issu d’une
famille d’armateurs rochelais qui étaient propriétaires d’une plantation à Saint-Domingue, il devint géologue après de brillantes études. Ne méprisant pas la politique, il fut également député du département à quatre reprises de 1820 à 1830. La ville se porta acquéreur de l’hôtel particulier familial qui accueille encore aujourd’hui le Musée du Nouveau Monde.
L’armateur négrier Daniel GARESCHÉ (1737-1811), issu d’une famille ayant fait
fortune à la pêche à Terre-Neuve puis dans les plantations de canne à sucre à Saint-Domingue (la Révolution haïtienne lui causa la perte d’une grande partie de sa fortune). Il fut maire de la Rochelle de 1791 à 1792.
Louis HILLAIRAUD (1849-1936) : voyageur de commerce en cuirs, de passage à
Paris en 1870, durant la guerre franco-prussienne, il fut volontaire pour défendre la capitale. Mais la reddition du maréchal Bazaine, retranché dans la place forte de Metz, l’affecta profondément. Hillairaud, comme beaucoup de Français, le jugea responsable de la défaite de la France. Il fit alors serment de venger l’honneur du pays en tuant Bazaine. Cette idée fixe mit 17 ans à aboutir : à son 3e voyage en Espagne, il finit par retrouver l’ex-maréchal qui s’était réfugié à Madrid après son évasion. Il tenta de l’assassiner à l’arme blanche mais ne fit que le blesser. Il fit six années de prison. De retour à La Rochelle, Louis Hillairaud rouvrit un magasin de bourrellerie et fut surnommé « Bazaine » par les habitants de la ville. Il publia ses mémoires en 1910 et en 1914, au début de la Première Guerre, il décida de s’engager, à l’âge de 64 ans.
L’escrimeur Guy de LUGET (Guy Delage de Luget : 1884-1961) lequel,
membre de l’équipe de France de fleuret, fut sacré champion olympique d’escrime par équipe dans cette discipline aux Jeux olympiques d’été de 1924 à Paris.
Merci à Nicolas Badin pour les photos
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